Le lundi c’est permis – Interprète

 
Le regard chez une jeune femme est un interprète toujours charmant qui se charge de dire avec complaisance ce que la bouche n’ose prononcer″. [Marivaux]
A young woman’s gaze is always a charming interpreter who complacently says what the mouth dares not say″.

Patrick BETAILLE, octobre 2022

Heure d’Hiver 2022

 

Le passage à l’heure d’hiver a toujours (et encore!) lieu le dernier week-end d’octobre. Ainsi, dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 octobre 2023, les aiguilles reculeront d’une heure. À 3 heures il sera 2 heures et le dimanche sera la journée la plus longue de l’année puisqu’elle fera 25 heures. Ayons une pensée pour les insomniaques qui vont rester sans dormir une heure de plus!

Patrick BETAILLE, octobre 2022

ACDC – Highway to Hell

 

Je roule sur l’autoroute vers l’enfer. Pas de signaux STOP, pas de limitation de vitesse. Rien pour me ralentir. J’y vais. C’est l’heure de la fête, mes amis seront là aussi. Hé satan?! Je paye mes dettes en jouant dans un groupe de rock. Maman?! Regarde moi! Je suis en route pour la terre promise″.

L’on prétend souvent que ce texte évoque le ressenti d’Angus à l’égard des tournées de AC/DC: ″C’est un enfer quand des heures durant t’es enfermé dans un car où règnent les odeurs de sueur et de chaussettes sales″. En 2009 Brian Johnson prétendait dans la presse que le texte avait été écrit dans le bus, celui avec lequel il fallait une éternité pour se rendre de Melbourne ou de Sydney à Perth. ″Quand vous roulez très longtemps et que le soleil couchant ressemble à une boule de feu, Il n’y a rien d’autre à faire que se palucher ou jouer aux cartes. C’est au cours de l’un de ces périples que Bon a pondu les paroles″. L’idée est là, certes, et ça se tient. Mais que nenni! La véritable origine de l’histoire de cet autoroute vers l’Enfer je vais vous la conter céans. Je la tiens d’un mien ami qui – quand il parvenait à rester à jeun plus de 24 heures et entre deux missions d’intérim en tant que chien policier – exerçait les professions enviées d’inséminateur de kangourous et d’organisateur de courses de koalas. C’est ainsi qu’au fin fond de la ″Down Under Land″ il eut l’occasion de rencontrer feu Ronald Belford Scott – chanteur de son état – qui lui dévoila la vérité. De source sûre donc, il s’agit en réalité d’une voie nationale australienne, la Canning Highway, celle qui relie la banlieue de Perth et le port de Fremantle. À mi-chemin, un hôtel et son pub – The Raffles – réputé à l’époque pour son ambiance rock aussi chaude que les nanas du coin. Un endroit que fréquentait assidument Bon Scott. Il logeait pas loin et s’y rendait régulièrement en pèlerinage pour se taper bon nombre de… tartines de houblon et rasades de jus de malt avec ses potes. Si vous voulez du sang, en voilà! À l’approche du lieu, au sommet d’une côte et avant un plongeon dans une descente abrupte, une intersection au niveau de laquelle, alcool et vitesse aidant, beaucoup de fêtards ont été envoyé ad patres. De triste réputation, la route fut donc surnommée la Highway to Hell.  

Paroles simplistes, chant en mode chat écorché, guitares assassines, rythmique métronomique et chœurs à l’unisson sur le refrain. La recette est imparable. Avec If You Want Blood (You Got it) en face B, le single est publié le 27 juillet 1979 en Australie, en même temps que l’album du même nom qui sortira le 3 août dans le reste du monde sur le label Atlantic, avec à la clef des ventes à hauteur de 7 millions d’exemplaires. En janvier 1980, un concert de la tournée Highway to Hell a lieu à Southampton en Angleterre. Ce sera la dernière apparition sur scène de Bon Scott qui mourra le 19 février.

