Une nouvelle œuvre du street artiste Banksy a récemment orné une partie de la façade de la Cour royale de justice du Royaume-Uni à Londres. Cette peinture murale représente (ait) un manifestant allongé au sol, tenant une pancarte maculée de sang, tandis qu’un juge portant la tenue traditionnelle propre à son rang le frappe à coups de gavel. Très vite, la peinture au pochoir a été recouverte de plastique noir, dissimulée derrière deux palissades en métal et placée sous la surveillance d’agents de sécurité. Un porte-parole du HM Courts and Tribunals Service a déclaré que l’œuvre allait être retirée au prétexte que, le bâtiment étant classé, les autorités sont tenues de préserver son aspect d’origine. Shocking!
[Extrait]: Le cinquième album studio du groupe de heavy metal britannique Black Sabbath est publié en 1973. C’est Drew Struzan, peintre et illustrateur américain, qui a été retenu pour illustrer le recto et le verso de la pochette de Sabbath Bloody Sabbath. Réputé pour avoir conçu de nombreuses affiches de films d’horreur, l’artiste met en scène les derniers instants d’un homme allongé sur son lit de mort. Au recto, des couleurs rouges et chaudes évoquent tourments et souffrances. Accompagné de diablotins, Satan est en train de s’approprier le défunt. 666, le nombre de la bête, est bien en évidence au dessus de la couche. À contrario, le verso à dominante bleue baigne dans une ambiance apaisée. Le mourant, veillé par deux lions majestueux, est entouré de ses proches venus l’accompagner lors du départ pour son voyage vers l’au-delà. Pour le marché espagnol, WWA Records se verra obligé de faire figurer au recto l’image du verso. À l’international, la typographie des ″S″ adoptée pour le cover art fera couler beaucoup d’encre. Trop de similitudes avec le ″S″ de la Waffen SS. Ach so !
L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
[Extrait]: Publié en 1978 sur le label des Rolling Stones, Bush Doctor, le troisième album de Peter Tosh est un hymne à la weed. À ce titre, le disque arbore un sticker ″ Scratch & Sniff ″ [Gratte et Renifle – NDLR] sensé libérer une odeur de cannabis. En réalité il ne s’agit que d’effluves de graines médicinales qui pourtant condamneront l’album auprès de certains revendeurs tels que le londonien Boots…
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[Extrait]: Pour Thunderbox, le septième album de Humble Pie (comprenant notamment, Steve Marriott et Peter Frampton), Hipgnosis fait appel à la technique du die-cut. Au travers d’un trou de serrure les voyeurs peuvent se rincer l’œil et voir ce qu’il se passe dans un cabinet de toilette. Une fois la porte ouverte, ils se retrouvent en présence d’une dame à demi-nue assise sur des goguenots. Il convient de noter que thunderbox (en français : la boite à tonnerre) est un terme argotique du XVIIème siècle servant à désigner les lieux d’aisance. Flush !
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[Extrait]: Suce Ma Pine, Staphylocoque Blues, La P’tite Branlette et Neurochimie Mon Amour (Coït À Tokyo), c’est le programme de nos Charlots nationaux en 1985. Finies les chansons potaches et autres parodies costumées qui font les riches heures de la variété télévisuelle. Rinaldi et consorts passent aux choses sérieuses. Fesse en Rut Majeur est un album à la gloire du sexe. Les paroles y sont très explicites, y compris quand Georges Brassens prête sa plume au Grand Vicaire et que Nicole Croisille (créditée ″Debbie Stoockett″ si, si!) vocalise sur Ah Viens ! Un véritable hymne à la paillardise à ne surtout pas mettre entre toutes les oreilles. Dès la parution, toutes les chansons sont bannies des antennes. L’album de 6 titres, lui, est interdit de séjour chez les disquaires à cause du joli joufflu tatoué du packaging. Inspirée du School’s Out d’Alice Cooper, la pochette intérieure héberge le vinyle dans un fac-similé de string en dentelle saumon. Malgré cela, 100 000 exemplaires de Fesse en Rut Majeur se vendront sous le manteau avant la réédition en disque compact en 2000. Sur cette nouvelle version, six inédits en bonus et une accroche publicitaire : LES CHARLOTS INTERDITS!…
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[Extrait]: Pour l’illustrer le 22ème album de Tri Yann sorti le 15 avril 2016 , le graphiste Tanguy Jossic choisit un dessin du peintre sculpteur français Georges Lacombe. Un couple allongé, enlacé et nu, illustre la pochette. Madame est de dos. Une croupe féminine au su et au vu de tous ? Inconcevable ! La représentation de seins, de fesses et de sexes est un motif de blocage sur les sites de streaming. C’est ainsi que se justifie la société française Believe, l’un des leaders mondiaux de la distribution digitale. Contraint de revoir sa copie, Tri Yann doit rhabiller La Belle Enchantée qui » étreint Yann et l’enlace « , mais désormais en costume de bain des années 1900! » Nous n’en voulons pas à Believe – confie l’un des chanteurs, Jean Chocun – elle ne fait que se plier aux normes en vigueur sur le Net, imposées par des firmes comme Apple. L’on peut quand même s’interroger sur l’américanisation de l’Europe et du monde. Quelle pudibonderie stupide ! « . La version physique de l’album reste commercialisée avec sa pochette d’origine sur le label du groupe : Marzelle.
