St Patrick – Irish Rock Confinement

Pour la deuxième année consécutive, les pubs seront fermés en Irlande le jour de la Saint-Patrick. Le gouvernement a prévenu qu’il faudrait probablement attendre le milieu de l’été pour une réouverture. En temps normal à cette époque, les caves des bars auraient fait le plein de fûts de Guinness et de Smithwick’s pour étancher la soif de milliers d’Irlandais venus célébrer la fête nationale. Mais là, rien, niente, nichts, nada, nothing! Comme partout, les Irlandais commencent à s’agacer face à un confinement qui n’en finit pas et à la lenteur de la campagne de vaccination, entravée par les problèmes d’approvisionnement qui touchent l’Union européenne. ″Chaque jour est une éternité″ disent certains! La pression a chuté dans les tireuses mais elle monte dans les rues. Le mois dernier, des manifestations contre le confinement ont eu lieu dans le centre de Dublin et des violences ont éclaté, entrainant charges de police et distribution de coups de matraques. Craignant une répétition pour la Saint Patrick, les autorités ont prévenu que des contrôles seraient mis en place dans les rues et qu’il serait éventuellement fait appel à la surveillance par hélicoptères, aux forces anti-émeute et aux unités cynophiles. Bien au delà des simples fêtards l’ambiance est sombre, là bas et ici! ″Personne ne pense que nous allons rouvrir bientôt et les gens vivent dans la crainte et l’incertitude » déclare le porte-parole des commerçants de Temple Bar, le quartier célèbre quartier de Dublin dédié aux pubs. Pas de solution pour l’instant. Ni à long, ni à moyen terme. Alors pourquoi ne pas s’asseoir, s’ouvrir une canette ou dépuceler une tanche de Bushmills et profiter d’une petite injection de rock irlandais? Ça ne résout pas grand chose mais au moins ça fait du bien par où ça passe: Erin go Bragh!

Patrick BETAILLE, mars 2021

Peter Rowen – Le Boy de U2

Boy U2. Photo Hugo McGuiness

En février 1980, managés par Paul McGuiness les membres de U2 entrent en studio. Pendant sept mois et  sous la houlette de Steve Lilywhite, ils mettent au point les 11 titres de leur premier LP, Boy. Sur la pochette de l’album, la photo en noir et blanc du visage d’un jeune enfant aux yeux emplis d’un mélange de tristesse et de crainte. L’enfant s’appelle Peter Rowen, frère cadet de Derek Rowen, un artiste avant-gardiste, musicien membre des Virgin Prunes et aussi ami de longue date de The Edge et de Bono qui déclarait à l’époque: ″J’ai l’image de la pochette en tête depuis deux ans. Elle exprime beaucoup de choses pour moi. Écouter l’album en tenant la pochette, c’est merveilleux!″. Publié sur Island Records, le disque sort en octobre 1980 au Royaume-Uni et en Irlande. Cinq mois supplémentaires seront nécessaire pour que Boy arrive sur le marché U.S. En effets, les Etats Unis et le Canada craignent que la photo soit perçue en tant qu’incitation à la pédophilie (ça ne s’invente pas!). La photo prise par Hugo McGuiness se voit donc censurée et remplacée par un patchwork – soit disant artistique – de clichés des quatre musiciens irlandais. Trois plus tard l’enfant a grandi. Yeux cernés, lèvre tuméfiée et expression colérique illustrent War, le troisième album de la bande à Bono incluant le fameux Sunday Bloody Sunday. Après avoir abandonné l’école à 15 ans et fait de la figuration dans le film d’Alan Parker The Commitments, Peter Rowen deviendra… photographe.

Patrick BETAILLE, septembre 2019

La Censure du Covert Art en Livre: In Vinyle Veritas!