[Extrait]: En 1962, Muddy Waters enregistre pour Chess Records un blues composé par Willie Dixon et intitulé You Need Love. En 1966, pour leur premier album éponyme paru chez Decca, le groupe britannique Small Faces grave You Need Loving. Copié sur la version de Dixon, le titre s’octroie quelques libertés quant aux paroles mais surtout au niveau de l’interprétation.
Le 2 octobre 1969, Whole Lotta Love ouvre avec fracas le deuxième album de Led Zeppelin. Très inspirés par les Small Faces qu’ils ont souvent vus en concert, Jimmy Page et Robert Plant donnent à leur propre version une dimension grâce à laquelle cet Amour Inconditionnel deviendra une pépite intemporelle… Le dirigeable va plus loin avec les cris orgasmiques de Plant et des effets suggestifs joués au thérémine par Jimmy Page au milieu de la chanson de 5:35, pendant la montée psychédélique d’un tourbillon jouissif. Comme si cela ne suffisait pas, les dernières paroles ajoutées sont tout aussi explicites et font référence au Back Door Man [un autre blues de Dixon – NDLR], celui qui, pour ne pas se faire repérer, passe par la porte arrière de la maison lorsqu’il rend visite à sa maîtresse…
Chaud comme la braise, dévastateur et sexuellement connoté, le titre deviendra rapidement un standard absolu du groupe, autant pour son énergie et ses qualités musicales que pour l’ambiance malsaine qu’il dégage…
En 1985, un procès pour plagiat contre Led Zeppelin aboutit à un arrangement financier en faveur de Willie Dixon dont le nom figure désormais sur les crédits de Whole Lotta Love.
En 2021, Whole Lotta Love a été classée meilleur riff de tous les temps par les magazines Total Guitar et Guitar World.
L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
IN VINYLE VERITAS – REMEMBER THE SIXTIES 
Patrick BETAILLE, octobre 2023
