Wilko Johnson Passed Away!

 

On a beau s’y attendre, on a beau le redouter, un jour c’est inéluctable! Que n’ai-je pas dit, ici même, à propos de ce mec incroyable, de son talent, de son inventivité, de son style unique, de son influence, de son combat contre la maladie aussi. Les mots me manquent pour annoncer aujourd’hui que l’une des plus belles pages de pub rock et de Dr Feelgood est définitivement tournée avec la disparition du plus dingue, du plus talentueux, du plus incroyable, du plus british des guitaristes, désormais parmi les étoiles qu’il aimait tant contempler. Wilko Johnson est mort à son domicile à Wescliff On Sea, lundi soir, le 21 novembre 2022. Il avait 75 ans.

Patrick BETAILLE, novembre 2022

Patrick Higgins – Wilko Johnson: L’ homme en Noir

Patrick Higgins, l’auteur de″A Shot of Rhythm and Blues: A pictorial essay of Dr. Feelgood & Wilko Johnson″ (disponible) et de Lee Brilleaux, La Légende″ (épuisé) nous propose aujourd’hui un beau témoignage en français consacré à Wilko Johnson, l’emblématique pourvoyeur de riffs de la grande époque du Pub Rock. L’histoire commence en 1983 à Paris au Gibus avec une prestation du stacanoviste de la Telecaster, non pas avec l’équipe du Doctor, mais ce soir là avec son nouveau groupe: Wilko Johnson and the Lew Lewis Band. S’en suivent une cinquantaine de pages consacrées au parcours mouvementé et atypique de Wilko, depuis son enfance jusqu’aux ennuis de santé et une semi-retraite vouée à son autre passion: l’astronomie. Sans tout dévoiler, il est bien sûr question de Dr. Feelgood ou des Solid Senders mais c’est aussi l’occasion de s’attarder sur les collaborations du guitariste – avec notamment et entre autres Ian Dury, Lew Lewis ou encore Roger Daltrey – et de passer en revue les concerts et la discographie complète du compositeur britannique. Témoignages personnels, anecdotes, extraits d’interviews et des photos – pour la plupart celles de l’auteur –  animent ces 48 pages au format 15 x 21 riches d’informations que les fans sauront apprécier. 28€ port compris, c’est le prix de cette belle rencontre avec L’homme en Noir. Les ouvrages sont disponibles en contactant Patrick Higgins à cette adresse: phiggins21091963@gmail.com

Patrick BETAILLE, avril 2022

 

Lew Lewis – Le Pub Rock à Bout de Souffle

À Canvey Island, au nord de l’estuaire de la Tamise, Lew Lewis habitait la même rue que Lee Brilleaux. Ils se sont bien sûr rencontrés et c’est même le futur frontman de Dr Feelgood qui lui a prodigué les rudiments de l’harmonica et a partagé avec lui avec les premières performances du Southside Jug Band qui comprenait également John B Sparks et Chris White. Plus tard, Lewis rejoint Eddie & The Hot Rods et participe à l’enregistrement des deux premiers singles du groupe (Writing on the Wall et Wooly Bully) avant de se faire virer. Il sort par la suite plusieurs singles, dont Lucky Seven/ Night Talk en 1978 qui lui ouvre les portes du succès et qui sera repris par Dr Feelgood sur l’album Sneakin’ Suspicion. L’année suivante, son album Save the Wail l’amène sur une tournée européenne. Chanteur, mais surtout harmoniciste de talent très influencé par Little Walter, Lewis a aussi apporté sa contribution à quelques albums tels que Black and White des Stranglers en 78, et Sandinista des Clash en 79. En 1983 il apparait également sur le Bottle Up and Go de The Wilko Johnson And Lew Lewis Band. Des problèmes d’addiction, d’instabilité mentale et de dépressions à répétition ont empêché Lew Lewis d’acquérir une notoriété à la hauteur des son talent. En 1987, il a même été condamné à sept ans de prison pour avoir braqué 5 000£ dans un bureau de poste à l’aide d’un pistolet factice. Aujourd’hui une page est tournée, la dernière; à 78 ans Lew est parti rejoindre Lee, son toubib référant. RIP!

