Elsa Kuhn – Dans la Cour du Roi Pourpre

 

J’ai déjà évoqué ici même comment, par le plus grand des hasards, j’ai découvert le travail bluffant d’Elsa Kuhn, une artiste qui  réinterprète en les brodant des pochettes de disques qui dès lors deviennent entre ses doigts des pièces uniques et exceptionnelles. Ici même également – mais bien avant – je m’étais brièvement penché sur la première production discographique absolue et définitive de King Crimson: In The Court of the Crimson King. L’occasion pour moi de mettre en lumière l’auteur d’un cover art irrésistible: Barry Godber. À l’époque, totalement fasciné par le concept, j’avais acheté ce 33 tours sans même avoir la moindre idée quant à son contenu musical.

L’occasion était trop belle. Contact pris avec Elsa, commande passée et livrée en temps voulu. Un petit tour chez Merlin Pinpin pour dégoter le cadre aux bonnes dimensions et acheter un aérosol de peinture gris pâle pour donner un peu plus de peps à l’ensemble désormais en bonne place. Me voilà heureux possesseur de ce que je considère comme une œuvre à part entière, tant par son originalité que par la qualité de son exécution.

Si, comme moi, vous attachez de l’importance à ces artistes qui font ce qu’ils aiment et qui aiment ce qu’ils font, n’hésitez pas. Il y a probablement quelque part chez vous ou en vous un souvenir ou une image qui ne demandent qu’à revivre de la plus belle des manières, pour votre plus grand plaisir. Rendez vous sur In Felt We Trust, le site officiel de l’artiste ou sur sa page Facebook.  

Patrick BETAILLE, janvier 2023

King Crimson – In the court of the Crimson King

 

[Extrait:] Acte absolu et définitif du groupe anglais King Crimson, In the Court of the Crimson King (sous-titré An Observation by King Crimson) est publié en octobre 1969. C’est l’un des albums de rock progressif les plus audacieux et les plus influents jamais enregistrés par quiconque. Cette œuvre fait littéralement voler en éclats les courants musicaux du moment. À l’époque, Robert Fripp, Michael Giles, Greg Lake, Ian McDonald et Peter Sinfield mettent fin à une rivalité puérile entre certaines formations comme les Moody Blues et The Nice. Considéré comme le code fondateur de la musique progressive, ce premier album repousse les limites du rock en teintant de fusion un subtil mélange de jazz et de musique classique. Pete Townsend parle alors de  » chef d’œuvre de l’étrange « . Puissantes et concises, féroces et sombres mais aussi irrésistibles ou dérangeantes, les compositions sont à l’image du packaging. L’artwork résulte du travail d’un jeune informaticien anglais qui consacre une partie de ses loisirs à la peinture et réalise ce portrait tourmenté de l’homme schizoïde du vingtième siècle. Étonnante et remarquable, la pochette a eu une influence primordiale sur les ventes. Le public, intrigué et conquis par l’originalité puissante et attractive de l’image, achète le disque parfois même sans se préoccuper de savoir ce qu’il contient. Son auteur, Barry Godber n’aura malheureusement pas l’occasion de réitérer ce magistral coup de maître car il meurt à l’âge de 24 ans. Un an après le lancement de In the Court of the Crimson King.


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:

👉  In Vinyle Veritas – Éloquence et Désaveu du Cover Art  👈


Patrick BETAILLE, novembre 2014