In Vinyle Veritas – Sous le Sapin!


POUR NOËL OFFREZ OU OFFREZ-VOUS IN VINLE VERITAS!

Deux livres indispensables consacrés à la petite histoire du Rock qui, en s’attardant sur des trésors inoubliables et des anecdotes authentiques souvent passées sous silence, révèlent les dessous d’un phénomène qui a marqué l’histoire d’une époque culturellement et musicalement bouillonnante!


• Le Volume 1: Éloquence et Désaveu du Cover Art traite de façon illustrée et argumentée de la censure des pochettes de disques. Des années cinquante à nos jours, sont analysées ces images qui, encensées ou bannies, ont définitivement marqué une épopée musicale ballottée entre communication, création artistique et censure. 
Prix Spécial: 30€ au lieu de 33€ – Port Offert!


• Le Volume 2:  Remember the Sixties, passe en revue les succès emblématiques des sixties portés par le génie, l’astuce, l’intelligence, la folie et le brio de leurs inoubliables interprètes. Cent chroniques sur les 45 tours qui, en squattant les jukebox et les électrophones, ont marqué l’histoire d’une époque tumultueuse qui débute avec celle du rock!
Prix Spécial: 22€ au lieu de 25€ – Port Offert!


• Prix Spécial Noël pour l’achat des deux livres:       50€ au lieu de 58€ – Port Offert!

boutique en ligne – IN VINYLE VERITAS: Vol1 & Vol2

(SITE & PAIEMENTS SÉCURISÉS)


 

 

Antoine Rault – Le Diable Rouge

 

Le Diable rouge est une fiction théâtrale sur fond de réalité historique écrite par Antoine Rault en 2008 et mise en scène par Christophe Lidon. La pièce retrace les derniers mois de Mazarin, principal ministre du jeune roi Louis XIV. L’extrait qui suit est une critique acerbe du cynisme politique et de ses conséquences sur la vie économique. 

[Extrait]: Colbert: Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus… J’aimerais que Monsieur le Surintendant Fouquet m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou. – Mazarin: Quand on est un simple mortel et qu’on est couvert de dettes, on va en prison, bien sûr. Mais l’État, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’État en prison. Alors, il continue, il creuse la dette. Tous les États font ça. – Colbert: Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables. – Mazarin: On en crée d’autres. – Colbert: Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà. –Mazarin: Mais non, pas les pauvres! – Colbert: Les riches alors ? – Mazarin: Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres. – Colbert: Alors, comment fait-on?Mazarin: Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches. Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres! C’est ceux-là que nous devons taxer encore plus, toujours plus! Ceux là! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser. C’est un réservoir inépuisable – Colbert: Mais ils sont étranglés, ce sont les forces vives du royaume. Le plus grand risque que vous preniez éminence c’est de laisser pourrir la situation actuelle. Il ne faut pas augmenter les impôts mais au contraire les baisser… Il faut diminuer le nombre des officiers de finances, sanctionner leurs trafics, ne plus voir ces fortunes scandaleuses qui nourrissent une sentiment de révolte dans le royaume. – Mazarin: Que tu es naïf Colbert. Crois-tu vraiment qu’on pourrait gouverner la France uniquement avec des gens honnêtes? Pour tenir un pays il faut malheureusement des fripons. Ils nous rendent de grands services que les gens honnêtes seraient incapables de rendre… Ce sont les coquins qui mènent le monde ″…

Voici ce qui rend Le Diable Rouge si actuel et si pertinent en tant que miroir de la vie politique actuelle. Peu importent les libertés que prend Antoine Rault avec l’Histoire. On n’est pas ici à la Sorbonne, on est au théâtre (Christophe Lidon). Texte intégral disponible au format e-book.

Patrick BETAILLE, août 2025

Tana Douglas – Loud

© Screenshot from tanadouglas.com

 

C’est écrit sur la couv! Tana Douglas est tout simplement la première femme roadie au monde. Elle a à peine 16 ans lorsqu’elle quitte la maison, abandonne ses études et part sur la route. Elle découvre Janis Joplin et l’album Cheap Thrills. ″ Joe Cocker, Marvin Gaye, les Beatles, Les Stones et Cat Stevens étaient géniaux, mais Summertime c’était de l’émotion à l’état brut. Enfin quelqu’un qui parlait à mon cœur. Wow! Quelle nana! ″. 

