Il se passe quelque chose dans l’Utah! pour la deuxième fois la ″Speed Week″ a été annulée. Les fondus de vitesse venus pour se frotter aux différents exploits déjà établis se sont vus dans l’obligation de remballer et de quitter le site de Bonneville Salt Flats. La raison? La croûte de sel jusqu’alors capable de supporter le poids des engins motorisés tout en leur offrant surface et longueur idéales à l’établissement de records de vitesse est en train de se détériorer. Le phénomène n’est pas nouveau mais il semble connaître une montée en puissance liée à la conjonction de plusieurs facteurs. La surexploitation industrielle du sel, les variations brusques des conditions climatiques et les caprices de Mère Nature ont des conséquences visibles sur l’épaisseur et la qualité du sel qui recouvre les marais. Ainsi, récemment, de fortes précipitations ont déversé des quantités énormes de boues depuis les montagnes avoisinantes, rendant impraticables certains secteurs traditionnellement dédiés aux activités mécaniques. Sans pour autant pointer du doigt telle ou telle responsabilité les parties prenantes sont sur le qui-vive. La communauté scientifique est sur le point de lancer une campagne de forages destinée à collecter les données nécessaires à l’analyse du comportement géologique du site au travers des âges. Dans l’intervalle et jusqu’à plus ample informé, les organisateurs de courses prévoient d’ores et déjà d’investir des pistes d’aéroport désaffectées dans le désert de Mojave et les industriels commencent à revoir leur copie quant aux modalités d’exploitation du sel. Voici ce qu’en substance évoque le National Geographic.
Patrick BETAILLE, septembre 2015