Il était l’un des rares guitaristes à pouvoir impressionner B.B King himself et remplacer Eric Clapton au seins des Bluesbreakers de John Mayall. En 1967, avec le batteur Mick Fleetwood et le bassiste John McVie – eux aussi en congé des Bluebreakers – il fonde le groupe qui allait devenir l’un des fers de lance du British Blues Boom: Fleetwood Mac. « Albatross », « Oh Well » puis « Black Magic Woman » (immortalisé plus tard par Carlos Santana) ont largement contribué à la renommée mondiale du groupe. Ces titres sont l’oeuvre de l’auteur-compositeur et chanteur Peter Green. Cet guitariste de blues a du mal à assumer l’immense popularité de la formation et surtout, le rang de guitar héro auquel l’élève son public. En 1970 tout bascule. Green consomme des drogues et se retrouve emporté dans une spirale mystique. Il quitte le groupe, abandonne la musique, vend tout ses biens et vit de petits boulots avant d’être interné en hôpital psychiatrique. Il sortira de son silence au milieu des années 1990; poussé par Nigel Watson, il fonde alors le Splinter Group à la tête duquel il joue un soft-blues de qualité qui hélas ne connaîtra le succès qu’auprès d’un nombre limité de connaisseurs. Peter Green vient de décéder. Il avait 73 ans.
♥Ecouter: Les quatre premiers albums de Fleetwood Mac qui, après le départ de Green, délaissera peu à peu le blues pour une pop mainstream et classieuse. Par curiosité: The End of the Game. Paru en 1970, c’est le premier album solo du guitariste. Totalement instrumentales, les compostions relèvent plus de la jam session psychédélique que d’autre chose. Hot Food Powder. Le deuxième album du Splinter Group entièrement consacré à des reprises de Robert Johnson, avec bien sûr Nigel Watson et – excusez du peu – la participation de Buddy Guy, Dr John, Otis Rush et Joe Louis Walker. Sublime!
Patrick BETAILLE, juillet 2020