Sonny Barger – Un Ange en Enfer

Né en 1938 en Californie, Sonny Barger était le membre fondateur du Chapter des Hells Angels d’Oakland, rapidement considéré comme le QG de l’organisation internationale de cette communauté de bikers. Il aura fallu que la Faucheuse s’y prenne à deux fois pour pouvoir intégrer Sonny dans son funeste cortège. Déjà en 1983 ce dur à cuire était frappé d’un cancer de la gorge qui, malgré une ablation des cordes vocales, s’était soldé par un gros ″Fuck″ à la Mort. Mais hier 29 juin, The Reaper a prouvé qu’elle en avait encore sous la faux en réussissant à emporter avec elle ce Son of Anarchy. Destination: la place qui lui était réservée depuis longtemps en enfer.

Patrick BETAILLE, juin 2022

 

Bill Owens – Altamont 1969

Livre Altamont 1969, Bill OwensIl y a cinquante ans! Le 6 décembre 1969, les Rolling Stones montent sur scène pour clôturer le festival rock gratuit d’Altamont dans le nord de la Californie. Largement improvisé, le rassemblement qui devait être une réponse à Woodstock de la part de l’ouest des USA,  s’est révélé catastrophique du début à la fin car sous-dimensionné pour répondre à l’affluence des 300 000 spectateurs. Tout au long de la journée et pour de banales questions de logistique la tension monte, notamment à cause de la présence des Hell Angels chargés d’assurer la sécurité, mais aussi du fait de la consommation d’alcool et de drogues. Ce qui devait arriver arriva. Alors que les Stones jouent ″Under My Thumb″ un jeune tente de monter sur scène. Refoulé par le service d’ordre il refait une tentative, cette fois armé d’un pistolet. Le Hells Angel  Alan Passaro poignarde Meredtith Hunter sur lequel vont s’acharner plusieurs membres du gang. Avec la mort de ce noir de 18 ans l’incident marquera la fin d’une époque, celle du Peace & Love, et, cinquante après, reste gravé dans les mémoires comme l’événement le plus tragique de toute l’histoire du Rock. Hunter ne figure pas sur les photos de Bill Owens qui couvrait l’événement mais le photographe a pris de très nombreux clichés au cours du festival. Sur l’un d’eux un des Hells Angels s’en prend à un spectateur à grand coups de queue de billard durant la prestation de Jefferson Airplane. Ces témoignages fascinants sur la frénésie, le chaos, les tensions et la violence de cette journée noire sont regroupés dans un recueil d’une centaine de pages intitulé: Bill Owens: Altamont 1969. Un témoignage visuel fort qui trouve sa place aux côté de Altamont 69 – les Rolling Stones, les Hells Angels et la fin d’un rêve, le livre de  Joël Selvin.

Patrick BETAILLE, décembre 2019

Altamont 69 – les Rolling Stones, les Hells Angels et la fin d’un rêve.

Altamont 69 Rolling Stones & Hells AngelsLe 6 décembre 1969, un grand festival Rock a lieu sur le circuit automobile d’Altamont en Californie. Santana, Jefferson Airplane, Grateful Dead et les Rolling Stones sont à l’affiche. La soirée tourne au cauchemar quand des Hells Angels, bourrés, défoncés et brutaux, agressent plusieurs musiciens et commettent l’irréparable en poignardant à mort un spectateur. Tout ceci est depuis longtemps acté, notamment grâce au film Gimme Shelter. Ce que l’on connait moins par contre c’est l’histoire dans l’Histoire, souvent sordide, celle que nous raconte l’auteur, Joël SELVIN, en apportant un nouvel éclairage sur des faits  et des comportements on ne peut plus douteux. 300 pages magnifiquement résumées par Vincent Debacker qui conclut son analyse par ces mots: ″Même si les protagonistes du récit donnent parfois envie de gerber tellement leur soif de pouvoir, leur vanité et leur mépris transpirent de leurs petites personnes, ce livre se dévore d’une traite. Il est riche, bien documenté et sérieux. Un vrai bonheur pour qui aime le Rock et son histoire (glorieuse ou décadente)″. Lire l’article complet sur Veetess Speereet!

Patrick BETAILLE, août 2017

Henri Lœvenbruck & Jean William Thoury – L’Assaut des Motards

Gilles Loevenbruck: Les événements d'HollisterChapitre 1: ″Naissance d’une contre culture″: Henri Lœvenbruck nous livre un rappel historique et une analyse des incidents d’ Hollister lors du rassemblement de motards le 4 juillet 1947. Événements californiens qui donnèrent naissance à l’un des phénomènes socio-culturels les plus emblématiques de l’après-guerre et qui marquent officiellement la naissance du mouvement biker et du fameux 1% (One percent).

Chapitre 2: ″L’ Assaut des Motards″: traduite par Henri Lœvenbruck, la nouvelle de Frank Rooney, « Cyclist’s raid », qui inspira directement le film culte ″The Wild One″.

Chapitre 3: Jean William Thoury, lui, décortique et analyse ce même film, réalisé en 1953 par Laszlo Benedek et adapté en France sous le titre ″L’ Équipée Sauvage″.

Chapitre 4: Coupures de presse et photos prises à Hollister viennent illustrer et compléter l’ouvrage.

120 pages qui offrent une étude objective des épisodes d’ Hollister et prennent une dimension historique quant à la compréhension de la culture biker. Un régal à 10 euros disponible ici: Serious Publishing!

Henri Lœvenbruck – Nous rêvions juste de liberté

Henri Loevenbruck, Nous rêvions juste de liberté″Plus le temps passe, plus j’ai l’impression de voir nos libertés s’abîmer, comme un buisson auquel on fait rien que de couper les branches, pour son bien. J’ai le sentiment que, chaque jour, une nouvelle loi sort du chapeau d’un magicien drôlement sadique pour réglementer encore un peu plus nos toutes petites vies et mettre des sens interdits partout sur nos chemins″. Hugo, Freddy, Alex et Oscar, vite rejoins par d’autres, enfourchent leurs bécanes pour  fuir l’ennui et la misère du quotidien morose qui est le leur. Ensemble, ils vont former un clan où l’indépendance et la solidarité règnent. Ensemble ils vont, pour le meilleur et pour le pire, découvrir que la liberté se paye cher. Ce road movie aux relents de Fureur de Vivre et de Easy Rider, raconte les aventures de gamins à la fois paumés et idéalistes qui d’excès en dérives découvrent désillusion et descente aux enfers. En ce sens Henri Lœvenbruck maîtrise parfaitement le scénario et le décor. Rock, violence, alcool, bécanes, sexe, rien ne manque. Même si parfois les ficelles sont un peu grosses tout est prétexte à sublimer la loyauté et l’amitié. Même l’écriture. Le style très parlé donne aux personnages une dimension réaliste et attachante. Les pages tournent vite. On rit parfois, on sourit souvent, mais au final c’est l’émotion qui domine dans ce roman prenant et sincère.

Patrick BETAILLE, juin 2015