
Les disques microsillon possèdent en fin d’écoute un sillon sans fin, vide de toute information sonore. Cette particularité permet d’éviter que le bras ne vienne buter sur le centreur du vinyl, endommageant ainsi la pointe de lecture. Il est possible toutefois d’enregistrer du son sur ce sillon, permettant ainsi d’obtenir une boucle sonore d’un peu plus de 1 seconde se répétant sans fin. Cette technique a été utilisée par plusieurs artistes. La première piste utilisant cette technique se trouve à la fin du Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles paru en 1967. Sur les premiers pressages monophoniques de l’album destiné au marché britannique, la chanson A Day in the Life s’achève sur un collage de phrases prononcées par le groupe et enregistrées à l’envers. À la suite des Fab Four, la même année, les Who enregistrent sur le sillon sans fin de The Who Sell Out une fausse publicité pour leur label Track Records. Avec l’arrivée du numérique et du disque compact, le ″ Locked Groove ″ a laissé sa place au ″ Hidden Track ″, technique consistant à ne faire découvrir un titre qu’après plusieurs minutes de silence. En ce domaine, Placebo remporte la palme; leurs 3 premiers albums recèlent chacun une chanson cachée. Offspring s’est aussi amusé à insérer à la fin de Smash, le troisième album, une version revisitée de ce qui deviendra un tube planétaire : Come out and Play.
En 2008, le dessinateur Jean-Christophe Menu fait référence aux sillons sans fin dans Lock Groove Comix, une bande-dessinée savoureuse qui mentionne notamment beaucoup de curiosités liées aux vinyls.
Patrick BETAILLE, février 2025