Baron Wolman – Décès du Photographe de Rolling Stone

En avril 1967, le photographe américain Baron Wolman fait la connaissance d’un certain Jann Wenner, un jeune écrivain sur le point de lancer un nouveau type de périodique. Séduit par le concept, Wolman accepte d’apporter sa contribution à ce qui allait devenir l’étendard de la culture hippie et, très rapidement, la référence absolue en terme d’actualité musicale: Rolling Stone. Basé à San Francisco, ce boulimique de l’image et fan absolu de musique, mitraille tout ce qui bouge sur une scène en pleine révolution. Ses photographies de Janis Joplin, des Stones, de Frank Zappa, des Who, de Jimi Hendrix, de Joan Baez, Iggy Pop, Pink Floyd, Bob Dylan, des Grateful Dead, de Jim Morrison et de tant d’autres deviennent les références graphiques de la mise en page du magazine. Mais peu à peu, l’approche ″sur le vif″ et quelque peu brute de décoffrage de l’artiste, doit laisser place à des faiseurs d’images plus stylisées – souvent réalisées en studio – publiées uniquement avec l’approbation des musiciens et de leur management. En 1970, après trois ans de collaboration, Baron Wolman quitte Rolling Stone pour fonder Rag, son propre magazine de mode et un peu plus tard il se lance dans la photo aérienne qu’il met en pratique à bord de son Cessna. À la fois spectateur et observateur, ce témoin de moments parmi les plus emblématiques de l’histoire du rock vient de ranger son matériel. Définitivement. Il est décédé le 2 novembre à l’âge de 83 ans. ″Les photos de Baron nous ont donné un aperçu rare, complet et précis de son époque, et son intelligence visuelle restera inégalée″ (Dianne Duenzl, photographe).

En plus d’une visite indispensable sur le site Baron Wolman Photography, des images d’hier pour des souvenirs de demain:  Every Picture Tells a Story. 176 pages de témoignages visuels datant des années Rolling Stone. Groupies and Other Electric Ladies: bel hommage aux groupies qui témoignent sur le monde du rock côté coulisses. Woodstock: Tout est dans le titre. Le festival dans toute sa démesure avec un reportage essentiellement axé sur l’ambiance et le public.

Patrick BETAILLE, novembre 2020

Baron Wolman – Groupies and Other Electric Ladies

Groupies and other Electric LadiesEn 1967 Jann S. Wenner,  qui est en train de fonder le magazine musical Rolling Stone,  rencontre Baron A. Wolman à qui il propose le poste de 1er photographe. Ce dernier accepte et durant trois années il photographie les têtes d’affiche de l’aristocratie du Rock. Les clichés mettent en scène les Stones, Hendrix, Joplin et bien d’autres qui, mêmes s’ils se prêtent à des séances studio, se retrouvent capturés dans leur quotidien, sur scène et bien sûr backstage où ils se laissent aller, notamment avec les filles qui ne manquent pas d’investir les lieux.  Ces filles, souvent très jeunes, Baron Wolman leur rend hommage à l’époque dans un numéro spécial de Rolling Stone qui connait d’emblée un énorme succès. En 2012, le photographe organise un exposition des meilleurs clichés afin de promouvoir la sortie de ″Groupies and Other Electric Ladies″. Le livre, réédité fin 2016, raconte l’époque vue par ces nymphettes en quête de célébrités et de célébrité, plus souvent ingénues et déjantées que réellement perverses. On y croise Pamela Des Barres qui compte parmi ses conquêtes Jagger, Page, Hendrix et Morrison. Présente également, Cynthia Plaster Caster, devenue célèbre grâce à ses moulages de pénis de rockstars dont – encore lui – Jimmy Hendrix. Quant à Miss James, l’une des plus belle, elle a fréquenté Dylan, côtoyé les Beatles,  eu un enfant avec un membre des Moody Blues et des aventures avec Page et Jagger. Encore eux! Avec plus de 150 photos, des interviews et des témoignages, ″Groupies″ est véritable un document social, culturel et historique sur l’une des décennies musicales les plus marquantes du vingtième siècle. Rock’n’Roll bordel!

Patrick BETAILLE, mars 2017