Dans un quartier pauvre de Chicago, Rob Gordon tient une boutique de disques fréquentée par des amateurs de vinyles rares des 60’s & 70’s. L’essentiel de son existence tourne autour de la musique pop dans laquelle il puise l’énergie nécessaire à la gestion d’un quotidien pour le moins erratique. Interprété par John Cusack, Rob est plutôt du genre ado attardé, perturbé et instable. Il a abandonné ses études et gère tant bien que mal son antre fréquentée par des collectionneurs compulsifs en quête de galettes ésotériques. Pour l’aider, Dick et Barry (Jack Black), deux vendeurs quelque peu débiles mais incollables en musique. Vient le temps de la rupture. Laura (Iben Hjejle) annonce à Rob qu’elle le quitte. Abasourdi et désormais seul, il décide de retrouver ses ex – dont une certaine Charlie jouée par Catherine Zeta-Jones – pour comprendre les raisons de ces échecs amoureux à répétition. S’en suit une comédie (romantique?) tonique, sympathique et sans prétention sur les aléas des peines de cœur. Stephen Frears, comme comme à son habitude, peint des marginaux avec cruauté et affection. Ils sont drôles, inquiétants, survoltés, angoissés, hors normes et leurs tribulations sont accompagnées d’une bande son jouissive (Dylan, Stevie Wonder, Velvet Underground, Love, 13th Elevator, Stereolab, Kinks, Elvis Costello, etc. Tiré du roman de Nick Hornby et sorti en 2000, High Fidelity n’a que la prétention de faire passer un bon moment, il y parvient et c’est déjà pas si mal. À ranger pas trop loin de Good Morning England, The Commitments et The Blues Brothers.
Patrick BETAILLE, juin 2021