Bad Cop Bad Cop – Lighten Up

 

Bientôt 15 ans d’existence pour le quatuor féminin de punk rock formé en 2011 et basé à Los Angeles: Bad Cop Bad Cop. Retour aux affaires avec un quatrième album pour les angelinas du quartier de San Pedro qui n’avaient rien produit depuis 2020. Comme ses prédécesseurs Lighten Up fait preuve d’une énergie débordante mais gagne incontestablement en maturité. De la part d’un groupe qui a toujours tout misé sur la baston musicale, la métamorphose est évidente. Sans pour autant renier leur addiction à l’explosivité, les filles se livrent à un exercice un tantinet espiègle. Note to Self fricote avec un reggae speedé, Las Ventanas étonne avec une intro résolument jazzy, See Me Now bénéficie d’un mid tempo aux accents blues et le Johnny Appleseed de Joe Strummer est adapté à l’humeur du moment. Pour autant Stacey, Linh, Myra et Alex ne cèdent pas aux sirènes du mainstream. Ici l’esprit punk et la démarche insoumise sont encore et toujours au rendez-vous. All Together Now, Strugglin, Straight of Detox ou I4NI, dans lesquels rythmes effrénés et guitares rageuses occupent une place prépondérante, sont les témoignages convaincants d’un rock sans compromis. Lighten Up est audacieux, authentique, joyeux et efficace. Un bel album qui donne envie de pogoter et d’aimer la vie.

Patrick BETAILLE, Octobre 2025

 

Loulou Laviok – En Concert!


 

″ • Charles-Edouard?! D’où vient cette proéminence qui déforme le pantalon de votre costume Fursac?! Veuillez m’expliquer je vous prie! • Marie-Chalotte mon amie, sachez que je viens d’écouter un disque ma foi étonnant! Celui-là même qui m’a été confié par l’abbé Molle. • Soit, grand bien vous fasse mon bon, mais ne craignez-vous pas de causer du tort à notre caste en vous affichant dans cet état?! • Mais que nenni ma mie! Diantre, fichtre, foutre, je bande et me voilà prêt pour une saillie mémorable. Seriez-vous prête à y consentir? • Eh bien soit! Procédez céans mon cher, mais prestement . Je vous rappelle que Hughes et Anne-Sophie doivent se joindre à nous pour le thé ″.


«  Amis de le grivoiserie, du rock paillard et du rock tout court, Booonsoaaar! Les Ex-Tulaviok vous salueeent! « . C’est par ces mots qu’est annoncée la couleur mais surtout, le retour sur scène de ce qu’il reste de ce groupe de rock franchouillard qui participa aux riches heures de la scène punk hexagonale du milieu des années 80, aux côté des Sheriff bien sûr, mais aussi de OTH, ou des Kidnappers. Et j’en passe. Plus qu’un best of de Dèche à la Ch’touille (1987) et Q sec (1988), ce concert, enregistré en mai 2023 sur la scène de La Moba à Bagnols-sur-Cèze, est un hymne à  l’humour speed d’un genre trop souvent et trop longtemps sous-estimé. Des Filles de Camaret à Va Vomir Ton 4 heures en passant par Gros Dégueulasse (hommage à Reiser-NDLR) et Nina, la poupée qui fait Non, les 16 titres de punk paillard qui composent ce Tulaviok is Alive dégueulent de joie, de punch et d’énergie. Le son et le mix de ce skud autoproduit sont tout simplement surprenants. Attention, c’est le printemps! Loulou Laviok et sa suite bandent encore. Ça joue vite, ça titille les rotules et stimule les zygomatiques. De quoi tourner le dos à la sinistrose ambiante! ″ Si c’est fort, tant-pis pour vous. C’est com’ ça et on s’en fout! ″, c’est ″ Boober ″ qui le dit! En Cd ou en Vinyle, le disque est disponible Ici: Dirty Punk Records.

