[Extrait]: Avant de réaliser en 1979 la pochette de l’album Breakfast in America de Supertramp, Mike Doud avait acquis ses lettres de noblesse grâce à sa contribution au cover art de Physical Graffiti, sixième opus de Led Zeppelin. En 1975, l’artiste conçoit une jaquette ludique représentant deux immeubles du New York’s East Village. Selon l’orientation donnée aux enveloppes intérieures du double album, des figurines apparaissent aux fenêtres découpées. Ainsi il est possible de voir passer Elizabeth Taylor, Cléopâtre, Marcel Duchamp, Marlene Dietrich, Laurel & Hardy, Jerry Lee Lewis, King Kong, la Vierge Marie, ou encore le couronnement d’Elizabeth II ou le Magicien d’Oz. Peter Grant et les membres du Zep occupent aussi la place, sauf si l’on privilégie l’insert contenant les titres de l’album en lettres rouges… La version vinyle reste l’une des plus originales dans la discographie du dirigeable et en tous cas à l’époque la plus chère à mettre en œuvre. L’immeuble quant à lui est toujours debout, il se situe à New York au 97 St Mark’s Place. On y va? Au sous sol il y a désormais un magasin de fringues qui a pour enseigne… Physical Graffiti!
Patrick BETAILLE, novembre 2018
L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
A l’occasion du 50ème anniversaire du groupe, Jimmy Page, Robert Plant et John Paul Jones ouvrent leurs archives. De la première prestation des New Yardbirds au concert de reformation de 2007, Led Zeppelin by Led Zeppelin retrace en images la carrière du dirigeable; en studio, à la scène comme à la ville, ce sont 400 pages de témoignages photographiques dont certains renvoient en fin d’ouvrage vers des commentaires ou anecdotes de la part des membres du groupe. L’ouvrage publié aux éditions Reel Art Press trouvera facilement sa place aux côtés de celui de Barney Hoskins : Gloire et décadence du plus grand groupe du monde.
″ There’s a lady who’s sure all that glitter is gold…″ D’or il est encore question à propos du hit planétaire du plus grand groupe de Rock du monde. D’or pas exactement, mais de brouzoufs, de pépettes, de pognon, de flouze, bref, de dollars. Déjà le sujet avait été évoqué en 2014 lorsqu’il s’agissait de recenser d’éventuels plagiats commis par Led Zeppelin. Il était question notamment de savoir si Stairway to Heaven avait fait l’objet d’un piratage d’un titre de Spirit: Taurus. Le procès intenté par les ayants droit de Randy California et gagné par Led Zep avait eu lieu en 2016. Estimant que le procès avait été entaché par de nombreux vices de procédure, la fondation qui gère les intérêts de Randy California – mort de noyade en 1997- fait aujourd’hui appel de la décision et le duo Page/Plant va donc devoir comparaître à nouveau. ″ Cause you know sometimes words have two meanings ″
Un train de marchandises en pleine tronche! C’est ce que l’on ressentais en 1969 en découvrant le premier album de ce qui allait devenir le plus grand groupe de rock de tous les temps. ″Au XXIe siècle, il n’y aura pas d’autre Led Zeppelin parce que jamais plus un groupe ne réunira quatre génies. L’époque et l’environnement sont différents″. l’auteur de cette lapalissade, Kim Fowley (producteur et figure de la scène de Los Angeles) fait partie des quelques 200 voix qui s’expriment sur l’histoire du dirigeable. En effet, plutôt que de raconter cette saga par lui même, l’auteur, Barney Hoskyns, a préféré donner la parole à ceux qui de près ou de loin ont vécu la gloire et la décadence de Led Zeppelin. Des musiciens, des producteurs, des managers, des groupies, des journalistes, des roadies, les amis, la famille, tous sont au rendez vous pour donner leur propre version ou leur perception des événements qui ont jalonné les hauts et les bas de la carrière osmotique de Page, Plant, Bonham et Jones. Des morceaux d’interviews, des anecdotes, des témoignages croisés, le tout sous forme de patchwork assemblé sur les 800 pages du livre. Le travail est colossal et l’assemblage chronologique captivant. Des débuts en studio de Jimmy Page et John Paul Jones au pont d’or refusé par Plant pour reformer le groupe (240 millions de dollars) en passant par la création de Stairway to Heaven, les femmes, la drogue, les destructions d’hôtels, la folie des concerts, le décès de john Bonham, et le reste y compris le pire. Une lecture passionnante et indispensable pour le fan qui au bout du compte saura ce qu’il ne voyait pas et verra ce qu’il ne savait pas. Chez le même éditeur (RivagesRouge) que l’épatant Altamont, Gloire et décadence du plus grand groupe du monde est disponible en format poche pour la modique somme de 11,50€.
