Orchestré par George Clinton, Funkadelic allait devenir l’un des groupes les plus importants pour ce qui concerne l’évolution de la musique Funk via la fusion unique de Psychédélisme, de Rock et de Soul. En 1981, après plus de trente années de succès générés par des explorations musicales teintées de satires sociales et d’engagements politiques, parait le 12ème album studio du groupe. Tout n’est pourtant pas si rose. Clinton, passablement ravagé par la drogue, rencontre des problèmes non seulement avec la maison de disque mais aussi avec sa formation qui pour la circonstance intègre de nouveaux venus, dont Sly Stone. Par son titre, ″Electric Spanking of War babies″ fait allusion à la guerre du Vietnam et critique ouvertement l’impérialisme américain. La démarche est pour le moins mal perçue par la maison de disques qui d’emblée rejette l’idée de double album initialement prévue. Funkadelic revoie sa copie pour en tirer un album simple mais le concept se retrouve à nouveau écarté. Cette fois Warner censure la pochette car le design de Pedro Bell représente une femme nue dans un vaisseau spatial de forme phallique. Au final l’artiste recouvre l’objet du délit d’un habillage sur lequel on peut lire: ″Oh regarde! c’est la jaquette qu’ils avaient si peur d’imprimer!″. Qualitativement bien inférieur à ″Magot Brain″ ou ″One Nation under the Groove″ le disque n’est édité qu’à 100 000 exemplaires. Boudé par le public ″War Babies″ alimente rapidement les bacs à soldes et sera le dernier opus de la formation du Dr. Funkenstein sous le nom de Funkadelic. Même si occasionnellement il se produit sur scène avec ses anciens acolytes (dont certains continuent même à l’accompagner dans ses projets solos), George Clinton dissout le groupe.
Patrick BETAILLE, novembre 2015
La Censure du Cover Art en Livre : In Vinyle Veritas!