Rencontres, festivals, acides, la jeune rebelle finit par rejoindre l’équipe technique de l’équilibriste sur fil français Philippe Petit, de passage en Nouvelle-Galles. Retour au bercail après un bref séjour en prison pour possession de drogues et nouvelle escapade pour Melbourne où elle décroche un job chez AC/DC. Elle devient membre à temps plein de l’équipe juste après l’arrivée de Bon Scott fin 1974. Pendant deux ans, Tana participe à de nombreuses premières du groupe: première apparition télévisée, premiers disques et premières tournées au cours desquelles elle s’occupe du montage des scènes, du son, des lumières et de l’intendance. It’s a Long Way to the Top!

Loud est un témoignage fascinant sur le fonctionnement du combo des Frères Young à ses débuts mais pas que. Tout au long des 350 pages du livre, Tana évoque l’exaltation des tournées laborieuses et parfois surréalistes dans un monde exclusivement masculin et pas encore secoué par le mouvement #Metoo [Tana: ″ Peu importe qu’elle soit la meilleure à son poste, une femme devra toujours faire ses preuves ″]. Qu’il s’agisse d’accompagner Iggy Pop à travers l’Europe, de grimper dans les cintres alors qu’elle est enceinte de sept mois, de boire des shots de Jack Daniel’s avec Bon Scott dans les coulisses de Wembley, ou d’enfiler un costume sur mesure pour s’occuper des lumières d’Elton au château de Windsor, l’auteure a tout fait. Elle a aussi bossé pour Joan jett, Deep Purple, Iron Maiden, Lenny Kravitz, Ozzy Osbourne, Pearl Jam, Red Hot Chili Peppers, Status Quo, The Offspring, Police, les Who et bien plus encore ! Let There be Rock!

L’ouvrage (en anglais) est bien plus qu’un hommage à la vie de roadie. Il offre un aperçu captivant des coulisses de la scène rock des années 70 à 90. Mais au-delà de la frénésie des tournées, des extravagances des artistes et des excès en tous genres, Tana Douglas dévoile aussi les hauts et les bas d’un parcours personnel qui débute par une enfance difficile. Vulnérabilité, isolement, problèmes de couple ponctuent trente années de passion passées sur les routes et brillamment illustrées d’anecdotes savoureuses sur le rock en version live. Indispensable!

Un sujet de Philippe Lageat – interview en français réalisée le 4 mars 2021 pour Rock Hard: She is the Road Crew.

Loud le livre. Éditeur : ‎ ABC Books (fév. 2021) – Langue : ‎ Anglais – Broché: ‎ 352 pages – 19 €

Patrick BETAILLE, avril 2025

Philip Morris – It’s a Long Way

© Screenshot from tanadouglas.com

 

[Source – Tana Douglas]: Né en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, Philip Morris a débuté sa carrière de photographe à Sydney dès l’âge de 15 ans. À la fin des années 1960, il devient photographe pour Go-Set, la première publication nationale australienne consacrée la musique populaire. Philip s’est rapidement retrouvé à shooter les musiciens qu’il admirait en tant que fan. Il a ainsi immortalisé la toute première prestation professionnelle d’AC/DC et a continué à photographier le groupe pendant plusieurs années. Morris a également photographié pratiquement toutes les superstars internationales de passage en Oz-tralia, notamment Led Zeppelin, Pink Floyd, Paul McCartney, les Rolling Stones, Frank Zappa, Yes, les Jackson 5 et bien d’autres.

Sur 220 pages, It’s A Long Way, le livre paru en 2015, rassemble le travail du photographe capturant l’âge d’or de la musique australienne sur la période 1969-1979. Malheureusement il va vous falloir vous équiper de bottes et de frontale pour explorer le marché de l’occase et, avec un peu de chance, trouver From ACCA-DACCA to Zappa. L’ouvrage est épuisé! 

