Led Zeppelin – Stairway to Heaven

Page/Plant Stairway to HeavenThere’s a lady who’s sure all that glitter is gold…″ D’or il est encore question à propos du hit planétaire du plus grand groupe de Rock du monde. D’or pas exactement, mais de brouzoufs, de pépettes, de pognon, de flouze, bref, de dollars. Déjà le sujet avait été évoqué en 2014 lorsqu’il s’agissait de recenser d’éventuels plagiats commis par Led Zeppelin. Il était question notamment de savoir si Stairway to Heaven avait fait l’objet d’un piratage d’un titre de Spirit: ″Taurus″. Le procès intenté par les ayants droit de Randy California et gagné par Led Zep avait eu lieu en 2016. Estimant que le procès avait été entaché par de nombreux vices de procédure, la fondation qui gère les intérêts de Randy California – mort de noyade en 1997- fait aujourd’hui appel de la décision et le duo Page/Plant va donc devoir comparaître à nouveau. ″…Cause you know sometimes words have two meanings…

Patrick BETAILLE, septembre 2018

Barney Hoskyns – LED ZEP

Led Zeppelin, gloire et décadenceUn train de marchandises en pleine tronche! C’est ce que l’on ressentais en 1969 en découvrant le premier album de ce qui allait devenir le plus grand groupe de rock de tous les temps. ″Au XXIe siècle, il n’y aura pas d’autre Led Zeppelin parce que jamais plus un groupe ne réunira quatre génies. L’époque et l’environnement sont différents″. l’auteur de cette lapalissade, Kim Fowley (producteur et figure de la scène de Los Angeles) fait partie des quelques 200 voix qui s’expriment sur l’histoire du dirigeable. En effet, plutôt que de raconter cette saga par lui même, l’auteur, Barney Hoskyns, a préféré donner la parole à ceux qui de près ou de loin ont vécu la gloire et la décadence de Led Zeppelin. Des musiciens, des producteurs, des managers, des groupies, des journalistes, des roadies, les amis, la famille, tous sont au rendez vous pour donner leur propre version ou leur perception des événements  qui ont jalonné les hauts et les bas de la carrière osmotique de Page, Plant, Bonham et Jones. Des morceaux d’interviews, des anecdotes, des témoignages croisés, le tout sous forme de patchwork assemblé sur les 800 pages du livre. Le travail est colossal et l’assemblage chronologique captivant. Des débuts en studio de Jimmy Page et John Paul Jones au pont d’or refusé par Plant pour reformer le groupe (240 millions de dollars) en passant par la création de Stairway to Heaven, les femmes, la drogue, les destructions d’hôtels, la folie des concerts, le décès de john Bonham, et le reste y compris le pire. Une lecture passionnante et indispensable pour le fan qui au bout du compte saura ce qu’il ne voyait pas et verra ce qu’il ne savait pas. Chez le même éditeur (RivagesRouge) que l’épatant Altamont, Gloire et décadence du plus grand groupe du monde est disponible en format poche pour la modique somme de 11,50€.

Patrick BETALLE, janvier 2018

Led Zeppelin – Houses of the holy

Led Zeppelin House of the holy censored

Le 28 mars 1973, deux ans après Led Zeppelin IV, l’équipage du dirigeable sort Houses of the Holy. Ce cinquième album est aussi le premier à posséder un titre, visible seulement sur la partie interne de la pochette pour laquelle Page et sa bande font appel à Storm Thorgerson. Après un premier projet rejeté, Hipgnosis met en œuvre un concept basé sur un roman de Science Fiction d’Arthur C. Clarke: Childhood’s End (Les Enfants d’Icare). Aubrey Powell, photographe de l’agence, se rend en Irlande sur la célèbre  Giant’s Causeway (la Chaussée des Géants) et réalise plusieurs clichés d’enfants préalablement sélectionnés sur casting. Les photos de Stephan et Samantha Gates sont réalisées en noir et blanc pour être imprimées et faire l’objet de collages. Un problème de teinte au moment de la post production se traduit par un résultat inattendu et saisissant qui, artistiquement parlant, fait l’unanimité chez Led Zeppelin.  A contrario et dès les premiers jours le design s’attire les foudres de la bienpensance, plus particulièrement dans certains états du sud des États Unis. Histoire de calmer les ardeurs des réfractaires, la maison de disques Atlantic édite le disque doté d’un sticker masquant les fesses des gosses qui figurent au premier plan. En 2003 le packaging de l’album sera classé à la 6ème  place des 50 plus belles pochettes.

Patrick BETAILLE, octobre 2016

La Censure du Cover Art en Livre : In Vinyle Veritas!

Jimmy Page: Whole Lotta Love!