Écouter: Facile! Save the Wail, le seul LP de Lew Lewis. Album bourré jusqu’à la gueule d’un pub rock énergique, à ranger entre Malpractice de Dr. Feelgood et Blow your Face out du J. Geils Band, pas loin de Don’t Point you Finger de Nine Below Zero.

Patrick BETAILLE, avril 2021

Barrie Master – End of the Line

Décès de Barrie MasterFondé en 1975, Eddie and the Hot Rods a toujours été considéré  comme la pierre angulaire de la scène punk naissante de l’époque. Les concerts de la formation de Canvey Island faisaient sensation chez eux, en Angleterre, mais aussi à Paris où ils se produisaient régulièrement. Leur rhythm’n’blues vitaminé alors essentiellement fait de reprises de standards n’avait certes pas la précision ni la puissance de celui de Doctor Feelgood, leurs aînés et modèles venus eux aussi de Canvey Island, mais leur énergie était l’un de leurs principaux attraits. A la tête du quintet son fondateur, Barrie Masters, un chanteur qui se dépensait sans compter pour une musique basique destinée à procurer du bon temps à un public populaire: le pub rock. Un premier EP, Live at the Marquee, publié à l’automne 1976 reste le témoin de débuts prometteurs, enchaînant à cent à l’heure Satisfaction, Gloria, 96 Tears et Get out of Denver. Vient ensuite le temps des compos et d’un premier LP et son hymne rebelle duquel est tiré le titre de l’album: Teenage Depression. Deux albums de qualité moindre suivent, les tournées se succèdent mais l’inspiration n’est plus là. Le groupe se sépare et se réunit plusieurs fois et Barrie demeure le seul membre constant d’une formation qui cette année encore était sur les routes. Mais aujourd’hui tout est fini. Le 2 octobre 2019, Barrie Masters est parti rejoindre Lee Brilleaux  à l’âge de 63 ans.

Patrick BETAILLE, octobre 2019

 

 

Wilko Johnson – Blow your mind!

Wilko Johnson

Il y a trois ans, le monde médical donnait entre 6 et 10 mois à vivre au guitariste de Dr Feelgood. Atteint d’une tumeur cancéreuse du pancréas et refusant toute chimiothérapie, Wilko Johnson se lance en 2014 dans une mini tournée d’adieu. La même année il sort Going Back Home, un album enregistré dans l’urgence qui offre de nouvelles versions de titres appartenant à son propre répertoire. 2018, revoici la légende du pub-rock britannique, en pleine forme, avec un nouvel album et, pour la première fois depuis 30 ans, 12 nouvelles compos. Blow your mind est à l’image du stakhanoviste de la Telecaster: incisif, nerveux et efficace. Wilko sait d’où il (re) vient. Il sait aussi ce qui peut arriver à tout moment et il fait le choix de célébrer la vie avec fougue et plaisir. Norman Watt-Roy (basse) et Dylan Howe (drums), qui l’accompagnent plusieurs années, sont présents sur le disque et assurent avec énergie. Plaisir garanti donc, même si l’on peut reprocher à l’album une production une peu trop scintillante et propre.

