The Dead Daisies – Lookin’ For Trouble

 

The Dead Daisies sortent de leur zone de confort au sein de laquelle ils pratiquent un rock énergique qui leur réussit plutôt bien. Même pas peur! Avec Lookin’ for Trouble, les australo-américains se jettent à corps perdu dans un genre sur lequel beaucoup avant eux se sont cassés les chicots: le blues high octane! Histoire de remettre l’église au cœur du village, ce nouvel album a été enregistré dans les studios Fame de Muscle Shoals en Alabama. C’est depuis ce lieu mythique que le quintet rend un hommage appuyé à des compositeurs ou interprètes qui ont définitivement marqué l’histoire de la musique populaire grâce à des classiques intemporels. Jugez plutôt: I’m Ready (Muddy Waters) – Going Down (Freddy King) – Boom Boom (John Lee Hooker) – Black Betty (Lead Belly) – The Thrill Is Gone (B.B. King) – Born Under A Bad Sign (Albert King) – Crossroads (Robert Johnson) – Sweet Home Chicago (Robert Johnson) – Walking The Dog (Rufus Thomas) et Little Red Rooster (Howlin’ Wolf).

Le groupe ne se contente pourtant pas de resucées honnêtes de standards vénérés. Ils prennent parfois aussi le risque de mettre à mal les préceptes du blues en trois accords sur douze mesures. Le chant puissant de John Corabi et les interventions virtuoses du guitariste Doug Aldrich à la slide offrent à l’ensemble une dimension particulière à la musique du diable. Aucune faute de goût non plus de la part de David Lowy (guitar), Michael Devin (bass) et la nouvelle recrue Sarah Tomek (drums) qui viennent prouver avec efficacité qu’eux aussi sont là pour péter la gueule aux fantômes et faire se lever de sa chaise n’importe quel cul de jatte.

En dix titres électrifiés par la puissance et l’assurance sur lesquelles ils ont bâti leur réputation, The Dead Daisies font de chaque morceau un amalgame de feeling, d’audace et de férocité en offrant à Lookin’ For Trouble un blanc-seing pour laisser le blues venir percuter le heavy rock de plein fouet. Juste histoire de chercher des ennuis en tentant de mettre fin à la querelle des anciens et des modernes.

Patrick BETAILLE, juin 2025

The Dead Daisies – Light ’Em Up

 

Après avoir tenu le micro au sein du groupe australien de 2015 à fin 2018, John Corabi revient en tant que frontman remplacer au chant Glen Hughes parti batifoler chez Black Country Communion. Le septième album studio des Dead Daisies marque donc une nouvelle étape dans la carrière de ce supergroupe qui, au fil des années, a connu bon nombre de changements de line-up. Aujourd’hui c’est un quintet affuté qui vient promouvoir un heavy rock haut de gamme. Doug Aldrich anciennement guitariste de Whitesnake, David Lowy le guitare rythmique membre fondateur du groupe, Michael Devin – lui aussi un ex-Whitesnake – à la basse et Tommy Clufetos, un des anciens batteur de Black Sabbath, accompagnent le retour de l’ex-chanteur de Mötley Crüe. La voix puissante de Corabi colle efficacement à un registre somme toute assez classique mais bougrement efficace puisque soutenu par la virtuosité de Aldrich, la maîtrise de Lowy et une rhythmique solide. C’est exactement ce que l’on ressent à l’écoute du premier skud, celui qui offre son titre à l’album: Light ‘Em Up [allumez-les ! – NDLR]. Il en va de même pour les morceaux suivants avec une mention particulière pour I Wanna be your Bitch ou I’m Gonna Ride qui semblent tout droit sortis du répertoire AC/DC et un Take a Long Line basique mais terriblement badass. En neuvième position un dispensable Love That’ll Never Be, une ballade aux sonorités très eighties bienvenue pour le repos des cages à miel après un décrassage zélé. Take my Soul parachève l’ensemble avec un mid tempo atmosphérique qui connait une accélération au cours de la quelle Doug Alrich renoue avec son passé Whitesnake. Mission accomplie pour les Dead Daisies. Light ‘Em Up est puissant sans être outrancier, traditionnel sans être rétro, mature, sans concession, tout simplement simple et réjouissant.

Patrick BETAILLE, octobre 2024

The Dead Daisies – Best Of

 

The Dead Daisies est un groupe de hard rock qui envoie du bois coupé en Australie. C’était du moins le cas quand en 2012 Jon Stevens et David Lowy, respectivement chanteur et guitariste originaires de Sidney décident de se lancer dans l’aventure. De nombreux changement de line-up,   ont vu passer Marco Mendoza (Whitesnake / Thin Lizzy),  Dizzy Reed (Guns N’ Roses), Darryl Jones (Rolling Stones), John Tempesta (The Cult), Doug Aldrich (Whitesnake), John Corabi (Mötley Crüe), Glenn Hughes (Black Country Communion et Deep Purple) et Tommy Clufetos (Rob Zombie & Black Sabbath). Aujourd’hui le combo est essentiellement composé de musiciens américains et n’a plus grand chose à voir avec ses origines. Le seul membre australien restant étant le fondateur et guitariste David Lowy, désormais accompagné de Brian Tichy (drums), John Corabi (vocals), Doug Aldrich (guitar) et Michael Devin (bass). Après 7 albums et 10 ans après la sortie du premier, le quintet débarque avec un nouveau disque. Appelons un chat un chat, surtout quand c’est marqué sur l’étiquette. Un Best Of! Vous savez ce truc de fainéants à but lucratif. Sauf que là non! 18 morceaux qui passent en revue l’intégralité d’albums excellents dans lesquels il n’y a rien à jeter surtout s’agissant des deux derniers, Holy Ground (2021) et Radiance (2022). En prime et en plus, deux inédits, juste pour prouver que les gars en ont encore sous le pied: The Healer et Let It Set You Free. Voilà, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Moi c’est fait!

Patrick BETAILLE, octobre 2023