Jimmy Page Whole Lotta Love!Au milieu des sixties James Patrick Page est déjà un musicien de studio renommé à Londres. Il accompagne notamment les Kinks, les Everly Brothers et produit John Mayall ou Nico. Juste après l’épisode Yardbirds au cours duquel il croisera Eric Clapton et Jeff Beck, Jimmy réunit Robert Plant (chant), John Paul Jones (Basse) et John Bonham (Drums) pour former au cours de l’été 1968 ce qui deviendra le groupe de Rock incontournable par excellence: Led Zeppelin! A part peut être Clapton et Hendrix, il n’est plus grand dieu de la six cordes que son capitaine-amiral. Aujourd’hui encore, et si l’on passe outre les quelques indélicates appropriations de titres, il faut admettre que l’autorité technique et la diversité du jeu de Jimmy Page n’ont rien perdu de leur puissance. En 1969 parait le deuxième album du dirigeable. C’est Whole Lotta Love qui ouvre les hostilités sur un riff de guitare qui, à l’instar de celui de You really got me des Kinks ou de Satisfaction des Stones, devient très vite un classique reconnaissable entre tous. Le titre commence ensuite à rugir comme une division de panzers pour exploser en une sorte de tourbillon abstrait, un mélange de bruits issus du ventre d’un aciérie en pleine activité, le tout ponctué par les hurlements orgasmiques de Plant. On y entend des sons de guitare étranges obtenus à partir d’un oscillateur qui triture le résultat d’un archet de violon qui glisse sur les cordes; technique élaborée par Jimmy quelques temps auparavant et largement exploitée lors des concerts. Led Zeppelin II sort dans le commerce le 22 octobre. A partir de cette date, la vie du groupe et le monde du Rock ne seront plus jamais pareils. L’enregistrement détrônera le Abbey Road des Beatles et servira de blue print à bon nombre de formations. Le Heavy Metal était né!

Ecouter: Led Zeppelin I, II, III, IV, House of the Holly et Physical Graffiti sont absolument indispensables. Live at the Greek, sorti en 2000: Jimmy Page se joint aux Black Crowes pour une série de concerts. Au répertoire, du led Zep et quelques covers magistralement interprétés.

Voir: Le double Dvd Led Zeppelin sorti en 2003.  5 heures de concerts sur la période 1969-1979, y compris un passage en France à Tous en Scène où le groupe interprète Communication Breakdown et Dazed and Confused devant un public médusé. Impayable!

Patrick BETAILLE, octobre 2014

Led Zeppelin – La saga du plagiat!

Led Zeppelin I-II-III-IV

L’écoute des versions originales dont il est question ici même conduit à admettre que parfois les termes de ″reprise″, ″inspiration″, ″influence″ ou ″plagiat” peuvent cohabiter de manière sournoise. Même quand il s’agit de l’un des plus grands groupes de Rock. Larguez les amarres!

Led Zeppelin I

Babe I’m gonna leave you: Ecrit par Anne Bredon dans les années 50, chanté en 1964 par Barbara Müller . Crédité ″Words and Music: Jimmy Page″. L’auteure intente une action en justice dans les années 80. Depuis le tire est estampillé ″Brenon/Page-Plant″.

Black Waterside: Chanson tirée du folklore Irlandais, arrangée et publiée par Bert Jansch en 1965. ″Music by Jimmy Page″ même s’il n’a fait que supprimer les paroles.

Dazed and Confused: A été écrit par Jake Holmes en 1967. Le titre est repris en son temps par les Yardbirds, groupe dans lequel Jimmy Page tient le manche de la 6 cordes. La version du Zep sera créditée : ″Jimmy Page: Word and Music″.

How Many More Times: Publié en 1961 par Howlin’ Wolf sous le titre de ″How Many More Years″. Bien que les paroles soient différentes, la musique, elle, est identique. Figurent également dans la version du dirigeable des plans piqués d’une part à ″The Hunter″ de Albert King et d’autre part au Beck’s Bolero de Jeff Beck. Pourtant le songwriting est bien identifié: ″Jimmy Page, John Bonham & John Paul Jones″.

Malgré tout deux titres de l’album sont bien attribués à leur auteur Willie Dixon: ″You Shook Me″ & ″Dazed and Confused″. Au final seuls deux morceaux subsistent en tant que compositions originales: ″Good Times, Bad Times″ & ″Your Time is Gonna Come″.

Led Zeppelin II

Whole Lotta Love: Au bénéfice de ″Bonham/Jones/Page/Plant″, Créé par Willie Dixon et enregistré par Muddy Waters en 1962  sous le titre ″”You Need Love″. Dixon intente un procès mais le perd.

The lemon Song: Riff et paroles pompés sur ″Killing Floor″ de Howlin’ Wolf en 1966 mais ″Bonham/Jones/Page/Plant″ toujours crédités.

Moby Dick: En écoutant ″Watch Your Step″ que Bobby Parker enregistre en 1961 on se demande vraiment comment ″Bonham/Jones/Page/Plant″ osent en revendiquer la paternité.

Bring it on Home: Sonny Boy Williamson l’enregistre en 1963 mais le porte au crédit de Willie Dixon qui en est l’auteur. Ce dernier intente un procès au cours des 70’s mais le titre restera attribué à « Page/Plant« .

 Led Zeppelin III

Since I’ve Been Lovin’ You: Signé « Jones/Page/Plant » et pourtant les paroles sont clairement copiées sur le « Never » de Moby Grape et la musique y est par moments très similaire.

 Led Zeppelin IV

Stairway to Heaven: Hit planétaire attribué à ″Plant & Page″. L’intro et quelques plans seraient tirés de ″Taurus″, un morceau composé en 1968 par Randy California, le guitariste du groupe Spirit. Les membres de Led Zeppelin ont eu de nombreuses fois eu l’occasion d’entendre le titre, notamment lorsqu’ils faisaient la première partie du groupe Californien à Denver aux États-Unis. Plainte a été déposée par l’avocat de Randy California. A suivre donc. Les enjeux sont énormes. Droits d’auteur (et donc royalties), éventuelle interdiction de mise sur le marché (prévue à partir d’ octobre) de la version remastérisée de la discographie de Led Zeppelin… Même si généralement par le passé ce genre de conflit s’est presque toujours réglé à l’amiable, ce coup ci, les avocats vont devoir jouer une sacrée partition. Rock’ n’ Roll bordel!

Patrick BETAILLE, septembre 2014