Patrick BETAILLE, juillet 2018

Lee Brilleaux – Rock’ n’ Roll Gentleman

Lee Brilleaux Rock'n'roll GentlemanLee Brilleaux: Rock’ n’ Roll Gentleman. His musical journey with Dr. FEELGOOD 1974-1994. Tout est dans le titre! Ce bookset couvre 20 années de prescriptions émises par Lee Brilleaux, mort prématurément en 1994. Il comprend donc les premiers enregistrements de l’ époque Wilko Johnson, la production du line up Gypie Mayo et bien sûr toute la période 80-90 qui vit passer Gordon Russel (guitare),  Kevin Morris (Batterie), Phil Mitchell (Basse) et le talentueux Steve Walwyn (Guitare). Une anthologie de 93 titres sur 4 Cd, incluant deux inédits: Let’s Have A Party″ issu des sessions de Private Practice et ″Poison Yvy″ exhumé des séances de Primo en 91. L’ensemble est livré avec un livret de 48 pages qui intègre des photos et des notes Zoe Howe, auteure de la biographie qui porte le même nom que ce magnifique coffret. ″Lee Brilleaux: Rock’ n’ Roll Gentleman″ sort le 7 Juillet mais les fans de Dr Feelgood peuvent déjà prendre rendez vous pour une pré-consultation ici.

Patrick BETAILLE, mai 2017

 

Zoë Howe – Lee Brilleaux, Rock’n’Roll Gentleman

 Zoë Hoxe Lee Brilleaux Rock'n'Roll GentlemanZoë Howe est une boulimique. Son domaine c’est le Rock auquel elle voue une passion peu commune. Chroniqueuse, elle prête sa plume à BBC Music Magazine, Classic Rock et  au New Musical Express. Il lui arrive aussi de donner de la voix sur les ondes de BBC 6 Music, Absolute Radio et Planet Rock où, parait il, elle n’a pas son pareil pour animer interviews et séries spéciales. Considérée au Royaume Uni en tant que biographe de grand talent, Zoë ne rate pas une occasion de mettre en lumière les sujets qui lui tiennent à cœur. Parmi ceux là des ouvrages dédiés aux filles de The Slits, à Stevie Nicks ou Jesus and Mary Chain, mais aussi des sujets consacrés au British Beat Explosion ou à la vie dans l’ombre d’une Rock Star (How’s your dad?). En 2012, l’auteur apparaît dans Looking Back at Me, l’autobiographie de Wilko Johnson avec qui elle partage la rédaction des mémoires du guitariste de Dr Feelgood. De Dr Feelgood il est également question dans le neuvième et dernier livre de Madame Howe mais cette fois c’est Lee Brilleaux qui est sous le feu des projecteurs. Plus qu’une biographie, The adventures of Dr Feelgood’s iconic frontman brosse bien sûr le portrait d’une exceptionnelle bête de la scène Pub Rock, mais il sait aussi s’attarder sur l’homme, sa sensibilité, sa modestie, sa classe et son humilité. Extraits de documents, interviews, anecdotes, photos souvent inédites et témoignages de proches nous plongent au cœur d’un monde où tout commence en musique à Canvey Island pour finir en douleur dans l’Essex, un jour d’avril 1994. En anglais, bien documenté, très agréable à lire, souvent drôle et parfois émouvant ce Rock’n’Roll Gentleman doit être prescrit d’urgence à tout fan du Doctor. Thanks Zoë, you Rock! Un grand merci également à Patrick Higgins et son Shot of Rhythm and Blues sans qui je serai certainement passé à côté de cette publication.

Patrick BETAILLE, décembre 2015

Patrick Higgins – A Shot of Rhythm and Blues

Patrick Higgins Doctor FeelgoodVoilà une bien belle surprise que cet ouvrage consacré à un groupe qui a écrit les lettres de noblesse du Pub Rock: Dr Feelgood. 80 pages et 130 photos, couleur et noir & blanc, prises lors de concerts en France et en Angleterre. Durant une décennie, de 1983 à 1993, Patrick Higgins a suivi, côtoyé et lié une relation toute particulière avec Wilko Johnson et Lee Brilleaux qui se retrouvent donc immortalisés ici. ″A Shot of Rhythm and Blues ″ rend donc hommage à ces deux allumés notoires qui, pour notre plus grand bonheur, apparaissent tout empreints d’énergie et de fougue. Le Doctor clope, transpire, bouffe son micro ou son harmonica avec ou sans Gordon Russel ou Steve Walwyn à ses côtés. Wilko, pour le coup en congé du Medecine Man, triture sa Telecaster et tente d’hypnotiser le public avec ses airs de clergyman halluciné. Les dernières pages du livre regroupent pochettes de disques, posters et souvenirs personnels de l’auteur qui évite de se perdre en commentaires superflus pour privilégier et partager l’ambiance de la scène. En tirage limité à 1000 exemplaires ce témoignage à ne rater sous aucun prétexte ne coûte que 18 euros (Frais de port en sus selon destination).

