Bruce Springsteen – Tracks II: The Lost Album

 

Tracks, sorti en 1998, regroupait déjà des pépites que les inconditionnels du Boss avaient recherché pendant des années et qui pour certains figuraient sur de rares bootlegs faisant l’objet de quêtes fébriles. Sept ans après, Bruce Springsteen remet le couvert avec Tracks II en commercialisant, sous forme de coffret, des inédits couvrant essentiellement les années 90, période au cours de laquelle le E Street Band avait été délaissé au profit d’une entame de carrière solo. Un véritable trésor: des albums ambitieux regroupant 83 titres qui pour certains avaient été mixés mais jamais publiés. De démos austères aux orchestrations grandiloquentes en passant par de l’americana gorgée d’émotions ou du gospel inspiré, chaque disque possède sa propre identité et braque les projos sur le talent du plus grand conteur de l’histoire du rock qui affiche 75 printemps et plus de 50 ans de carrière.

Tracks II est disponible en édition limitée de neuf vinyls ou sept Cd pour la modique somme de 285 à 350€ selon les versions, photos et livrets compris. Pour les fans qui souhaitent un point d’entrée plus abordable, une version complémentaire, Lost and Found: Selections from The Lost Albums, rassemble 20 titres de l’intégrale sur deux LP ou un CD.

Patrick BETAILLE, juillet 2025

 

Bruce Springsteen – Chevrolet Corvette C1

Springsteen et Chevrolet: Born in the USA!
© Photo: Frank Stefanko – Album Cover Art

 

Bruce Springsteen est un peu à Chevrolet ce qu’Elvis fut à Cadillac: un concessionnaire en puissance! Grace au succès de l’album Born to Run paru en 1975, The Boss s’offre quelques années plus tard une Chevrolet Corvette édition 1960 qu’il achète à un vendeur de glaces de son quartier pour la somme – à l’époque exorbitante – de 6.000 dollars. La voiture en question est devenue la pièce maitresse d’une collection enrichie par la suite d’une Corvette Stingray de deuxième génération. Dans les années 80, place à une Chevrolet Z28 Camaro. Même si les Muscle Cars occupent une place de choix dans son garage, Bruce doit céder plus tard aux sirènes de la praticité. En 1991 il épouse la choriste du groupe E Street Band, Patti Scialfa, et trompe Chevy avec un Range Rover L322. Depuis, le couple ne jure que par quelque chose d’au moins aussi américain que la Corvette: une Jeep Cherokee.

Mais c’est bien Chevrolet qui occupe une place particulière dans le cœur de Springsteen. Une photo en noir et blanc prise par son ami Frank Stefanko lors d’une journée d’hiver dans le New Jersey en témoigne. Le Boss est assis sur le capot de sa Corvette C1. Le cliché illustre Born to Run, l’autobiographie de l’artiste parue en 2016, ainsi que le cover art de Chapter and Verse, la compilation qui accompagne le livre.

J’ai une Chevy de 69 avec un V8 de 6 litres et un levier de vitesses Hurst ″ chantait-il en 1978 dans Racing in the Street sur l’album: Darkness on the Edge of Town.

Patrick BETAILLE, mars 2025

Annie Leibovitz – Born in the USA

Annie leibovitz: Born in the USA
Album cover Art – Photo Annie Leibovitz

 

[Extrait]: Elle est effectivement née aux Etats Unis Annie Leibovitz, dans le Connecticut. De 1970 à 1983, bien avant donc d’opérer derrière l’objectif pour la réalisation du calendrier Pirelli 2016, la photographe devient célèbre alors qu’elle travaille pour le magazine Rolling Stone. Au cours de cette période elle suit le Tour of Americas des Stones et en ramène plus de 400 clichés. Grâce à ses photos, Annie devient vite la mémoire argentique du rock et fixe pour la postérité de très nombreuses figures représentatives de l’époque… John Lennon, Beach Boys, Armstrong, Marley, Joan Baez, Leonard Cohen, Ray Charles, Chuck Berry, Elton John, Marvin Gaye, Miles Davis et tant d’autres, dont Bruce Springsteen. C’est d’ailleurs pour le patron du  E Street Band qu’en 83 Annie Leibovitz réalise les images qui seront utilisées pour la jaquette de l’emblématique Born in the USA. A la sortie de l’album, le Boss de dos, en jeans, debout devant le drapeau américain ne fait pas l’ unanimité. Le drapeau, que Springsteen souhaitait voir apparaître sur le disque, est évidemment en rapport avec le premier morceau de l’album Born in the USA, véritable hymne aux vétérans du Vietnam méprisés au retour dans leur patrie. Certains Républicains accusent le chanteur de laisser penser qu’il est en train d’uriner sur le Stars & Stripes. A contrario, d’autres y voient un hymne patriotique et nationaliste, à commencer par George Bush en 84 et Ronald Reagan en 88 qui utilisent la chanson à des fins électorales. Springsteen n’apprécie pas du tout, d’autant plus que le détournement a eu lieu sans son consentement.

Patrick BETAILLE, octobre 2017


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:

👉  In Vinyle Veritas – Éloquence et Désaveu du Cover Art  👈