Howard Sochurek – The Lady Madonna

© Howard Sochurek – National Geographic

 

Entre le premier Love me Do publié le 5 octobre 1962 et Let it Be, le dernier sorti le 6 mars 1970, The Lady Madonna se situe en dix-septième position des 22 singles britanniques du catalogue de John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Star : The Beatles.
La chanson est écrite par Paul McCartney, mais créditée Lennon/McCartney comme toutes les chansons du groupe composées par John ou Paul. Pour les paroles, le bassiste des ″ Fab Four ″ s’est inspiré d’une image parue dans l’édition de janvier 1965 du magazine National Geographic. Intitulé ″ Mountain Madonna ″. le cliché de Howard Sochurek mettait en scène une femme et ses trois petits enfants, dont un en train d’être allaité. Touché par la photo incluse dans un reportage sur les forces spéciales américaines en opération au Viêt Nam, ″ Macca ″ a gardé en mémoire ce témoignage poignant sur l’humanité qui se cache derrière la guerre et sur le courage des femmes qui luttent pour pouvoir assurer le quotidien de la famille.

Lady Madonna, les enfants à tes pieds, je me demande comment tu arrives à joindre les deux bouts. Qui trouve l’argent pour payer le loyer? Lady Madonna, avec un bébé en train de téter, je me demande comment tu fais pour nourrir les autres. Comment trouver l’argent du loyer? Ça ne tombe pas du ciel! Rien le vendredi. Dimanche matin, elle se traine. Lundi le gosse sait lacer ses chaussures, regardez-le courir. Lady Madonna, allongée sur le lit, tu écoutes la musique que tu as dans la tête. Le mardi après-midi n’en finit pas. Pas de journaux le mercredi. Jeudi soir tes bas ont besoin d’être reprisés. Lady Madonna, les enfants à tes pieds, je me demande comment tu arrives à joindre les deux bouts ″.

Le titre est enregistré dans l’urgence aux studios EMI d’Abbey Road entre le 3 et le 6 février 1968, juste avant que le groupe ne parte pour un séjour en Inde à la rencontre du maître Maharishi Mahesh Yogi. Pour s’échauffer, Paul s’installe au piano et entame un boogie-woogie à la Fats Domino tout en essayant d’y associer son hommage aux femmes. Une fois posées les bases rythmiques, les musiciens reviennent pour les overdubs sur les voix et ajouter quelques parties de piano supplémentaires. Après quoi, pour donner du corps à l’ensemble il est décidé d’ajouter des cuivres en faisant appel à quatre musiciens de jazz, tous saxophonistes ; parmi eux, Ronnie Scott et Harry Klein, des vétérans de la scène des big bands britanniques. Magique !

Patrick BETAILLE, novembre 2023