[Extrait]: Le 28 mars 1973, deux ans après Led Zeppelin IV, l’équipage du dirigeable sort Houses of the Holy. Ce cinquième album est aussi le premier à posséder un titre, visible seulement sur la partie interne de la pochette pour laquelle Page et sa bande font appel à Storm Thorgerson. Après un premier projet rejeté, Hipgnosis met en œuvre un concept basé sur un roman de Science Fiction d’Arthur C. Clarke: Childhood’s End (Les Enfants d’Icare)… Aubrey Powell, photographe de l’agence, se rend en Irlande sur la célèbre Giant’s Causeway (la Chaussée des Géants) et réalise plusieurs clichés d’enfants préalablement sélectionnés sur casting. Les photos de Stephan et Samantha Gates sont réalisées en noir et blanc pour être imprimées et faire l’objet de collages. Un problème de teinte au moment de la post production se traduit par un résultat inattendu et saisissant qui, artistiquement parlant, fait l’unanimité chez Led Zeppelin. A contrario et dès les premiers jours le design s’attire les foudres de la bien-pensance, plus particulièrement dans certains états du sud des États Unis. Histoire de calmer les ardeurs des réfractaires, la maison de disques Atlantic édite le disque doté d’un sticker masquant les fesses des gosses qui figurent au premier plan. En 2003 le packaging de l’album sera classé à la 6ème place des 50 plus belles pochettes.
Patrick BETAILLE, octobre 2016
L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
L’écoute des versions originales dont il est question ici même conduit à admettre que parfois les termes de reprise, inspiration, influence ou plagiat peuvent cohabiter de manière sournoise. Même quand il s’agit de l’un des plus grands groupes de rock de tous les temps!: Led Zeppelin!
Led Zeppelin I
Babe I’m gonna leave you: Ecrit par Anne Bredon dans les années 50, chanté en 1964 par Barbara Müller. Crédité ″ Words and Music: Jimmy Page ″. L’auteure intente une action en justice dans les années 80. Depuis le tire est estampillé ″ Brenon/Page-Plant ″.
Black Waterside: Chanson tirée du folklore Irlandais, arrangée et publiée par Bert Jansch en 1965. ″Music by Jimmy Page″ même s’il n’a fait que supprimer les paroles.
Dazed and Confused: A été écrit par Jake Holmes en 1967. Le titre est repris en son temps par les Yardbirds, groupe dans lequel Jimmy Page tient le manche de la 6 cordes. La version du Zep sera créditée : ″ Jimmy Page: Words and Music ″.
How Many More Times: Publié en 1961 par Howlin’ Wolf sous le titre de How Many More Years. Bien que les paroles soient différentes, la musique, elle, est identique. Figurent également dans la version du dirigeable des plans piqués d’une part à The Hunter de Albert King et d’autre part au Beck’s Bolero de Jeff Beck. Pourtant le songwriting est clair: ″ Jimmy Page, John Bonham & John Paul Jones ″.
Malgré tout deux titres de l’album sont bien attribués à leur auteur Willie Dixon: You Shook Me et Dazed and Confused . Au final seuls deux morceaux subsistent en tant que compositions originales: Good Times, Bad Times & Your Time is Gonna Come.
Led Zeppelin II
Whole Lotta Love: Au bénéfice de ″ Bonham/Jones/Page/Plant ″, Créé par Willie Dixon et enregistré par Muddy Waters en 1962 sous le titre ″You Need Love″. Dixon intente un procès et le gagne.
The Lemon Song: Riff et paroles pompés sur Killing Floor de Howlin’ Wolf en 1966 mais ″ Bonham/Jones/Page/Plant ″ toujours crédités.
Moby Dick: En écoutant Watch Your Step que Bobby Parker enregistré en 1961, on se demande vraiment comment ″ Bonham/Jones/Page/Plant ″ osent en revendiquer la paternité du morceau.
Bring it on Home: Sonny Boy Williamson l’enregistre en 1963 mais le porte au crédit de Willie Dixon qui en est l’auteur. Ce dernier intente un procès au cours des 70’s mais le titre restera attribué à ″ Page/Plant ″.
Led Zeppelin III
Since I’ve Been Lovin’ You: Signé ″ Jones/Page/Plant ″ et pourtant les paroles sont clairement copiées sur le Never de Moby Grape et la musique y est par moments très similaire.
Led Zeppelin IV
Stairway to Heaven: Hit planétaire attribué à ″ Plant & Page ″. L’intro et quelques plans seraient tirés de ″Taurus″, un morceau composé en 1968 par Randy California, le guitariste du groupe Spirit. Les membres de Led Zeppelin ont eu de nombreuses fois eu l’occasion d’entendre le titre, notamment lorsqu’ils faisaient la première partie du groupe Californien à Denver aux États-Unis. Plainte a été déposée par l’avocat de Randy California. A suivre donc. Les enjeux sont énormes. Droits d’auteur (et donc royalties), éventuelle interdiction de mise sur le marché (prévue à partir d’ octobre) de la version remastérisée de la discographie de Led Zeppelin… Même si généralement par le passé ce genre de conflit s’est presque toujours réglé à l’amiable, ce coup ci, les avocats vont devoir jouer une sacrée partition. Rock’ n’ Roll bordel!