Black Crowes – Happiness Bastards

 

15 ans! Certains n’y croyaient plus, d’autres les attendaient avec impatience. Si l’on fait abstraction de Croweology (une espèce de best of revisité) en 2010 et de Wiser for the Time (un double live de la tournée 2010), The Black Crowes n’avaient rien produit depuis l’excellent Before the Frost/Until the Freeze paru en 2009. Tout ceci à cause de difficultés relationnelles suivies d’un clash entre les frères Robinson. 15 ans d’attente pour pouvoir savourer ce Happiness Bastards, premier véritable album annonciateur d’un nouveau départ pour Chris et Rich Robinson. Pour ce neuvième opus studio, les américains jouent la carte de l’efficacité avec dix titres totalisant une quarantaine de minutes de classic rock qu’ils maitrisent parfaitement. Démarrage en trombe avec Bedside Manners et Wanting and Waiting, puissance au groove imparable et aux guitares entêtantes qui deviennent sublimes sur Rats and Clowns. Des cuivres et des chœurs pour un Dirty Cold Sun aux accents soul. De la slide et de l’harmonica pour un Bleed It Dry qui s’impose en tant que joyaux heavy blues. Difficile de ne pas tomber sous le charme de Flesh Wound énergique, simpliste mais tellement mélodieux et efficace. Seule exception à la règle, Wilted Rose, une ballade sur laquelle la chanteuse country Lainey Wilson vient poser sa voix. Happiness Bastards est un album couillu qui mérite que l’on s’y attarde, ne serait-ce que pour accompagner la fratrie Robinson dans leur processus de réconciliation créative.

Patrick BETAILLE, mars 2024

Black Crowes – Amorica

The Black Crowes: Censure Amorica

[Extrait]: Pari réussi pour les frères Robinson qui passent haut la main le difficile cap du troisième album. Sorti en 1994, le très stonien Amorica se distingue des deux précédents opus (Shake Your Money Maker et The Southern Harmony & Musical Companion) par un côté plus expérimental et une production beaucoup plus brute. En résulte un calibrage beaucoup moins Radio qui entraîne un accueil plutôt mitigé de la part des milieux spécialisés. La jaquette volontairement provoc’ n’arrange pas les choses… Tirée de la couverture d’un numéro du magazine pornographique Hustler de Juillet 1976, l’illustration représente l’entrejambe d’une femme portant un string duquel dépassent des poils pubiens. Le persil qui dépasse du cabas on aime pas ça outre Atlantique; surtout quand le cabas en question n’est ni plus ni moins que le Stars and Stripes…  Le disque est carrément absent des bacs de certains distributeurs et finalement la censure est appliquée via un fond noir sensé gommer toute ambiguïté. Le public quant à lui apprécie le contenant, le contenu et surtout la nouvelle orientation que prend The Black Crowes. Pour preuve, Amorica se vendra à plus de 500 000 exemplaires.

Patrick BETAILLE, décembre 2013


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:

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