Buddy Guy – The Blues Don’t Lie

 

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a le sourire l’ami Buddy. En poche 4 Grammy Awards, 6 Blues Awards, 1 Billboard Century Awards obtenu en 1993 et le prix du Coup de cœur Blues décerné par l’Académie Charles-Cros en 2018. Un tel succès ne pouvait que laisser présager le meilleur pour ce récent album qui, 4 ans après The Blues is Still Alive and Well, concrétise le retour en studio du dernier blues giant. Ce témoignage arrive à point nommé,  65 ans après que Buddy arrive à Chicago dans un train en provenance de Baton Rouge avec juste quelques fringues et… sa guitare. Avec The Blues don’t Lie, l’âge aidant, le guitariste s’est assagit et joue la carte du calme et de la sérénité. Mais attention: sa guitare est toujours aussi propre, aérienne et musclée. Certains trouveront peut-être l’ensemble trop détendu, trop propre, voir même trop lissé. À ceux là je dis tout de go: ″ne venez pas piétiner ma zone de confort et allez voir du côté de Bigflo et Oli si j’y suis″. Cet album est avant tout, nostalgique, émouvant et sombre mais quand la stratocaster entre en scène, la fougue et l’énergie est au rendez-vous d’un genre dans lequel le guitariste excelle: transmettre avec subtilité et émotion ce qu’il ne peut traduire par les mots. Les ambiances sont variées. Invitée, l’icône du gospel Mavis Staples offre sa voix incomparable à We go back. James Taylor collabore harmonieusement à Follow the Money et Elvis Costello donne le ton sur ​​Symptoms of Love, un boogie lent aux accents ZZTopiens. De la partie également: Bobby Rush sur What’s Wrong with That, Jason Isbell sur un Gunsmoke Blues funky et Wenty Motten qui y va de ses vocalises sur House party. ″Je leur ai promis à tous – BB, Muddy, Sonny Boy! Tant que je serai là, je maintiendrai le blues en vie » disait Buddy Guy. Il tient sa promesse, une fois de plus, et The Blues Don’t Lie le prouve. À 86 ans et pour un trente-quatrième album c’est une putain de belle perf!

Patrick BETAILLE, octobre 2022