Harley Davidson – La fin du Sportster?

Ça n’est plus un secret pour personne. Depuis plusieurs années Harley Davidson rencontre des difficultés. Déjà en 2017, les ventes avaient chuté de 7%, le chiffre d’affaire de 6%, et le bénéfice net de près de 25 %. Confronté à un vieillissement de sa clientèle traditionnelle, le constructeur américain n’arrive plus à séduire une clientèle plus jeune qui se tourne désormais vers la concurrence japonaise et européenne. Milwaukee a bien tenté de faire face en optimisant certaines unités de production, en se livrant à des suppressions d’emplois conséquentes et en allant même, jusqu’à très récemment, arrêter ses opérations de vente et de fabrication en Inde en fermant son usine de Bawal où étaient produites les Street 500 et 750. En vain! Même la tentative de se positionner sur le marché de l’électrique avec la Live Wire et des vélos haut de gamme n’a pas empêché le recul significatif des ventes au niveau mondial. Aujourd’hui, un nouveau caillou vient de se glisser dans la godasse du nouveau PDG Jochen Zeitz. La norme EURO 5 s’avère beaucoup trop exigeante pour le Potato-Twin et pour les décideurs de la firme américaine de nouveaux choix s’imposent. Désormais Harley Davidson préfère se focaliser sur la mise aux normes de la gamme cruiser, touring et softails, et ce, au détriment d’un large pan des modèles historiques de la marque. Ainsi, le twin à ailettes qui propulse notamment les Street, Iron, Roadster et autre Forty-Eight semble sous peu condamné à disparaitre. Par voie de conséquence, l’emblématique Sportster dans toutes ses déclinaisons devrait être poussé vers la sortie du marché européen. Apparus à la fin des années 50, les 883 et 1200 s’étaient pourtant octroyé une place de choix chez les motards séduits par un tarif raisonnable, une facilité d’utilisation et d’énormes possibilités de customisation. Is this the end? 

Patrick BETAILLE, septembre 2020