[Extrait]: Publié en avril 1971, Sticky Fingers marque l’entrée des Rolling Stones dans les seventies. C’est avec cet album que le groupe lance son propre label, Rolling Stones Records, mettant ainsi fin à sa collaboration avec Decca Records pour le Royaume-Uni, et London Records aux USA. Pour la première fois Mick Taylor est présent sur les 10 titres du disque et Mick Jagger est crédité sur certaines parties guitares. Première apparition également du désormais incontournable logo ″ Tongue and Lip ″. Chef-d’œuvre rock, triple platine et considéré comme le meilleur album de la longue carrière des Stones, Sticky Fingers se fait aussi remarquer par sa jaquette pour le moins originale. L’idée est d’Andy Warhol qui, pour la photo, fait appel à Billy Name. C’est Craig Braun qui est en charge de la partie technique du concept de la fermeture éclair. Mick Jagger insiste sur le fait que le zip doit être opérationnel et, qu’une fois actionné, il doit révéler ce à quoi l’on s’attend. Beaucoup de fans pensent que c’est à Mick Jagger qu’appartient la proéminence sous la braguette des jeans.
En fait non. Plusieurs figurants étaient présents lors des séances photos et c’est Joe Dallesandro, un acteur ami et probablement amant de Warhol, qui revendique le fait d’ avoir été sélectionné. Pour une fois, malgré le côté suggestif du visuel, la jaquette ne sera pas désavouée aux États-Unis, pas plus qu’en Grande-Bretagne. En 2003, la chaîne américaine Network VH1 attribue même à l’objet le titre de » plus belle pochette de disque de tous les temps « . Seuls quelques distributeurs déplorent le fait que la fermeture éclair endommage les vinyles lors du stockage et de la manipulation. En Espagne par contre, la censure est appliquée et le jean zippé est remplacé par une boite de mélasse d’où émergent des doigts, évidemment gluants. Par la même occasion, Sister Morphine est banni de cette version hispanique. Pour cause d’incitation aux drogues, le titre est remplacé par une version live de Let it Rock, une composition de Chuck Berry. Olé !
Patrick BETAILLE, juillet 2015
L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
In Vinyle Veritas – Éloquence et Désaveu du Cover Art

