Un soir de 1968, Mariska Veres, hongroise et fille de violoniste tzigane, se produit avec son groupe lors d’une fête en l’honneur de Golden Earing, une formation batave couronnée de succès à l’extérieur de ses frontières. Un certain Robbie Van Leeuwen qui assiste à la prestation tombe sous le charme et vire le chanteur du groupe qu’il manage à l’époque et au sein duquel il joue de la guitare: Shocking Blue. Très inspiré par les yeux soulignés de khôl, les longs cheveux noirs et la voix de la belle Mariska (NDLR: Physiquement intelligente selon les standards de l’époque), le musicien détourne le riff d’intro de Pinball Wizard des Who et compose Venus, le premier titre de la nouvelle mouture de sa formation. ″Une déesse au sommet d’une montagne. Elle brûlait telle une flamme d’argent. Summum de la beauté et de l’amour, venus était son nom… Elle était aussi sombre que la nuit. Son arme, ses yeux de cristal qui rendaient tous les hommes dingues. Je suis ta Venus, le feu de tes désirs ″. Là c’est clair, le mec il est en mode Wolfie!
Le single sort en juillet 1969 et Shocking Blue va devenir aux Pays-Bas ce que plus tard Los Bravos seront en Espagne: les créateurs d’un tube inusable (NDLR: Black is Black) qui occupera la première place des ventes en Belgique, en France, en Italie, en Espagne et en Allemagne, avant de décrocher la première place aux États-Unis en 1970. Malgré d’autres succès (Mighty Joe, Never Marry a Railroad Man, Shocking You) certes moins retentissants, le groupe est dissout en 1974. Venus connaitra une nouvelle jeunesse avec la reprise du trio Bananarama sur son troisième album True Confessions paru en 1986. De quoi faire oublier la version de Sacha Distel sortie en France en 1978. Quant à Mariska, elle a été foudroyée par le cancer en 2006, à l’âge de 59 ans.
Remets une pièce dans le Juke Box!
Patrick BETAILLE, janvier 2023