En 1960, Robert Allen Zimmerman s’installe à Greenwich Village, le quartier en vogue de New York, sous le nom de Bob Dylan, emprunté au poète gallois Dylan Thomas. Il fréquente des musiciens folk et il joue aux côtés de John Lee Hooker. En 1962, il a tout juste 20 ans et sort un premier album essentiellement composé de standards du blues et de la folk, dont une version de House of the rising sun. 1963 sera marquée par la parution de The Freewheelin’ Bob Dylan, le deuxième album. Bob puise son inspiration chez les poètes (Arthur Rimbaud, notamment) et fait désormais preuve de ses talents de parolier qui par la suite influenceront de nombreux artistes. Commence alors une période toujours imprégnée de blues mais aussi de rock, comme en témoigne Bringing it all back home paru en 1965, année au cours de laquelle le Zim enregistre ce qui allait être son plus grand succès: Like a rolling stone. 1966, le 29 juillet précisément, alors qu’il roule dans les environs de son domicile de Woodstock, Bob Dylan est victime d’un accident de moto. Il tombe au guidon de sa Triumph Bonneville T100 acquise en 1964. Tout comme un certain Steve McQueen, la moto était l’autre passion de l’artiste. Au point d’arborer un T-shirt de la marque d’Hinckley sur le cover art de Highway 61 revisited, lui aussi publié en 1965. Quand, à ses débuts, on lui demandait ce qu’il ferait s’il était riche, il répondait invariablement. ″J’achèterais des motos et un van avec l’air conditionné″. L’épopée rock and roll s’arrête donc brutalement sur un séjour à l’hôpital qui écarte l’auteur-compositeur des médias. Dylan rompt avec la vie d’excès qu’il menait jusqu’alors. Il s’éloigne de la scène pendant 3 ans, période au cours de laquelle il suit une cure de désintox. Coïncidence ou non, sa cabriole en bécane ne sera pas sans conséquence. Malgré tout, 60 ans après la sortie de son premier disque, avec des hauts et quelques bas, le succès n’a jamais réellement quitté Bob Dylan.
Patrick BETAILLE, juillet 2021