Marbles – Only One Woman

 

[Extrait]: Ce sont les Bee Gees qui ont composé le titre qui a lancé la carrière très éphémère du duo anglais The Marbles. Les frères Gibb ont également apporté leur contribution à l’enregistrement. Barry jouait de la guitare et Maurice, du piano et de la basse sur le single sorti sur en août 1968…
Le texte évoque un amour passé. Le protagoniste ne possède qu’une seule photo de celle qu’il aime. Il remue ciel et terre pour la retrouver car pour lui elle est la seule, l’unique, celle qui occupe une place dans son cœur…
Only one Woman atteindra le Top 5 au Royaume-Uni et sera l’unique succès de ses interprètes qui mettront fin à leur collaboration en 1969 pour entamer des carrières en solo. Après un unique album, Trevor Gordon deviendra professeur de musique…

Pour Graham Bonnet c’est une autre histoire. Alors que Ronnie James Dio vient de quitter Rainbow, Ritchie Blackmore auditionne bon nombre de chanteurs potentiels. Sans succès. C’est Roger Glover qui propose celui avec qui il avait déjà bossé auparavant. Bonnet sera finalement accepté. De 1978 à 1979, passage éclair pour le nouveau chanteur de l’Arc-En-Ciel. Le temps d’un seul album: Down to Earth.


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Patrick BETAILLE, mai 2025

Beach Boys – Little Deuce Coupe

© Photo: David Fetherston

 

Clarence Catallo a grandi à Détroit, à moins de huit kilomètres de l’usine Ford. À 15 ans, pris de passion pour les hot rods, il casse sa tirelire et achète 35$ une épave de Ford Coupe 1932. En travaillant dans l’épicerie de ses parents il économise et trouve à la casse un moteur V8 de Oldsmobile avec lequel il équipe la Ford. En 1959, il s’adresse aux Frères Alexander pour que soit construit le donk de ses rêves. Mais Clarence ne s’arrête pas là. Il part poursuivre ses études à Long Beach en Californie et confie le véhicule au Barris Kustom Shop à Los Angeles. À l’été 1960, la hauteur du toit est réduite, les vitres adaptées et la carrosserie retravaillée pour recevoir une nouvelle peinture. En 1961, le vieux moteur de l’Olds est modernisé grâce à un compresseur GMC, un jeu de trois gros carburateurs et de nombreuses pièces chromées. La nouvelle version appelée Silver Sapphire fait la couverture du numéro de Juillet 1961 de la revue Hot Rod Magazine.

1963. Les Beach Boys sortent leur quatrième album. Les titres du LP font référence au culte de la bagnole, à commencer bien sûr par Little Deuce Coupe qui offre son titre au 33 tours. ″ C’est juste un petit coupé 32 avec un moteur flathead mais il laisserait sur place une Thunderbird… Quand je mets le pied au plancher je dépasse les 220… Si elle avait des ailes, elle pourrait voler. T’as pas idée de ce que j’ai là…

Capitol a besoin d’un joli bolide pour illustrer le nouvel opus de son groupe. La maison de disques fait appel à Hot Rod magazine qui possède de superbes photos. C’est ainsi que, grâce à ce cover art, le hot rod de Clarence Catallo devient une célébrité internationale sous le nom de Little Deuce Coupe.

Patrick BETAILLE, avril 2025

Mama’s & Papa’s – Monday Monday

 