 

© Photo: Malcolm Young – By courtesy of Philip Morris

In Vinyle Veritas – Remember the Sixties

 

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le patron de Columbia Records, convoque ses ingénieurs. D’après lui, le moment est venu de créer un nouveau format en remplacement du disque 78 tours. C’est ainsi qu’en 1948, le vinyle qui tourne à 33 tours par minute fait son apparition. Mais la concurrence est rude! RCA Records – une autre maison de disques américaine – consciente des enjeux, se lance à son tour dans l’innovation et, en 1949, commercialise le  45 tours. Avec un format réduit à 17,5 cm et un seul enregistrement par face, la firme compte bien relancer le marché du juke-box déjà présent dans les bars et séduire rapidement la jeunesse. Aisément transportable, d’un coup moins élevé, le single deviendra un formidable tremplin pour les artistes et accompagnera le développement de la musique populaire qui connaitra son apothéose au cours des seventies. C’est ainsi qu’en 1955 le Rock Around the Clock de Bill Haley and the Comets se vendra à 3 millions d’exemplaires et qu’en 1974 deux cents millions de 45 tours seront vendus. Malheureusement, la fin de la production du petit format est actée en 1993, entrainant de fait la fin irrémédiable des machines sonores publiques alors moribondes.

Mais qu’en est-il de la petite histoire, celle qui se cache derrière ces succès emblématiques qui ont jalonné la route du Rock? En 240 pages, le livre Remember the Sixties passe en revue une sélection de cent 45 tours parmi les plus marquants. Le sujet est traité par le petit bout de la lorgnette. Avec de savoureuses anecdotes s’ouvre le rideau de la scène anglo-saxonne où se joue une fantastique épopée au cours de laquelle le bouillonnement des sixties fut propice au phénomène musical le plus important de ces soixante-dix dernières années. Même en France, une véritable révolution – tant par les thèmes abordés (amour, sexe, drogue, politique, guerre, etc.) dans les chansons, que par l’exploration de nouveaux sons, rythmes et harmonies – portée par le génie, l’astuce, l’intelligence, la folie et le brio de leurs inoubliables interprètes : les jukebox heroes.


👉  IN VINYLE VERITAS – REMEMBER THE SIXTIES  👈


Patrick BETAILLE, août 2024

Babas – Manuel à l’usage des Félins

Illustration Andrea Ferolla

 

Ce livre n’apportera rien de neuf à la plupart des chats qui d’ores et déjà savent s’y prendre avec ces grands singes dont l’incroyable habileté est souvent gouvernée par la stupidité la plus inexplicable. Par contre, il risque d’intéresser leurs domestiques et néanmoins amis humains dont l’existence est, semble t-il, rythmée par la Chosite*.

Comment séduire son humain, habitat, cohabitation et éducation, tel est le registre au travers duquel le greffier narrateur prodigue à ses semblables les règles et autres trucs et astuces pour adopter, comprendre et domestiquer son soi-disant maître. Page 36: L’humain idéal est une femelle. Elles apprennent vite et sont des nourricières plus fiables. Mais pourvu qu’il soit sensible et intelligent, un mâle peut aussi faire l’affaire. 160 pages pour ce petit manuel truffé de pertinences et d’humour. Les propriétaires de chats vont enfin comprendre que les conquérants ne sont pas forcément ceux auxquels on pense. Babas – Manuel à l’usage des félins pour dresser son humain, illustré par Andrea Ferolla, aux éditions Flammarion. Drôlissime!


* La Chosite – ″ Télécommande: Objet parasite d’un objet plus grand, la télévision, qui captive l’attention de ces créatures des heures entières. Téléphone: Objet que les primates vénèrent et dont ils ne se séparent jamais. Gilet, pull: Couches de choses qui enveloppent le corps de l’humain, obtenues à partir de plantes ou en dérobant le pelage d’autres animaux ″ .


Patrick BETAILLE, janvier 2024

In Vinyle Veritas – Astuce du Jour!

 

Quel passionné de vinyles n’a pas un jour rêvé de pouvoir écouter ses précieuses galettes n’importe où et n’importe quand, sans pour autant avoir sous la main amplificateur, enceintes et surtout, une platine. La solution existe! Quand les premiers symptômes du manque se font ressentir et que vous désirez lire un 33 tours hors de chez vous voici l’astuce ultime.

Il vous faut une feuille A4, de préférence un papier fort genre feuille de dessin, un crayon, une épingle et un peu de papier collant.