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Patrick BETAILLE, octobre 2022

Jerry Lee lewis – Décès du Pionnier du Rock’n’ Roll

 

 

Jerry Lee lewis était persuadé que le rock était la musique du diable, que tôt ou tard il serait damné et aurait des comptes à rendre. C’est son appétence pour l’alcool et les drogues, sa vie de débauche mais surtout la puissance de sa musique qui firent de celui que l’on ne tarda pas à surnommer The Killer, l’incarnation même de l’expression de cette fusion novatrice entre gospel et country. Universellement connu grâce à Great Balls of Fire et  Whole Lotta Shakin’ Goin’ On, ce pianiste sauvage, outrancier, déjanté et incendiaire* – au propre comme au figuré – concurrent direct d’un certain Elvis Presley qu’a l’occasion il n’hésita à menacer d’une arme, était l’une des figures les plus marquantes du rock’n’roll. L’artiste américain, l’un des derniers pionniers du genre est parti solder son compte. Jerry Lee lewis s’est éteint chez lui à Memphis, dans le Tennessee. Il avait 87 ans.

* Déjà en 1958 lors d’une soirée au Brooklyn Paramount Theater à New York, furieux de devoir se produire avant Chuck Berry, Jerry Lee Lewis avait foutu le feu à son piano pendant l’interprétation de Great Balls of Fire. ″Voyons c’que t’es capable de faire après ça Chuck!″ dit il en croisant le guitariste en coulisse.

Patrick BETAILLE, octobre 2022

Triumph – Chrome Edition

 

Attention les yeux! Une nouvelle série limitée (tiens donc!) vient temporairement grossir les rangs la gamme Modern Classics et Rocket 3 de chez Triumph. Les Scrambler 900, Speed Twin 900, Bonneville T100, Bonneville T120, Bonneville Bobber, Speedmaster, Scrambler, Thruxton RS, Rocket 3 R et GT se verront dotés de réservoirs chromés. Le constructeur propose également et sous forme de kits, une gamme d’accessoires spécifiques dont certains eux aussi chromés, bien sûr. Hors accessoires et par rapport au tarif de base, il faut compter 350 euros de plus pour les 900 cm3, 800 euros pour les 1200 cm3 et 900 euros pour les Rocket 3. Disponibles pendant un an seulement, les modèles Chrome Edition devraient être livrés à partir de janvier 2023. Faut que ça brille! Cela dit, pas de quoi s’astiquer!

Patrick BETAILLE, octobre 2022

 

Liz Truss : U-Turn

 

Royaume-Uni. Après 44 jours au pouvoir, Liz Truss démissionne de son poste de Première Ministre. Bon, on va pas en faire toute une salade non plus hein?!

Patrick BETAILLE, octobre 2022

 

Le lundi c’est permis – Rosario Dawson

Coco Chanel: ″Puisqu’il est convenu que les yeux sont le miroir de l’âme, pourquoi ne pas admettre que la bouche soit aussi l’interprète du cœur″.

Since it is agreed that the eyes are the mirror of the soul, why not admit that the mouth is also the interpreter of the heart″.

Patrick BETAILLE, octobre 2022

Les Irresistibles – My Year is a Day

 

1966. Ce n’est pas un américain qui débarque à Paris, mais quatre. Quatre garçons de 16 ans : les jumeaux Jim et Steve McMains, Tom Arena et Andy Cornélius. Ils sont arrivés avec leurs parents expatriés et fréquentent l’ ASP, l’American School of Paris. Déjà branchés musique, il commencent à se produire en animant des soirées au sein de leur communauté et, grâce à leurs interprétations proprettes de chansons du moment, finissent par se faire remarquer par CBS.  Sous le nom de Les Irresistibles, un premier single sort en mars 1968. Pour la musique, le label a fait appel à un certain William Sheller, alors jeune compositeur débutant de 21 ans qui, pour la circonstance, utilise une partition écrite à l’origine pour Dalida et qui ne sortira qu’au mois de juin sous le titre de Dans la Ville Endormie pour réapparaitre en 2021 dans la bande son du James Bond No Time to Die (Mourir peut Attendre). Juste avant les grèves du mois de mai 68, My Year Is a Day devient un tube en France, grâce notamment à une campagne promotionnelle rondement menée. Sur la pochette du disque, les quatre minets portent des fringues de couturier à la mode et courent devant la toute nouvelle Triumph que l’on retrouve en trois exemplaires dans le scopitone tourné sur le circuit automobile de Montlhéry. La TR5 apparaît même en double page des grands magazines avec l’accroche suivante ″Les Irresistibles Triumphent″. Si, si, j’vous jure, trop balèzes les publicistes! Quant aux paroles, elles sont signées par le guitariste du groupe Tom Arena qui, comme souvent à l’époque, exploite le thème de la déception amoureuse. ″J’aspire vraiment à autre chose, mais je sais que ça prend du temps. Mes pensées se bousculent. Il me semble que je l’ai perdue il y a des années. J’ai tellement besoin d’elle, comment puis-je aller de l’avant en étant aussi triste. Je me sens si mal″. Énorme succès en Europe. Le single se vend à 2 millions d’exemplaires dans le monde. Malgré d’autres tentatives comme Why Try to Hide paru à l’été 1969, le groupe ne connaîtra jamais un engouement équivalent. Les Irrésistibles repartent aux Etats-Unis puis se séparent en 1971 après avoir enregistré Christmas Bells Will Ring, la version anglo-saxonne de Petit Papa Noël, tout compte fait pas si irrésistible que ça.