[Extrait]: Ce premier vrai groupe hippie des années 60, quatuor vocal californien pourtant formé à New York en 1963, a failli être celui de Janis Joplin. Après un premier Go Where you Wanna Go qui passe totalement inaperçu, viennent les splendides harmonies vocales de California Dreamin’ qui paraît en décembre 1965 et qui devient un tube mondial. Dans la foulée, The Mama’s & The Papa’s enregistrent leur premier LP  – If you Can Believe Your Eyes and Ears – duquel est extrait un morceau composé par John Phillips : Monday Monday. Publiée en single en 1966, la chanson est consacrée au jour de la semaine que personne n’aime, surtout quand il devient annonciateur d’une rupture amoureuse : le lundi…
À l’époque, les radios diffusaient largement California Dreamin’ mais dès la sortie de l’album, les stations commencent à passer Monday Monday en boucle. Ainsi, déjà connu du public, le single devient très rapidement un énorme succès et n°1 du Bilboard Hot 100. John Phillips avouait qu’il n’avait aucune idée de l’impact que pouvait avoir le texte. Quant à Denny Doherty il déclarait: ″ Personne n’aime le lundi, alors j’ai pensé que c’était juste une chanson à la con sur un jour de la semaine ″...
En juin 1967, forts d’une renommée internationale, les Mama’s & Papa’s sont annoncés en tant que vedettes du Monterey Pop Festival organisé par John Phillips lui-même. Ils se produisent en clôture et leur prestation laisse quasi indifférent un public pas encore remis de ce qu’il leur a été offert par Janis Joplin, les Who et Jimi Hendrix.


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Patrick BETAILLE, mars 2025

Bruce Springsteen – Chevrolet Corvette C1

Springsteen et Chevrolet: Born in the USA!
© Photo: Frank Stefanko – Album Cover Art

 

Bruce Springsteen est un peu à Chevrolet ce qu’Elvis fut à Cadillac: un concessionnaire en puissance! Grace au succès de l’album Born to Run paru en 1975, The Boss s’offre quelques années plus tard une Chevrolet Corvette édition 1960 qu’il achète à un vendeur de glaces de son quartier pour la somme – à l’époque exorbitante – de 6.000 dollars. La voiture en question est devenue la pièce maitresse d’une collection enrichie par la suite d’une Corvette Stingray de deuxième génération. Dans les années 80, place à une Chevrolet Z28 Camaro. Même si les Muscle Cars occupent une place de choix dans son garage, Bruce doit céder plus tard aux sirènes de la praticité. En 1991 il épouse la choriste du groupe E Street Band, Patti Scialfa, et trompe Chevy avec un Range Rover L322. Depuis, le couple ne jure que par quelque chose d’au moins aussi américain que la Corvette: une Jeep Cherokee.

Mais c’est bien Chevrolet qui occupe une place particulière dans le cœur de Springsteen. Une photo en noir et blanc prise par son ami Frank Stefanko lors d’une journée d’hiver dans le New Jersey en témoigne. Le Boss est assis sur le capot de sa Corvette C1. Le cliché illustre Born to Run, l’autobiographie de l’artiste parue en 2016, ainsi que le cover art de Chapter and Verse, la compilation qui accompagne le livre.

J’ai une Chevy de 69 avec un V8 de 6 litres et un levier de vitesses Hurst ″ chantait-il en 1978 dans Racing in the Street sur l’album: Darkness on the Edge of Town.

Patrick BETAILLE, mars 2025

Status Quo – Ames Room

 

Status Quo, l’un des groupes de boogie rock britannique les plus significatifs des seventies, a définitivement marqué son époque grâce à un son reconnaissable entre tous et surtout à ses prestations scéniques des plus énergiques. Parmi la discographie du quatuor, On the Level paru en 1975 assure avec ses prédécesseurs Hello! et Quo une mise en valeur d’un groupe au sommet de ses pouvoirs créatifs, capturant l’essence de leurs performances live dans un environnement studio. Des chansons à l’énergie brute comme Down Down, Little Lady ou la reprise de Johnny B. Goode (Bye Bye Johnny) illustrent la capacité du Quo à créer des hymnes rock sur des rythmes entraînants accompagnés de riffs irrésistibles.

