Blues Pills – Birthday

 

 

 

Tournées incessantes, cela faisait 4 ans que la formation suédoise ne nous avait pas gratifié d’une production studio. Flashback. Blues Pills est né de la rencontre. Celle de Zack Anderson (basse) et Cory Berry (batterie) du groupe Radio Moscou avec la chanteuse Elin Larsson. Un premier album éponyme gorgé de hard/psyché sort en 2014. Deux ans plus tard, plus sophistiqué, plus pop rock et teinté soul, Lady in Gold obtient l’adhésion du public. Retour aux sources en 2020 avec un Holy Moly au blues rock fougueux, flamboyant et surtout très convaincant. Bien avisé celui qui aurait pu parier sur ce qu’allait offrir la quatuor avec ce quatrième album. Birthday est une fois de plus différent de ce qui a nourri la notoriété du groupe. Musicalement, ce qui est frappant à la première écoute c’est que sont privilégiées les lignes mélodiques, harmoniques et rythmiques du rock, le tout dans une ambiance pop. À n’en pas douter, les fans de rock énervé risquent de passer leur chemin en accordant toutefois un accessit aux trois premiers titres. Birthday, D’ont you Love it et Bad Choices, tous trois bien campés dans un classic rock énergique. Peut-être s’attarderont ils un moment sur le mid tempo de Piggyback Ride et Holding Me Back ou le bluesy Shadows et son ambiance garage, mais, en prétendant que ces compos n’apportent pas grand chose de neuf.  Une chose est sûre, la complainte heavy I Don’t Wanna Get Back on that Horse Again ne va pas leur friser les poils de la guitare. Pas plus que Top of the Sky, Like a Drug, Somebody Better et What has this Life Done to You, des ballades douceâtres qu’ils s’empresseront de qualifier de ″ housewife music ″. Fadaises et billevesées que tout ceci comme aurait dit Maître Capello en remettant 100 francs dans le nourrain.  Bien qu’assez éloigné des disques précédents, Birthday est admirablement bien ficelé et pas un seul des 11 titres n’est réellement dissonant. Les compositions, chacune dans leur genre, sont d’une rare efficacité et le chant magnifique est en tous points d’une perfection rare [Elin Larsson est enceinte, ceci expliquant cela? – NDLR]. Montez le son, go wild, et faites-le écouter à ceux qui vous sont chers.

Patrick BETAILLE, août 2024

Blues Pills – Holy Moly

Initialement, le troisième album des Blues Pills était prévu pour juin 2020. Sortie finalement décalée pour cause de… Gagné! Holy Moly succède donc Lady In Gold paru il y a déjà 4 ans. Déjà? Depuis, le groupe a connu un changement significatif avec notamment le départ du guitariste Dorian Sorriaux parti voguer sur d’autres sillons en 2018. Le prodige français est désormais remplacé par Zack Anderson qui céde sa place de bassiste à un nouveau venu: Kristoffer Schander. Vous suivez? Par contre, question ambiance, son et énergie rien ne change. Les suédois persistent et signent avec un rock psychédélique, bluesy et vintage à souhait, remarquablement porté par la voix d’Elin Larsson. Que ce soit à cappella ou dans des registres plus pêchus, les accents jopliniens de la chanteuse ne manquent pas de venir flatter les tympans de ceux qui rêvent d’un jumelage entre Stockholm et le Frisco du Big Brother & the Holding Company de la fin des sixties. En pariant sur les talents de la blonde Elin le quatuor rafle le jackpot et confirme son talent à promouvoir une musique riche et structurée. On pourrait regretter la finesse du jeu de Dorian Sorriaux mais, honnêtement, Zack est lui aussi un sacré guitariste. Énervé et magistral, soutenu par une bonne rythmique, il occupe brillamment un espace qu’il ne se prive pas de ponctuer d’habiles solos de wah-wah. La température monte en Scandinavie et pour une fois le réchauffement climatique n’y est pour rien! Avec ce Holy Moly, Blues Pills ne devrait pas manquer pas de convaincre les adeptes du genre et les fans de la première heure. Suivez mon regard.

Tracklist: Proud Woman 3:35. Low Road 3:18. Dreaming My Life Away 2:43. California 3:10. Rhythm In The Blood 3:50. Dust 3:51. Kiss My Past Goodbye 3:02. Wish I’d Known 4:28. Bye Bye Birdy 4:04. Song From A Mourning Dove 5:34. Longest Lasting Friend 3:57.

Patrick BETAILLE, octobre 2020

Blues Pills – Lady in Gold

 Blues Pills Cd Lady in goldIl n’aura fallu à Blues Pills que deux ans pour s’installer aux premières loges de la scène rock tendance 70’s revival et en devenir l’un des fleurons. Après un premier essai remarquable et éponyme sorti en 2014,  le quatuor  revient avec un deuxième album qui tente le pari risqué de l’évolution en s’éloignant des standards bluesy. Désormais les synthés ont fait leur apparition et les arrangements vocaux deviennent quasi omniprésents, confirmant par là même les capacités exceptionnelles de Elin Larsson. Reste que les fans de la première heure risquent d’être déçu de ne pas retrouver l’influence de Big Brother & the holding company ou des Bell Rays; d’autant plus déçus que la guitare de l’excellent Dorian Sorriaux de retrouve reléguée au second plan dans ce nouvel opus. Le talentueux frenchie est pourtant bien là! Il s’exprime à merveille sur ″Lady in Gold″, ″Burned out″ ou ″Gone so long″ qu’il conclut par un superbe solo. Au final, mis à part un ″I felt a change″ dont même Adele ne voudrait pas, avec ce Lady in gold,  Blues Pills passe du Heavy Rock bluesy au Rythm & Blues psychédélique. Le changement de cap est plutôt bien assuré et la production ne sacrifie rien à la qualité et à la puissance brute du combo. Musique: Lady in Gold!

Patrick BETAILLE, octobre 2016

Blues Pills – Blues Pills

Cd Blues Pills

On ne va pas s’en plaindre, même de façon relativement confidentielle, le ”Revival” du Rock, semble reconquérir un peu de terrain. En 2011, les américains Zack Anderson et Cory Berry (Ex Radio Moscow) s’ associent avec la chanteuse suédoise Elin Larsson. Le trio enregistre une démo, commence à tourner et établit le contact avec un très jeune et très talentueux guitariste français, Dorian Sorriaux. S’en suit tout récemment un album éponyme qui du contenant au contenu baigne dans une ambiance Seventies, à la croisée d’un vrai Rock et d’un très bon Blues teinté de Soul. Certes, et comme dirai quelqu’un que je connais,  peut être ”pas de quoi défriser Nelson Monfort” mais tout de même! Absolument rien à jeter dans ce premier LP du désormais quatuor. Même en mode mid tempo les titres sont efficaces, gorgés de feeling et de groove. Par les temps qui courent le plaisir d’entendre du gros son, de vraies guitares, une rythmique bien baston et une chanteuse qui a des tripes se fait rare. Blues Pills c’est Big Brother & the holding Cie qui fricote avec The Bell Rays. Ça envoie du bois, ça décrasse les cages à miel et ça sent bon la sueur. Vous attendez quoi pour vous faire prescrire ces pilules?

Patrick BETAILLE, décembre 2014