
Mais nous sommes (encore) là! Ainsi pourrait-on traduire le titre du dernier album des américains. Une réponse à l’interrogation légitime suite à la tragique et soudaine disparition de Taylor Hawkins: que vont-ils devenir? Déjà en 1994, Dave Grohl – batteur de Nirvana – avait géré la douleur provoquée par la mort de Kurt Cobain en quittant ses futs pour mettre sur orbite le satellite Foo Fighters. Aujourd’hui et à nouveau, Dave et sa bande repartent à l’aventure avec un onzième opus de rock efficace et sincère. Si But Here We Are est le signe du retour, il est aussi annonciateur d’un changement provoqué par le chagrin et le deuil. Musicalement l’on retrouve avec un plaisir non dissimulé la marque de fabrique du combo quant il est au meilleur de sa forme: puissance, exaltation et intensité. Reste que pendant l’écoute des dix titres c’est le côté à la fois arty et sombre qui offre aux compos une orientation à laquelle on ne se serait pas forcément attendu. The Glass, Show me How, Beyond Me, Rest en témoignent en mode mid tempo. Avec The Teacher qui flirte avec le psychédélisme, le groupe signe également le titre le plus long de sa carrière discographique; 10 minutes qui après plusieurs changements de rythme s’achèvent en déluge sonique. Visiblement ce disque semble ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire des Foo Fighters mais à l’évidence l’identité musicale et le talent sont préservés. N’est-ce pas l’essentiel?
Patrick BETAILLE, juin 2023