Au même titre que le contenu, le contenant est lui aussi captivant. Sur la pochette de ce huitième album, Francis Rossi, Richard Parfitt, Alan Lancaster et John Coghlan apparaissent dans un concept visuel créant une illusion d’optique qui capte immédiatement l’attention. C’est le designer Jack Wood qui a eu l’idée de ce cover art pour lequel les musiciens sont photographiés dans une Ames Room, du nom de son inventeur, l’ophtalmologue américain Adelbert Ames. Ce type de décor, inventé en 1946, génère une perception déformée de la taille et de la forme des objets ou des personnes qui s’y trouvent. La pièce est construite selon une forme trapézoïdale dans laquelle le mur du fond est beaucoup plus court d’un côté que de l’autre. Le sol et le plafond sont également inclinés pour épouser la forme de la pièce, créant ainsi l’illusion d’un espace rectangulaire. En plaçant les individus dans la pièce, ils peuvent sembler changer de taille de manière saisissante. La personne qui se trouve du côté le plus court de la pièce semble nettement plus grande que celle qui se trouve du côté le plus long, même si en réalité elles sont de taille similaire. 

Publié sur le label Vertigo, le disque a atteint la première place du UK Albums Chart, devenant ainsi le deuxième album (après Hello en 1973) de Status Quo à se classer au sommet des charts.

Patrick  BETAILLE, mars 2025


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Carl Perkins – Blue Suede Shoes

 

[Extrait]: Les chaussures en daim étaient un article de luxe dans le Sud des États-Unis. Summum de l’élégance, chères, fragiles et difficiles à entretenir, peu nombreux étaient ceux qui en avaient. Carl Perkins n’en a jamais possédé mais Johnny Cash lui a raconté l’histoire de quelqu’un qui en portait une paire. Plus tard, Perkins relate qu’alors qu’il anime un bal de lycée, il remarque un gars qui se préoccupe plus de ses godasses que de sa cavalière et qui demande à tout le monde de faire gaffe à ses chaussures en daim bleu. Au petit matin, Carl se lève et écrit les paroles de Blue Suede Shoes

Le single est publié en janvier 1956… Il atteint très rapidement le million de ventes, fait de Carl Perkins une star et sauve Sam Philipps – le patron de Sun Records – de la faillite…


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Patrick BETAILLE, mars 2025

Keith Richard –  Bentley S3 Continental

© Photo: Bonhams

 

Cette Bentley S3 Continental Fyling Spurs est l’un des rares modèles doté de la conduite à droite jamais construit. Ce n’est pas là sa seule particularité. Elle a aussi appartenu au guitariste des Rolling Stones. En 1965, Keith Richards achète ce véhicule luxueux qu’il surnomme Blue Lena – en hommage à Lena Horne, sa chanteuse de jazz préférée – et l’équipe de vitres teintées, d’un tourne-disque et de haut-parleurs.  Comme à l’époque Keith avait été inculpé pour possession illégale de substances illicites, il décide de faire aménager un compartiment secret dans le châssis pour y planquer quelques bricoles susceptibles de lui attirer de nouveaux ennuis avec la police. C’est dans ces conditions qu’en 1967 il part pour un road trip à destination de Marrakech en compagnie de Brian Jones et Anita Pallenberg. ″ C’est une voiture qui a été pensée pour conduire vite, la nuit…  La posséder c’était déjà aller au devant des ennuis, briser les règles de l’establishment… Blue Lena nous a transporté au cours de bien des journées sous acide…″ raconte Richards dans son autobiographie parue en 2010:  Life.

En 76, au retour d’un concert, Keith s’endort au volant et écrase sa voiture contre un arbre. Il s’en sort mais un peu plus tard une nouvelle sortie de route s’achève dans un champ. Cette fois la  police découvre la cachette et Keith est arrêté. Vendue en 1978 pour être remplacée peu après par une nouvelle S3 Continental Flying, la Blue Lena sera adjugée aux enchères en 2015: 920 000€!

Pendant l’enregistrement de Exile on Main Street dans le sud de la France, Keef a eu une Pontiac Chieftain.  Sa Ferrari Dino 246 GT, il l’a gardée 14 ans. Record pour sa préférée: une Ferrari 400i de 1983 qu’il a soigneusement conservée pendant 35 ans. Au catalogue du roi de l’acid trip figurent également une Jaguart Type E, une Jaguar XJS TWR, une Mercedes décapotable et une Pontiac Silver Streak, elle aussi décapotable. It’s only Rock’ n’ Roule and I like it!

