Eric Patrick ″Slowhand″ Clapton

Eric Clapton on stageEntre 1963 et 1965 il tient le manche au sein de The Yardbirds et est surnommé ″Slowhand″; soit disant en référence à la vélocité de ses break de lead guitar. En 1965, c’est écrit sur le murs du métro londonien: ″Clapton is God″. Fraichement intronisé au sein des Bluesbreakers de John Mayall, Eric Clapton a tout juste 20 berges et déclare: ″Je pense qu’il est important d’exprimer les choses fortes et de le faire sans artifices″ (Rolling Stone Magazine). A 23 ans et après les éphémères Blind Faith et Delaney, Bonnie And Friends , il s’approprie avec Cream le ″Crossroads″ de Robert Johnson et lui donne une dimension résolument moderne. Toujours en 68, God, invité par les Beatles, sublime la voix de George Harrison avec un solo éthéré sur ″While my guitar gently weeps″. En 1970 ″Layla″, chef d’œuvre absolu avec Derek & the Dominos, forge l’un des riffs les plus mémorables du rock et donne au guitariste l’occasion de développer ses qualités de compositeur. S’en suit une période sombre. Eric Clapton doit faire face à ses addictions à l’héroïne et à l’alcool: lors d’un concert à Birmingham et en pleine campagne électorale, l’artiste défoncé demande à la foule de voter de façon à empêcher la Grande-Bretagne de devenir une ″colonie noire″ (In vino veritas?). ″461 Ocean Boulevard″ en 74, ″Slowhand″ en 77 et ″Money & Cigarettes″ en 83 jalonnent de solos magnifiques et d’un réel sens mélodique une carrière désormais solo qui hélas se révèlera par la suite assez banale, voir alimentaire. On retiendra quand même en 92 un ″MTV Unplugged″ et ses versions acoustiques classieuses de quelques hits et, en 94, un somptueux ″From the Craddle″ qui rend hommage aux grands noms du Blues. Des albums qui nous rappellent ce qui à l’origine à fait de Clapton un dieu de la 6 cordes.

Écouter: Avec John Mayall, ″Bluesbreakers with Eric Clapton″ (1966). Avec Cream, ″Wheels of fire″ (1968). En 1970, Derek & the Dominos: ″Layla and other assorted songs″, culte! En solo: ″461 Ocean Boulevard″ (1974) et ″From the Craddle″(1994): Groaning the Blues.

Patrick BETAILLE, août 2017