Patrick BETAILLE, mars 2024

 

Pipi Tornado – Pipi of the Apes

 

Il s’en passe de belles sur la scène montpelliéraine, surtout quand en 2019 une chanteuse déjantée croise la route trois gugus habités par l’énergie d’un rock foutraque depuis bien longtemps absent des ondes françaises sur lesquelles l’auto-tune règne en maitre et où les Fatals Picards, Ultra Vomit, Gossip et autres Shaka Ponk brillent par leur absence. C’est donc au cœur de la scène alternative qu’il faut aller chercher ce qui parfois – et heureusement – colle aussi fort qu’un chewing-gum sur la semelle d’une tong en goguette à Palavas-Les-Flots. Sauf que là, c’est à Montpellier que ça se passe et c’est de platform shoes dont il s’agit. Celles de Mélodie Pastor, la chanteuse de ce groupe de quatre énergumènes visiblement portés sur fun, le sauvage et la dérision, y compris quand il s’agit du choix de leur patronyme: Pipi Tornado! Pipi, c’est le prénom suédois de Fifi Brindacier. Quant à Tornado, c’est le cheval de Zorro. Allez comprendre! En tous cas, musicalement, le quatuor assure comme c’est pas permis avec un mélange détonnant de rock, de jazz, de funk, de pop et de grunge bien présents dans ce premier EP éponyme autoproduit. Cinq titres pimentés à la sauce Nina Hagen que Mélodie revendique en tant qu’influence, au même titre que Juliette Lewis, The Bellrays, mais aussi The Clash et The Sex Pistols. Allez donc voir là bas si je n’y suis pas, en tous cas vous en saurez un peu plus sur ce truc déconnant, épique et jouissif: GlobRocker (Merci à  toi!).

Patrick BETAILLE, octobre 2022

 

Neil Saint – Spitting and Screaming

 

Dans les programmes qu’il diffuse à l’antenne, c’est ainsi qu’il se présente: The Saint! Pourtant, ni de près, ni de loin, l’auteur n’a quelque chose à voir avec un certain Simon Templar et encore moins avec Roger Moore. Neil Saint est un chroniqueur, interviewer, animateur de radio et passionné de musique. Spitting and Screaming, The True Story of British Punk (1971-1979). Tout un programme! Celui du livre dans lequel l’auteur se livre à une enquête approfondie sur la scène Pub Rock et British Punk du Londres des seventies. Des interviews et des témoignages nous (re)plongent au cœur du mouvement d’une jeunesse en révolte qui hurle, crache sa haine du système et donne naissance à un genre musical qui désormais s’exprime dans les pubs et les petits clubs. Au fil des 200 pages on croise The Sex Pistols, The Uk Subs, The Clash, The Stranglers, Dr Feelgood et beaucoup d’autres. Sally Jane Delaney raconte aussi qu’elle a eu l’occasion d’héberger les ricains de Eggs Over Easy et comment elle a assisté à la naissance du Pub Rock. Charlie Harper, membre fondateur de The UK Subs, raconte les tout premiers jours du club The Roxy, alors que d’autres comme Bill Grundy ou Andrew Lauder évoquent l’explosion de la scène punk en 77. Bref! une lecture (en anglais) incontournable pour les amateurs du genre et les nostalgiques de l’époque!

Pour la petite histoire. Au départ, c’est une photo de Patrick Higgins – talentueux photographe et éminent spécialiste de Dr Feelgood – qui devait faire la couv de Spitting and Screaming avec un cliché de Wilko Johnson sur scène à Londres.  Compte tenu du fait que, dans cet ouvrage, le cœur du sujet bat principalement pour le punk, New Haven Publishing et l’auteur ont décidé de la remplacer par une photo de Sid Vicious et de reléguer Wilko en quatrième de couv.

Patrick BETAILLE, mars 2021

Screaming Females – All at Once

Punk Rock, Screaming FemalesDéjà 13 ans que ce groupe du New Jersey travaille sans relâche pour porter haut et fort les couleurs d’un Indie Rock aux sonorités riches et bienfaitrices. le Punk Rock spartiate des débuts a peu à peu laissé la place à un genre, certes un peu moins bruyant, mais tout aussi intelligent et singulier. All at once est le septième album studio du power trio. Aux commandes, Marissa Paternoster, un pt’it bout d’femme à la voix puissante et au jeu de guitare aussi riche que précis. La dynamique occupe une place privilégiée au sein des Screaming Females. L’interaction rythmique assurée par Mike Abbate à la basse et Jarrett Dougherty à la batterie, vient poser la trame des 15  titres convaincants et bien produits au sein desquels énergie et efficacité sont de mise. Les ambiances et les riffs entrainent incontestablement l’auditeur dans un univers que ne renieraient pas les fans de Dinausor Jr ou des Breeders; et ça c’est bon pour le moral!

Patrick BETAILLE, mars 2018