Fabienne Shine – Electric lady

En 1979, après de nombreux concerts en France et après avoir été signé par le manager de Blue Öyster Cult et Black Sabbath, Shakin’ Street part en tournée aux États-Unis. Excusez du peu, le groupe y effectue des tournées avec Blue Öyster Cult, Cheap Trick, Pat Travers, Journey et AC/DC. Débuts prometteurs pour ce combo français qui bénéficie alors d’une visibilité à nulle autre pareille et qui aurait pu se faire une belle place sur la scène internationale s’il n’avait pas, peu après, explosé en vol. Shakin’ Street c’est aussi et surtout l’histoire d’une jeune chanteuse-comédienne-mannequin sexy des années 70, Fabienne Shine. Très jeune, elle est de toutes les fêtes parisiennes, fréquente les people du cinéma, de la littérature, des arts et surtout de la musique, celle dont elle rêve. C’est une bombe à qui personne ne résiste. À 17 ans, elle a une aventure avec Aznavour (44 ans à l’époque), s’amuse aussi avec Dali, Klaus Kinski et fréquente Jean-Pierre Kalfon, Valérie Lagrange et Jean-Pierre Léaud. Mais c’est dans l’univers du rock qu’elle fait un carnage. Au cours de ses pérégrinations elle a eu des amants chez Téléphone, les Stones, Pink Floyd, New York Dolls, Led Zeppelin et a connu de près Ike Turner, Bob Marley et Damon Edge (Chrome) qui l’épousera en 1980. Admise dans le gotta du rock, la muse électrique l’avoue: ″ J’ai réalisé plus tard que j’avais fait des rencontres spectaculaires. Alberto Moravia, qui avait 67 ans et moi 17 à l’époque, m’a beaucoup appris. Tout Comme Johnny Thunders et surtout Jimmy Page, qui m’a propulsée dans une sphère inconnue. Mais j’avais conscience de la fragilité de ma position, je n’ignorais pas que j’étais le parfum du jour″. Ses aventures éclipseraient presque celles de groupies célèbres (Pamela Des Barres, Bebe Buell) en les faisant passer pour d’innocents chahuts de collégiennes. ″I just don’t need any relations. I feel like a revolution. My heart is a rebellion. I feel like a fight, as a seduction. [ Extrait de Solid as a Rock ].

Patrick BETAILLE, novembre 2021

Jimmy Page – Fender Dragon Telecaster

Jimmy Page DragonCasterGénéralement quand on pense au guitariste de Led Zeppelin la première image qui vient à l’esprit c’est Gibson. Effectivement, à quelques exceptions près, Page a très souvent joué sur Les Paul et aussi sur la fameuse Gibson EDS-1275, celle de Stairway to Heaven. Ceci admis c’est oublier un peu vite qu’au tout début du dirigeable le guitariste utilisait une Fender de 1959 offerte par Jeff Beck en remerciement d’une intronisation au sein des Yardbirds. En 1967, inspiré par une idée de Syd Barret, le body de la guitare est doté de 8 petits miroirs ronds afin de pouvoir générer sur scène des effets de lumières. Un peu plus tard, les miroirs seront enlevés et la peinture d’origine poncée. Passionné de créatures de légende Jimmy réalise lui même le motif représentant un dragon. Par la même occasion le pickguard noir est remplacé par un modèle transparent sous lequel est glissé un film réfléchissant. A l’occasion du cinquantenaire de la fondation Led Zeppelin, Fender et Jimmy Page sont en partenariat pour rééditer début 2019 et en 50 exemplaires ces deux versions de la Telecaster sur laquelle Jimmy Page a enregistré la majorité des titres du premier album paru en 1969 et que l’on voit lors des concerts du groupe en 1968: Dazed and confused!
Patrick BETAILLE, novembre 2018

Jimmy Page: Whole Lotta Love!

Jimmy Page Whole Lotta Love!Au milieu des sixties James Patrick Page est déjà un musicien de studio renommé à Londres. Il accompagne notamment les Kinks, les Everly Brothers et produit John Mayall ou Nico. Juste après l’épisode Yardbirds au cours duquel il croisera Eric Clapton et Jeff Beck, Jimmy réunit Robert Plant (chant), John Paul Jones (Basse) et John Bonham (Drums) pour former au cours de l’été 1968 ce qui deviendra le groupe de Rock incontournable par excellence: Led Zeppelin! A part peut être Clapton et Hendrix, il n’est plus grand dieu de la six cordes que son capitaine-amiral. Aujourd’hui encore, et si l’on passe outre les quelques indélicates appropriations de titres, il faut admettre que l’autorité technique et la diversité du jeu de Jimmy Page n’ont rien perdu de leur puissance. En 1969 parait le deuxième album du dirigeable. C’est Whole Lotta Love qui ouvre les hostilités sur un riff de guitare qui, à l’instar de celui de You really got me des Kinks ou de Satisfaction des Stones, devient très vite un classique reconnaissable entre tous. Le titre commence ensuite à rugir comme une division de panzers pour exploser en une sorte de tourbillon abstrait, un mélange de bruits issus du ventre d’un aciérie en pleine activité, le tout ponctué par les hurlements orgasmiques de Plant. On y entend des sons de guitare étranges obtenus à partir d’un oscillateur qui triture le résultat d’un archet de violon qui glisse sur les cordes; technique élaborée par Jimmy quelques temps auparavant et largement exploitée lors des concerts. Led Zeppelin II sort dans le commerce le 22 octobre. A partir de cette date, la vie du groupe et le monde du Rock ne seront plus jamais pareils. L’enregistrement détrônera le Abbey Road des Beatles et servira de blue print à bon nombre de formations. Le Heavy Metal était né!

Ecouter: Led Zeppelin I, II, III, IV, House of the Holly et Physical Graffiti sont absolument indispensables. Live at the Greek, sorti en 2000: Jimmy Page se joint aux Black Crowes pour une série de concerts. Au répertoire, du led Zep et quelques covers magistralement interprétés.

Voir: Le double Dvd Led Zeppelin sorti en 2003.  5 heures de concerts sur la période 1969-1979, y compris un passage en France à Tous en Scène où le groupe interprète Communication Breakdown et Dazed and Confused devant un public médusé. Impayable!

Patrick BETAILLE, octobre 2014