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Patrick BETAILLE, octobre 2022

Drew Struzan – Sabbath Bloody Sabbath

 

Le cinquième album studio du groupe de heavy metal britannique Black Sabbath est publié en 1973. C’est Drew Struzan, peintre et illustrateur américain, qui a été retenu pour illustrer le recto et le verso de la pochette de Sabbath Bloody Sabbath. Réputé pour avoir conçu de nombreuses affiches de films d’horreur, l’artiste met en scène les derniers instants d’un homme allongé sur son lit de mort. Au recto, des couleurs rouges et chaudes évoquent tourments et souffrances. Accompagné de diablotins, Satan est en train de s’approprier le défunt. 666, le nombre de la bête, est bien en évidence au dessus de la couche. À contrario, le verso à dominante bleue baigne dans une ambiance apaisée. Le mourant, veillé par deux lions majestueux, est entouré de ses proches venus l’accompagner lors du départ pour son voyage vers l’au-delà. Pour le marché espagnol, WWA Records se verra obligé de faire figurer au recto l’image du verso. À l’international, la typographie des ″S″ adoptée pour le cover art fera couler beaucoup d’encre. Trop de similitude avec le ″S″ de la Waffen SS. Ach so !

L’histoire et la censure du Cover Art en Livre: In Vinyle Veritas!

Patrick BETAILLE, octobre 2022

Buddy Guy – The Blues Don’t Lie

 

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a le sourire l’ami Buddy. En poche 4 Grammy Awards, 6 Blues Awards, 1 Billboard Century Awards obtenu en 1993 et le prix du Coup de cœur Blues décerné par l’Académie Charles-Cros en 2018. Un tel succès ne pouvait que laisser présager le meilleur pour ce récent album qui, 4 ans après The Blues is Still Alive and Well, concrétise le retour en studio du dernier blues giant. Ce témoignage arrive à point nommé,  65 ans après que Buddy arrive à Chicago dans un train en provenance de Baton Rouge avec juste quelques fringues et… sa guitare. Avec The Blues don’t Lie, l’âge aidant, le guitariste s’est assagit et joue la carte du calme et de la sérénité. Mais attention: sa guitare est toujours aussi propre, aérienne et musclée. Certains trouveront peut-être l’ensemble trop détendu, trop propre, voir même trop lissé. À ceux là je dis tout de go: ″ne venez pas piétiner ma zone de confort et allez voir du côté de Bigflo et Oli si j’y suis″. Cet album est avant tout, nostalgique, émouvant et sombre mais quand la stratocaster entre en scène, la fougue et l’énergie est au rendez-vous d’un genre dans lequel le guitariste excelle: transmettre avec subtilité et émotion ce qu’il ne peut traduire par les mots. Les ambiances sont variées. Invitée, l’icône du gospel Mavis Staples offre sa voix incomparable à We go back. James Taylor collabore harmonieusement à Follow the Money et Elvis Costello donne le ton sur ​​Symptoms of Love, un boogie lent aux accents ZZTopiens. De la partie également: Bobby Rush sur What’s Wrong with That, Jason Isbell sur un Gunsmoke Blues funky et Wenty Motten qui y va de ses vocalises sur House party. ″Je leur ai promis à tous – BB, Muddy, Sonny Boy! Tant que je serai là, je maintiendrai le blues en vie » disait Buddy Guy. Il tient sa promesse, une fois de plus, et The Blues Don’t Lie le prouve. À 86 ans et pour un trente-quatrième album c’est une putain de belle perf!

Patrick BETAILLE, octobre 2022