Doors – Light my Fire

 

[Extrait]: Quand Jim Morrison fait appel à Robby Krieger pour l’une des compositions d’un premier LP des Doors, les consignes sont pour le moins vagues. Il souhaite juste un truc universel et pérenne que les gens peuvent s’approprier facilement. Le guitariste de Jim apprécie particulièrement le Play with Fire des Rolling Stones. Il a en tête une évocation des quatre éléments. Il décide donc d’aborder le thème du feu sur une mélodie et des paroles de son cru qui évoquent le fait de laisser les inhibitions se faire dévorer par les flammes de la passion. ″ Tu sais que ce serait faux, que je serais un menteur si j’affirmais que l’on ne peut aller plus haut. Allez, viens, inspire-moi, essayons d’embraser la nuit. Il ne faut plus hésiter et se contenter de médiocrité. Essayer maintenant, ça n’est que risquer de perdre et de voir notre amour se transformer en bûcher funéraire ″.

L’ambiance folk d’origine prend une toute autre dimension lorsque Jim Morrison écrit le deuxième couplet consacré au bûcher funéraire et que Ray Manzarek propose une touche de classicisme à l’orgue. L’album The Doors sort en janvier 1967. long de plus de 7 minutes, Light my Fire sort en avril en version courte. Au constat que les solos d’orgue et de guitare ont été amputés pour que le morceau entre dans les 3 minutes, les auditeurs crient au scandale mais le single reste n°1 pendant trois semaines et se vend à plus d’un million d’exemplaires. L’Amérique ébahie découvre l’attrait quasi chamanique du ″ Lizard King ″…


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
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Patrick BETAILLE, juillet 2024

Henry Diltz – Doors: Morrison Hotel

Henry Diltz Morrison Hotel

[Extrait]: Alors qu’il se promène avec sa femme dans les rues de Los Angeles, Ray Manzarek, clavier et bassiste de son état, tombe au 1246 South Hope Street sur un hôtel du nom de Morrison Hotel. Belle occasion!  Le musicien en parle aux autres et dans la foulée le groupe se rend sur place avec le photographe Henry Diltz, un de leurs amis. Le propriétaire de lieux refuse que son établissement soit photographié. Un peu plus tard, Diltz, remarquant qu’il n’y a plus personne à la réception, demande aux gars d’entrer et de se mettre derrière la devanture. La photo est faite et c’est celle qui figure au recto de l’album qui du coup s’intitule Morrison Hotel. Le même jour, quelques rues plus loin au 300 East 5th Street, The Lizard King remarque un bar dont le nom l’inspire et toute la troupe entre pour y écluser quelques bières. Nouvelle série de photos dont une avec le groupe accoudé au comptoir qui est retenue pour l’intérieur de la pochette de ce cinquième opus des Doors; quant à la façade du troquet, elle en illustre le verso. Un an plus tard, le patron du café reçoit un appel. Un certain Peter Morton lui demande l’autorisation d’utiliser le nom du lieu car il a en tête la création d’une nouvelle chaîne de restauration. Le Hard Rock Cafe était né!

Henry Diltz. Doors Morrison Hotel

Dès sa sortie en février 70 Morrison Hotel connait un gros succès, mettant ainsi fin à une période difficile pour The Doors. Période marquée par l’échec commercial du précédent The Soft Parade et les démêlés judiciaires de Jim Morrison. Quant à Henry Diltz il a à son actif quelques 200 pochettes d’albums pour des artistes tels que Buffalo Springfield, The Lovin’ Spoonful, James Taylor ou encore les Eagles. Certains clichés du photographe font les couvertures de BillboardNewsweekRolling Stone et The Los Angeles Times.


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:

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Patrick BETAILLE, septembre 2019

Joel Brodsky – Doors: Strange Days

Joel Brodsky Doors Strange Days

[Extrait]: Comme beaucoup d’autres, les pochettes des albums des Doors n’ont généralement rien de transcendant. A une exception près, celle de Strange Days. Ce Cover Art est l’œuvre de Joel Brodsky, photographe américain auteur de plus de 400 pochettes d’albums devenu célèbre pour sa photo de Jim Morrison torse nu, les bras en croix… Le visuel du deuxième album de la bande au poète maudit ne tombe pas dans la facilité et pour cause. En effet, au cours d’une des crises dont il était coutumier, Morrison refuse de se prêter à la séance photo sensée servir de base à l’édition de l’album à paraître fin 1967. Qu’à cela ne tienne! Au retour d’un repérage, Brosky, s’inspirant du film La Strada de Federico Fellini, propose de faire un cliché d’un groupe de saltimbanques dans les rues de New York City. Pour ce faire, deux acteurs sont embauchés: les nains jumeaux que l’on voit au recto et au verso. Le jongleur lui est l’un des assistants du photographe, le géant un portier de club et le trompettiste un taxi driver recruté sur place. Une fois réunie, la petite troupe est amenée sur les lieux du shooting dans l’Est de Manhattan: une ruelle du nom de: Sniffen Court… Mise en scène impeccable, on y croit! Les deux photos qui auraient mérité n’en faire qu’une au montage donnent vraiment l’impression d’avoir été prises sur le vif. L’ambiance mélodramatique associée à une incongrue étrangeté des lieux et des personnages colle parfaitement à la musique du groupe. Pour parfaire le décor et afin d’identifier clairement l’album, des posters des musiciens ont été collé sur les murs de l’impasse: il s’agit d’un tirage qui figurait au verso du premier opus éponyme des Doors.

Patrick BETAILLE, août 2019


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Doors – Whisky Bar

Jim Morrison Whisky Bar

À l’origine Alabama Song est écrite en 1930 par le cinéaste allemand Bertolt Brecht et son compatriote compositeur Kurt Weill pour le spectacle musical Grandeur et décadence de la ville de MahagonnyDans le contexte de l’opéra, le texte exprime la la quête d’un groupe de prostituées qui errent dans le désert à la recherche d’une ville sans prohibition. Ville qu’elles ne trouveront jamais. Cette chanson doit sa grande popularité à la version des Doors qui figure sur leur premier album paru en 1967. Connue également sous le nom de Whisky Bar, les paroles adaptées par Jim Morrison racontent le désespoir d’un homme tourmenté pris dans la spirale infernale des plaisirs faciles liés à l’alcool, la drogue et au sexe. Des thèmes qui ne sont évidemment pas sans rappeler la vie dissolue du Lizard King mort d’une overdose en 1971.

Allez! amène moi vers le bar à whisky le plus proche. Ne me demande pas pourquoi mais fais le car sinon on va en crever… Vas y! Ne me demande pas pourquoi mais trouve moi une fille. Emmène moi [Alabama Song, extrait].

Patrick BETAILLE, novembre 2018