Roulez la feuille de sorte qu’elle forme un cône. Maintenez le tout dans sa forme définitive à l’aide d’un morceau de ruban adhésif, puis, transpercez le cône dans sa partie pointue en y logeant l’épingle avec un angle d’environ 45 degrés. Ceci fait, sortez votre vinyle préféré car il va falloir le faire tourner. Pour ce, insérez le crayon dans l’orifice central de la galette. Vous voilà prêt. Posez délicatement le cône et son aiguille sur le disque. De l’autre main, saisissez le crayon et faites-le tourner entre vos doigts (le disque suivra le mouvement) tout en approchant votre oreille de la partie évasé du cornet. Et voilà! À vous le plaisir d’entendre votre morceau préféré, comme par magie!


Je tiens à rassurer les allergiques au bricolage enfantin, les tourmentés du système D, ceux qui sont dotés de deux mains gauches et surtout les puristes, une autre astuce les comblera de bonheur derechef: Écouter la musique avec les yeux. Si, si! Là aussi, rien de plus facile!


Il vous suffit de vous procurez IN VINYLE VERITAS, le livre ″ étonnant et indispensable ″ de 320 pages consacré à la censure des pochettes de disques et qui évoque également les dessous des pochettes de disques les plus emblématiques de l’histoire du rock.

 
👉  Infos et Détails : IN VINYLE VERITAS👈

Patrick BETAILLE, décembre 2023

François Thomazeau – Mr. Nice

 

Quatrième de couv: Londres 1964. Les Mods et les Rockers se battent sur les plages du sud de l’Angleterre mais Stevie Nice a mieux à faire. Les petites pilules qui permettent aux jeunes de danser toute la nuit, il en fait son commerce. Les affaires marchent pour Mr. Nice, le dealer le plus en vue du Swinging London. Mais que les Beatles ou les Who fassent partie de ses meilleurs clients ne va pas le protéger de la crise de croissance. Son succès fait des jaloux et quand les rois de la pègre londonienne – les frères Gray – décident de s’intéresser à son cas, Stevie découvre qu’il ne fait pas forcément bon être métis et homosexuel dans l’Angleterre des sixties. Le roi de la nuit va bientôt comprendre que les vrais durs ne dansent pas, ou seulement avec les cadavres…


Avec le roman de François Thomazeau, retour vers les sixties via le thème cher et déjà exploité par Pete Townsend dans Quadrophenia, son opéra rock paru en 1973: le désespoir et les errances d’une jeunesse en quête d’identité et de reconnaissance de la part d’une société alors en pleine mutation. L’ histoire débute sur fond de rivalités et de bastons entre Mods et Rockers mais cède rapidement la place aux aventures de Stevie qui, comme tout Mod* qui se respecte, roule en Vespa et apporte un soin tout particulier à sa tenue vestimentaire. Au début du moins. Rapidement, Mr. Nice se lance dans un trafic juteux de substances illicites qui devient le prétexte à une épopée bourrée d’intrigues, de méchants, de rebondissements mais aussi d’humour. Sous forme de fiction, l’intrigue se nourrit de faits réels et met en scène des personnages ayant existé à une époque rythmée par l’émergence de la Soul et du rock’n’roll. Les Who, les Kinks, Vince Taylor, les Small Faces, Stevie Wonder, James Brown, Roberta Flack Peggy Lee et les Equals sont cités. La musique est donc omniprésente, créant une ambiance qui donne incontestablement l’envie de se replonger dans l’ambiance de l’époque. Le style est agréable et l’écriture originale. ″ Je suis désolé si mon récit est un peu décousu, mais si je ne prends pas de cachets, j’ai du mal à écrire, et si j’en prends trop, ça part dans tous les sens ″. Ce sont les mots du jeune Mod* qui définissent parfaitement les errances de Stevie, le héro de ce polar musical original et very… Nice.

*Mod: Raccourci de jeune, beau et stupide (Pete Townsend).

Un grand merci à celle qui m’a offert ces 200 pages consacrées à l’histoire oubliée du jeune Mod: Lady Butterfly.

Patrick BETAILLE, décembre 2023

Philippe Brossat – Streets of Los Angeles

 

Généralement, Il existe des moyens somme toute classiques – mais qui ont fait leurs preuves – pour raconter l’histoire du rock. Ce ne sont pas les biographies d’artistes ou de groupes qui manquent. Souvent accompagnées de témoignages, d’anecdotes, de faits avérés ou légendaires, avec en toile de fond les lieux, les tournées, la scène, les backstages, les maisons de disques, les studios, les amours etc; elles racontent les errances de ces musiciens qui ont nourri les pages de la musique populaire.

