″Nous sommes accablés d’impôts de toutes sortes; nous vous avons donné jusqu’à présent une partie de notre pain, et il va bientôt nous manquer si cela continue. Si vous voyiez les pauvres chaumières que nous habitons, la pauvre nourriture que nous prenons, vous en seriez touché. Cela vous dirait, mieux que nos paroles, que nous n’en pouvons plus et qu’il faut nous diminuer nos impôts. Pourquoi donc est-ce que ce sont les riches qui paient le moins et les pauvres qui paient le plus? Est-ce que chacun ne doit pas payer selon son pouvoir? Nous vous demandons que cela soit ainsi, parce que cela est juste.″
Dans le cadre des États Généraux de 1789, cet extrait du Cahier de Doléances des paysans de Culmont (Haute Marne) a été rédigé le 14 avril à l’attention du roi Louis XVI. C’est un immense cri de douleur qui s’élève vers un pouvoir dont l’imagination pour rançonner le peuple est sans limites. Trois mois plus tard ça pétait! Qu’en est il deux siècles plus tard? De quoi demain sera t’il fait?
Patrick BETAILLE, janvier 2022