Jerry Lee lewis – Décès du Pionnier du Rock’n’ Roll

 

 

Jerry Lee lewis était persuadé que le rock était la musique du diable, que tôt ou tard il serait damné et aurait des comptes à rendre. C’est son appétence pour l’alcool et les drogues, sa vie de débauche mais surtout la puissance de sa musique qui firent de celui que l’on ne tarda pas à surnommer The Killer, l’incarnation même de l’expression de cette fusion novatrice entre gospel et country. Universellement connu grâce à Great Balls of Fire et  Whole Lotta Shakin’ Goin’ On, ce pianiste sauvage, outrancier, déjanté et incendiaire* – au propre comme au figuré – concurrent direct d’un certain Elvis Presley qu’a l’occasion il n’hésita à menacer d’une arme, était l’une des figures les plus marquantes du rock’n’roll. L’artiste américain, l’un des derniers pionniers du genre est parti solder son compte. Jerry Lee lewis s’est éteint chez lui à Memphis, dans le Tennessee. Il avait 87 ans.

* Déjà en 1958 lors d’une soirée au Brooklyn Paramount Theater à New York, furieux de devoir se produire avant Chuck Berry, Jerry Lee Lewis avait foutu le feu à son piano pendant l’interprétation de Great Balls of Fire. ″Voyons c’que t’es capable de faire après ça Chuck!″ dit il en croisant le guitariste en coulisse.

Patrick BETAILLE, octobre 2022

Nick Tosches – Hellfire

Le premier ouvrage de Nick Tosches( 1949-2019) est une biographie de Jerry Lee Lewis publiée en 1982. Dès sa parution, Hellfire  assure à l’écrivain une place au premier rang des écrivains majeurs de la scène musicale. ″Je veux que les choses soient bien claires. Hellfire de Nick Tosches est le plus beau livre jamais écrit sur un interprète de rock’n’roll – il est sans égal. Mais il est loin de n’être que cela. Tôt ou tard, Hellfire sera reconnu comme un classique américain″. C’est par ces mots que s’ouvre la préface de Greil Marcus, éminent critique rock et spécialiste de la pop culture américaine.

Nick Tosches remonte aux sources infernales du succès : les disques Sun, la famille pentecôtiste de Jerry, sa quête effrénée d’une musique explosive et retrace ensuite la chute de celui qui était sur le point de ravir sa couronne à Elvis the Pelvis: Le Killer. Les détails sont légion, le récit nerveux, concis et passionnant. Le style narratif percutant et travaillé, l’écriture absolument maitrisée. de quoi offrir à ce bouquin la richesse et la puissance  nécessaire à la compréhension d’une descente aux enfers de la gloire. Pas une seule seconde d’ennui à la lecture des quelques 200 pages de Hellfire et comme le dit si bien l’ami Vince grâce à qui j’ai découvert ce brûlot: ″ La tarte dans la gueule est immédiate, solide et implacable, personne n’y résiste, c’est efficace et rodé comme du papier à musique…″ (Lire la chronique sur Veetess!). À lire, Hellfire est à Jerry Lee ce que le concert Live at the Star Club de Lewis est à écouter: le témoignage rock & roll le plus pur, le plus dur jamais offert; un putain de bâton de dynamite. Attention, mèche courte!

Patrick BETAILLE, juin 2021

Jerry Lee Lewis – Jack Daniels, Old No7

Jerry Lee Lewis Jack Daniel's Old No7Bruce Springsteen a dit de lui: ″This Man doesn’t play Rock’n’Roll. He is Rock’n’Roll! (Cet homme ne joue pas du rock’n’roll!. Il est le rock’n’roll !). Véritable pionner en la matière,  Jerry Lee Lewis  exprime au chant et au piano un rock fulgurant et déjanté. Plusieurs compos de ce bad boy du rock ‘n’ roll sont devenus de grands classiques: Great Balls of FireWhole Lotta Shakin’ Goin’ OnHigh School Confidential, ou encore sa reprise de What’d I say de Ray Charles. Marqué par de nombreux drames familiaux et autres démêlés avec la justice, celui que l’on surnomme The Killer cultive le sens de la provocation aussi bien à la ville en épousant sa nièce de 13 ans, que sur scène en mettant le feu à son clavier. Mais Jerry Lee est aussi un gros consommateur de drogues diverses et d’alcool avec une appétence avérée pour le Jack Daniel’s. Il rend hommage au Tennessee Whiskey dans une chanson country (Il affirme d’ailleurs: ″le rock ‘n’ roll n’aura été pour moi qu’un moyen de gagner de quoi enregistrer des disques de country, ma véritable passion″) et anecdotique intitulée Jack Daniels, Old Number Seven.

A woman wrings her hands and cries: I’ve lost my man. You should a seen him, tote that diesel ‘cross the land. Now you’ll find him upon Lynchburg, Tennessee. Collecting bottles in his old dungarees″. Traduction: Une femme pleure et se lamente: Mon mari est parti! Tu aurais dû le voir au volant de son pick-up mais à l’heure qu’il est tu le trouveras du côté de Lynchburg Tennessee, occupé à bourrer son vieux bleu de travail de bouteilles.

A écouter: Live at the Star Club, Hambourg (1964) un paquet de dynamite mèche courte considéré comme le meilleur album live de l’histoire du rock ‘n’ roll!

Patrick BETAILLE, juillet 2019