Lew Lewis – Le Pub Rock à Bout de Souffle

À Canvey Island, au nord de l’estuaire de la Tamise, Lew Lewis habitait la même rue que Lee Brilleaux. Ils se sont bien sûr rencontrés et c’est même le futur frontman de Dr Feelgood qui lui a prodigué les rudiments de l’harmonica et a partagé avec lui avec les premières performances du Southside Jug Band qui comprenait également John B Sparks et Chris White. Plus tard, Lewis rejoint Eddie & The Hot Rods et participe à l’enregistrement des deux premiers singles du groupe (Writing on the Wall et Wooly Bully) avant de se faire virer. Il sort par la suite plusieurs singles, dont Lucky Seven/ Night Talk en 1978 qui lui ouvre les portes du succès et qui sera repris par Dr Feelgood sur l’album Sneakin’ Suspicion. L’année suivante, son album Save the Wail l’amène sur une tournée européenne. Chanteur, mais surtout harmoniciste de talent très influencé par Little Walter, Lewis a aussi apporté sa contribution à quelques albums tels que Black and White des Stranglers en 78, et Sandinista des Clash en 79. En 1983 il apparait également sur le Bottle Up and Go de The Wilko Johnson And Lew Lewis Band. Des problèmes d’addiction, d’instabilité mentale et de dépressions à répétition ont empêché Lew Lewis d’acquérir une notoriété à la hauteur des son talent. En 1987, il a même été condamné à sept ans de prison pour avoir braqué 5 000£ dans un bureau de poste à l’aide d’un pistolet factice. Aujourd’hui une page est tournée, la dernière; à 78 ans Lew est parti rejoindre Lee, son toubib référant. RIP!

Écouter: Facile! Save the Wail, le seul LP de Lew Lewis. Album bourré jusqu’à la gueule d’un pub rock énergique, à ranger entre Malpractice de Dr. Feelgood et Blow your Face out du J. Geils Band, pas loin de Don’t Point you Finger de Nine Below Zero.

Patrick BETAILLE, avril 2021