Beach Boys – Little Deuce Coupe

© Photo: David Fetherston

 

Clarence Catallo a grandi à Détroit, à moins de huit kilomètres de l’usine Ford. À 15 ans, pris de passion pour les hot rods, il casse sa tirelire et achète 35$ une épave de Ford Coupe 1932. En travaillant dans l’épicerie de ses parents il économise et trouve à la casse un moteur V8 de Oldsmobile avec lequel il équipe la Ford. En 1959, il s’adresse aux Frères Alexander pour que soit construit le donk de ses rêves. Mais Clarence ne s’arrête pas là. Il part poursuivre ses études à Long Beach en Californie et confie le véhicule au Barris Kustom Shop à Los Angeles. À l’été 1960, la hauteur du toit est réduite, les vitres adaptées et la carrosserie retravaillée pour recevoir une nouvelle peinture. En 1961, le vieux moteur de l’Olds est modernisé grâce à un compresseur GMC, un jeu de trois gros carburateurs et de nombreuses pièces chromées. La nouvelle version appelée Silver Sapphire fait la couverture du numéro de Juillet 1961 de la revue Hot Rod Magazine.

1963. Les Beach Boys sortent leur quatrième album. Les titres du LP font référence au culte de la bagnole, à commencer bien sûr par Little Deuce Coupe qui offre son titre au 33 tours. ″ C’est juste un petit coupé 32 avec un moteur flathead mais il laisserait sur place une Thunderbird… Quand je mets le pied au plancher je dépasse les 220… Si elle avait des ailes, elle pourrait voler. T’as pas idée de ce que j’ai là…

Capitol a besoin d’un joli bolide pour illustrer le nouvel opus de son groupe. La maison de disques fait appel à Hot Rod magazine qui possède de superbes photos. C’est ainsi que, grâce à ce cover art, le hot rod de Clarence Catallo devient une célébrité internationale sous le nom de Little Deuce Coupe.

Patrick BETAILLE, avril 2025

The Beach Boys – Good Vibrations

 

[Extrait]: En 1956, à Los Angeles et, plus précisément, sur Melrose Avenue, Dorinda morgan et son mari Hite fondent Guild, une maison d’édition musicale et un petit studio destiné à l’enregistrement de démos. Parmi leurs signatures, un dénommé Murry Wilson qui fait le forcing auprès du couple pour que soit auditionné The Penseltones, le groupe de ses trois fils, Brian, Carl et Denis…
Brian Wilson propose une composition basée sur le Sweet Little Sixteen de Chuck Berry et qui fleure bon le soleil, la plage et les filles. Le groupe revient en studio et, avec la voix de leur cousin Mike Love, met en boite la démo d’un premier single. Les Beach Boys étaient nés. Tout s’enchaîne très vite, notamment avec la signature d’un contrat chez Capitol. Le groupe enregistre Surfin’ Safari un premier LP publié à l’automne 1962. Le succès est instantané et entraîne cinq mois plus tard Surfin’ USA, le deuxième album enregistré en moins de trente jours. Les hits se succèdent et les tournées s’enchaînent à une cadence infernale. Brian Wilson, leader et principal auteur supporte de moins en moins cette ″ Surfmania ″ qui hystérise les foules et la pression qui exige de la formation qu’elle soit la seule susceptible de mettre fin à la ″ Beatlemania ″ sur le sol américain… Les premiers signes de déséquilibre mental apparaissent… Il s’isole dans sa chambre, se met à boire et sombre dans une profonde dépression… Sous l’influence de drogues diverses, Wilson monte son propre studio et commence à travailler sur un nouveau projet…

Obsédé par le succès phénoménal du Revolver des ″ Fab Four ″, il veut faire plus et encore mieux avec Smile, un disque introspectif, complexe et tellement ambitieux que sa sortie est sans cesse reportée. De plus en plus malmené par l’alcool et les drogues, obèse, hirsute, Wilson sombre dans la folie…
Sous la pression et dans un moment de lucidité, le compositeur accepte finalement de livrer un extrait rescapé du naufrage de Smile. Good Vibrations sort en single en octobre 1966. C’est l’enregistrement le plus coûteux de l’histoire de la musique : 50 000 dollars pour ce titre dont la mise en œuvre a nécessité 22 sessions réparties dans quatre studios différents…
Hymne emblématique de la contre-culture des sixties, la chanson amorce un retour en grâce des Beach Boys…
Good Vibrations sera classée sixième meilleure chanson de tous les temps selon le magazine Rolling Stone et quatrième par le site Acclaimed Music. Elle recevra aussi le Grammy Hall of Fame Award en 1994.


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
👉  IN VINYLE VERITAS – REMEMBER THE SIXTIES  👈

 

Patrick BETAILLE, juillet 2023