Patrick BETAILLE, février 2025

Stevie Wonder – I Was Made to Love Her

 

[Extrait]: Multi instrumentiste, auteur, compositeur, aveugle comme son idole Ray Charles. Il est celui qui, à l’âge de 11 ans, signe avec Tamla Motown et obtient un premier tube avec Fingertips en 1962. La grande carrière de ″ Little Stevie ″ est lancée. Tout au long des sixties le label publie pas moins de 11 albums dont sont extraits un nombre conséquent de singles. Stevie Wonder a 17 ans quand sort son septième album qui contient des reprises de Ray Charles, Otis Redding, Smokey Robinson et James Brown, mais aussi des compositions personnelles, dont I Was Made to Love Her qui offre son titre au disque et sort en single en mai 1967. Autobiographique, la chanson parle de Susy, une très belle fille, son premier véritable amour…

Typique du style Motown, le rythme est soutenu, la voix époustouflante et pour la première fois le sitar électrique fait son apparition. Le titre atteindra deuxième place du Billboard Hot 100 et sera dans le top 5 du UK Singles Charts. Reprise par plus de cinquante artistes parmi lesquels The Beach Boys et Tom Jones, I Was Made To Love Her fut également adaptée par Gilles Thibaut et Claude François sous le titre Rien Rien Rien pour l’album Comme d’habitude


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Patrick BETAILLE, janvier 2025

Link Wray – Rumble

 

[Extrait]: Lors d’un concert en Virginie, Link Wray et son groupe The Ray Men ont créé un instrumental qu’ils ont appelé Oddball. Succès instantané auprès du public qui, ce soir-là, le réclame en rappel à quatre reprises. Milt Grant, un animateur de radio présent sur les lieux, propose de financer une session en studio. En contrepartie, Grant obtiendra les droits sur l’écriture. Sollicité, Archie Bleyer, le producteur de Cadence Records, déteste ce qu’il entend et refuse d’enregistrer le titre. Cédant aux insistances de sa belle fille qui adore le morceau, Bleyer accepte à contrecœur de publier cette histoire sans paroles qui prit le nom de Rumble. Dès sa sortie, au prétexte que le morceau incite la jeunesse à la violence, plusieurs radios américaines en interdisent la diffusion. Une première pour un morceau totalement instrumental !..

Rythme tribal, ambiance menaçante et son crasseux, celui d’un cran d’arrêt tranchant le cœur de la pop tiédasse. Partout, dans les garages, les sous-sols et les chambres à coucher, des musiciens en herbe comme Jimmy Page, Pete Townsend et des milliers d’autres ont reproduit cette puissance distordue. Jouer Rumble était un rite de passage obligé pour tout guitariste qui voulait exploiter le dynamisme mystérieux de cette nouvelle musique. Sans Link Wray, le Rock tel que nous le connaissons n’existerait pas.


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Patrick BETAILLE, décembre 2024

Charles Ebbets – Lunch Atop a Skyscraper

© Charles Clyde Ebbets

 

Dans ce cliché en noir et blanc, onze ferronniers se retrouvent assis sur une poutre en acier à 260 mètres au-dessus des rues de Manhattan, à New York. Les ouvriers s’octroient une pause casse-croûte sur perchoir métallique au soixante-neuvième étage de ce qui était alors le bâtiment RCA niché au cœur du Rockefeller Center. Cet instantané impressionnant a été géré comme une campagne promotionnelle du gratte-ciel. L’image fige non seulement le gigantisme de la ville en contrebas, mais aussi la camaraderie de ces immigrés qui, dans des conditions pour le moins délicates, défient la gravité avec une aisance et une désinvolture hors du commun.

Après des années d’enquêtes et de nombreuses polémiques, le cliché intitulé Lunch atop a Skyscraper pris en 1932 a finalement été attribué en 2003 à Charles Clyde Ebbets.

Patrick BETAILLE, novembre 2024