Alors mettez ″Down by the Jetty ″sur la platine, décapsulez une bière et prenez contact avec Patrick qui se fera un plaisir de rédiger votre ordonnance. Contact et infos: phiggins21091963@gmail.com – Tel: 0623482150.

Patrick BETAILLE, Mars 2015

Gypie Mayo – Milk and Alcohol, no more!

Doctor Feelgood Gypie Mayo 1951 - 2013

John Phillip Cawthra, alias Gypie Mayo est un besogneux de la six cordes méconnu quand en 1977 il accepte la lourde responsabilité de remplacer Wilko Johnson au sein de Dr Feelgood. Il passe quatre ans aux côtés de la bande à Lee Brilleaux et contribue de près ou de loin aux six album publiés à l’époque : ″Be Seeing you″, ″Private Practice″, ″As It Happens″, ”Let It Roll”, ”A Case of the Shakes” et ”On The Job”. Certes ces excipients  ne sont pas ce qu’il y a de mieux pour renforcer les principes actifs des prescriptions en terme de Pub Rock. Il convient néanmoins de noter que ce guitariste inventif est à l’origine du seul remède ayant jamais atteint le Top Ten Anglais : ″Milk and Alcohol″. Après la sortie de ″On the Job″ en 1981 Gypie Mayo quitte le line up pour réapparaître en tant que Lead Guitar au sein de la reformation des Yarbirds. Nous sommes en 2003 et c’est la parution de l’excellent Birdland″. Plus grand-chose jusqu’en ce 23 Octobre 2013 ; date à laquelle Mayo disparaît à l’âge de 62 ans. Ciao Gypie !

PB, novembre 2013

Wilko Johnson – Roxette!

Wilko Johnson: Roxette!

Cet étrange individu aux allures de clergyman sous amphétamines frappa bien des imaginations quand il déboula avec le boogie encanaillé de Dr. Feelgood. A l’époque sa grande originalité de jeu consiste essentiellement en une rythmique robotique et des chorus teigneux qui font de lui une sorte de Keith Richard d’un Pub Rock ouvrier qui, de pub en pub et de pinte en pinte parvient à séduire un public de plus en plus conséquent. Sur scène Wilko est omniprésent; gestuelle épileptique, guitare mitraillette, regard halluciné, tout chez lui suinte d’énergie pure. Très inspirée de Mick Green (Johnny Kidd and the Pirates), sa technique faussement simpliste est imparable et sans défaut ; il maîtrise sa Télécaster au point d’assurer rythmique et solos en un jeu unique bougrement efficace qui contribuera à la renommée de Doctor Feelgood jusqu’en 1977. C’est à cette époque, pendant l’enregistrement du 4ème album ″Sneakin’ Suspicion″, qu’il décide de changer de toubib et de se lancer dans l’auto médication avec des résultats hélas plus ou moins probants mais jamais à la hauteur de ce qu’il a composé pour Lee Brilleaux et sa bande. ″Roxette″, ″She does it Right″, ″Back in the night″, ″Goin’ back Home″ et bien d’autres potions sont toujours prescrites aujourd’hui et témoignent, si besoin en était, du talent incontestable de Wilko Johnson.

Ecouter: Dr Feelgood – ″Down by the jetty″, la première ordonnance du Docteur en 1975. Indispensable! Pas vrai Bubu?!

Voir: ″Oil city confidential″, Dvd documentaire réussi, subtil et émouvant de Julien Temple sur Dr Feelgood 1ère époque.

Patrick BETAILLE, avril 2012