En 2011 et avec ″D’ont explain″, fruit d’une collaboration judicieuse avec Joe Bonamassa, Beth Hart passe de la Variété haut de gamme au Blues Rock électrique qui colle à merveille à son tempérament d’écorchée vive. En 2012 l’influence bluesy reste évidente au sein de Bang Bang Boom Boom, nouvel et huitième opus studio de la Californienne. Guitares et piano occupent toujours une place prépondérante, à l’instar de Baddest Blues, façon Billy Holiday, qui ouvre les festivités, ou encore Caught out in the rain qui dégueule d’émotion pendant plus de 7 minutes. La profusion de cuivres sur Swing My Thing Back Around et Spirit Of God amorce un changement de direction avec tonalité Swing ou Big Band que ne renierait pas Cab Calloway. Avec Better Man, Ugliest House ou encore le titre éponyme, l’ambiance devient plus légère et plus fun qu’à l’accoutumée. Au final ce qu’il faut retenir, c’est qu’avec ces 11 compostions originales, la force de cet album réside avant tout dans l’éclectisme des influences desservies par une voix à la foi chaude, puissante et émouvante. La production heureuse de Kevin Shirley (Led Zep, Aerosmith, Bonamassa) assure à l’ensemble une cohésion sans faille. Et que dire du packaging ? Visuel qui atteste du réchauffement de la planète, paroles lisibles sans loupe, Liner notes d’Henry Yates, commentaires de l’artiste sur les origines de chaque titre, quelques zoulies zimages… Une fois n’est pas coutume, on en a pour ses euros ! C’est donc l’occasion ou jamais de découvrir cette immense artiste. A moins de préférer se focaliser sur ses performances scéniques… Auquel cas il suffit : soit de se rabattre sur le sublime Dvd Live at Paradiso, sorti en 2005, soit d’assister à l’un des concerts de la tournée française qui passe par l’Olympia le 28 Mars 2013. ″Quand Beth Hart chante le temps s’arrête, le cœur danse et les poils de la nuque se hérissent!″ Je confirme!
Patrick BETAILLE, octobre 2012