Philippe Brossat, lui, fait le choix de la cartographie, celle de Los Angeles, haut lieu du cinéma mais aussi temple de la culture musicale. Pour son Streets of Los Angeles, l’auteur se met en mode Guide du Routard et nous emmène visiter des endroits plus ou moins connus, théâtres d’évènements heureux, cocasses ou dramatiques, de rencontres, d’albums mythiques, de carrières fulgurantes mais aussi de déchéances qui ont marqué durablement l’histoire du rock.

La visite commence par le Continental Hyatt dans les couloirs duquel John Bonham se baladait en Harley Davidson à l’époque où Led Zeppelin en tournée louait les six derniers étages. Keith Moon et Keith Richard, eux, préféraient balancer des téléviseurs par les fenêtres; Axl Rose y cuisait des steaks au barbeuk sur le balcon de sa chambre, Jim Morrison escaladait la façade du bâtiment et Corey Taylor loupait son suicide en sautant du huitième étage. Cap sur le Château Marmont, le quartier général de quelques stars comme Robert Plant où John Belushi qui a trouvé la mort dans l’un des bungalows jouxtant le bâtiment. Quelques numéros plus loin, le London Frog, club dans lequel les Doors se produisirent sur scène pour la première fois. En route pour les studios Columbia où furent enregistrés les premiers albums des Byrds et de Buffalo Springfield; pour le Troubadour où défilèrent Joni Mitchell, David Crosby, Jackson Browne ou encore Elton John pour son premier concert sur le sol américain. Un peu plus loin, Radio Recorders. C’est là qu’ Elvis Presley a enregistré Jailhouse Rock.

Au fil des 288 pages, on passe de Laurel Canyon – où vécurent Neil Young, Frank Zappa, les Eagles et The Mamas & The Papas – aux environs de la Santa Monica Freeway où Marvin Gaye fut assassiné par son père. On peut aussi décider de flâner sur Santa Monica Boulevard là où Janis Joplin sera retrouvée morte d’une overdose dans la chambre 105 du Landmark Hotel et où Jim Morrison pissa sur le comptoir du Barney’s Beanery, bar dans lequel Quentin Tarantino écrira plus tard le script de Pulp Fiction.  Mais le visiteur est également bien accueilli dans le saint des saint, le Guitar Center sur le parvis duquel les mains de guitaristes (AC/DC, Van Halen, Motörhead, Zappa, etc;) sont imprégnées dans le ciment. Quant à Jimi Hendrix, il a carrément son effigie en façade. Sans oublier une véritable catastrophe pour le monde de la musique. Celle de l’incendie d’un entrepôt situé près du parc d’attractions Universal, hangar anonyme dans lequel étaient stockés certains masters originaux de Chuck Berry, Bill Haley, Buddy Holly, Jerry Lee Lewis, B.B. King, Police, Iggy Pop, Elton John, etc; etc. 

Truffé de tranches de vies et de références indispensables à la compréhension du monde du rock, ce trip sans Gps dans la Cité des Anges est historiquement étonnant, culturellement savoureux, et donc, nécessaire. Édité par Le Mot et le Reste, Streets of Los Angeles est actuellement diponible partout et même ailleurs.

Patrick BETAILLE, juillet 2023

 

Elsa Kuhn – In Felt we trust: le Livre

 

Plusieurs fois par jour je croise le facies inqualifiable du Roi Pourpre, magnifiquement brodé à ma demande par Elsa Kuhn. Alors non, In The Court Of The Crimson King n’est pas à l’honneur dans cet étonnant recueil. Qui sait? Peut être un jour dans un second volume? D’ici là il y a dans In Felt We Trust de quoi apprécier le travail à la fois minutieux et réaliste de cette artiste qui écrit de façon originale une nouvelle page de la pop culture. Plus d’une centaines de pochettes de disques – dont certaines commentées par des plumes du rock et de la littérature – revivent sous les doigts de fée de la plus rock’n’roll des brodeuses. Bien plus qu’un catalogue, ce superbe ouvrage broché de 144 pages en couleur rend hommage aux graphismes illustrant la musique qui parfois s’écoute aussi avec les yeux. La preuve: Handmade recreations for music lovers!

Patrick BETAILLE, avril 2023