À l’approche des fêtes de fin d’année, la tradition veut que l’on ne soulève plus de questions irritantes et, qu’afin de mieux vivre en paix, l’on prenne du recul en s’octroyant une pause, loin de l’agitation et des tracas quotidiens. C’est ce que traditionnellement l’on nomme la trêve des confiseurs. L’expression est utilisée pour décrire la trêve hivernale politique notamment, l’accalmie de fin d’année sur les marchés boursiers, ainsi que la pause sur les terrains de football. Des vacances en quelque sorte. Sauf que! C’est aussi l’occasion pour certains de jouer la carte de la stratégie contestataire et, par voie de conséquence, de mettre de la pression sur un outil revendicatif destiné à entretenir le mécontentement à l’égard du pouvoir. Pilotes, personnel navigant, agents d’escale, conducteurs, aiguilleurs, contrôleurs, tous voient rouge et décident à l’unanimité minoritaire de se donner les moyens de mettre à mal toute aspiration au repos bien mérité et au break salvateur.

Pour pourrir la vie, La Mort, elle, n’a pas besoin de syndicats. Son pouvoir est absolu. Elle frappe quand elle veut, où elle veut et qui elle veut. Tout récemment encore elle s’en est pris à ces artistes qui nous sont chers. Le 30 novembre elle a embarqué Christine McVie, la voix de Fleetwood Mac. Huit jours après, c’était au tour de Jet Black, batteur et membre fondateur de la formation britannique The Stranglers. Quant à Terry Hall, chanteur du groupe The Specials, hier 19 décembre il est venu grossir les rangs du sinistre cortège de la Faucheuse du rock. Seront ils les derniers? La réponse est NON bien sûr.

Patrick BETAILLE, décembre 2022