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[Extrait]: En 2019, le site de streaming iranien Melovaz décide d’effacer toute représentation féminine de sa plate-forme d’écoute et de téléchargement. Comme par enchantement les Lady Gaga, Katy Perry ou Whitney Houston sont grossièrement gommées des visuels de leurs albums disponibles en ligne…
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[Extrait]: C’est le deuxième opus live du Velvet Underground. C’est aussi le premier disque du groupe à être sorti après sa dissolution en 1973. L’album a été enregistré en 1969, lors d’une tournée de 70 dates à travers l’Amérique du Nord et le Canada… Ce témoignage a bien failli ne pas voir le jour, le guitariste Sterling Morrison s’opposant à la sortie d’un enregistrement qu’il juge nuisible à la notoriété du Velvet. Détenteur des droits et seul maître à bord depuis ses succès en solo, Lou Reed passe outre et confie les bandes à Mercury Records qui, après mixage, publie les enregistrements des 17 titres sous la forme d’un double LP en septembre 1974. Le cover art imaginé par le designer Ernest Thormahlen se retrouve bloqué à la frontière espagnole, contraignant la maison de disque à masquer la culotte en dentelles que laisse entrevoir une jupette trop mini… La mention ″ Con las versiones originales ROCK AND ROLL – SWEET JANE – LISA SAYS – FEMME FATALE ″ est imprimée au recto de la pochette. En procédant à une fouille minutieuse, les autorités franquistes découvrent une dose de chnouf et procèdent à sa confiscation immédiate. De fait, Heroin – l’un des titres majeurs de l’album – est désespéramment absent de l’édition hispanique….0
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[Extrait]: Phil Travers a travaillé deux années pour le label Decca avant d’être contacté par les Moody Blues pour réaliser l’illustration de leur album In Search Of the Lost Chord (1968). L’artiste restera le designer attitré du groupe jusqu’à Seventh Sojourn en 1972. La pochette de l’album A Question Of Balance paru en 1970 reste sans conteste l’une de ses plus belles réussites… Une fois n’est pas coutume, le gatefold s’ouvre et se regarde de haut en bas. Des vacanciers se prélassent sur la plage qui borde une mer bleue et paisible alors qu’à l’horizon, un cyclone habité de scènes allégoriques se fait très menaçant. Sur le montage de la composition un homme brandit un revolver. Cette image provient du National Geographic. Suite à une plainte déposée par le magazine, Decca se voit contraint de rappeler les premiers exemplaires déjà en circulation. Pour les éditions suivantes, la tête du personnage sera légèrement modifiée et coiffée d’un casque colonial.
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Une robe à peine décolletée a fait réagir la municipalité de gauche de Dieppe qui a fait rajouter des livres sur ce dessin de Jim, l’invité d’honneur du festival de la bande dessinée et auteur de Une Nuit à Rome qui met en scène en scène Marie et Raphaël, amants de 20 ans qui se promettent de se revoir à Rome pour leurs 40 ans. C’est donc tout naturellement que l’héroïne figure sur l’affiche destinée à promouvoir l’événement culturel. Voici donc Marie, accoudée sur des piles de livres avec en arrière plan l’église Saint-Jacques. Au prétexte que s’agissant d’annoncer un événement qui touche tous les publics, la mairie communiste a pensé que ″ la représentation d’une jeune femme en pose lascive, avec un décolleté même discret, n’entrait pas dans la vision qu’elle se fait de la lutte contre les discriminations « . Sans consulter ni faire appel aux services de l’artiste le visuel a donc été modifié. Le décolleté de Marie s’est ainsi retrouvé masqué par un empilement de bouquins, ses cheveux ont pris de la longueur et les fines bretelles de sa robe ont gagné en épaisseur.
Face à l’émoi provoqué par la volonté municipale de modifier le visuel original de l’affiche, l’élu Nicolas Langlois a pris la décision de revenir à la version originale. Ouf! Nous avons échappé au pire! Certes, mais jusqu’à quand? Les moralisateurs, coincés du fondement, bas du front, puritains et autres béni-oui-oui, eux les conformistes soumis au politiquement correct sont là, ils veillent. De plus en plus présents et prêts à déclencher une tempête dans un verre d’eau au nom d’une bien-pensance navrante, pitoyable et ridicule.