Lim Heng Swee est un illustrateur et graphiste basé à Kuala Lumpur, en Malaisie. Ses œuvres, très souvent humoristiques, font l’objet de publications sur le Net mais aussi dans de nombreux magazines et journaux comme The ReadersDigest ou Le Monde. Récemment l’artiste a réalisé 20 tableaux, à la fois minimalistes et surréalistes, consacrés aux chats. Étonnantes, les attitudes emblématiques du comportement de ces animaux qui viennent épouser diverses formes de paysages > Cat Minimal Landscape Art Series.
[Extrait]: Les grands peintres ont souvent été source d’inspiration chez les concepteurs et créateurs de pochettes de disques et René Magritte reste probablement l’artiste qui a été le plus emprunté. Il faut dire que les toiles de l’artiste belge se prêtent admirablement à l’expression d’une approche esthétique au sein de laquelle domine un surréalisme source de questionnements et d’errances intellectuelles. Le cas le plus flagrant reste l’album du Jeff Beck Group qui pour son deuxième album Beck-Ola paru en 1969, s’approprie carrément La Chambre D’écoute peinte par Magritte en 1958. Le Beau monde, un autre tableau réalisé en 1962, est lui repris sur le Finnegans Wake de Tangerine Dream. Quant à Golconde, une toile datant de 1953, elle est reprise et adaptée pour la jaquette du premier opus éponyme de Dreams, un groupe de Jazz Rock éphémère incluant Michael Brecker et Billy Cobham.
En 1977 c’est au tour de Styx de pasticher le surréaliste en utilisant Le Blanc-Seing de 1965 pour l’album, le septième, qui lui ouvre les portes du succès: The Grand Illusion. Les emprunts au peintre belge sont parfois plus subtils mais tout aussi intéressants. C’est le cas de la pochette de Late For The Sky de Jackson Browne inspirée de L’empire Des Lumières daté de 1954. Enfin, il y a ce personnage typique de la peinture magritienne objet notamment du Fils de l’homme un autoportrait de 1964 et, la même année, de L’homme au Chapeau Melon. Mis en cène par Storm Thorgerson pour le compte du collectif Hypgnosis, l’homme en costume noir et chapeau melon est présent en 1978 sur l’album de Rush, Hemisphères et sur le Wish You Were Here de Pink Floyd dans la version coffret collector remastérisé de 2011. Sur ce dernier la mention ″Ceci n’est pas une boite″ fait évidemment référence à une huile de 1929 intitulée Ceci n’est pas une Pipe.
Patrick BETAILLE, juillet 2019
L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
[Extrait]: Mort dans des circonstances non élucidées, Robert Johnson a rejoint le Club 27 en 1938. La musique jouée par ce natif du Mississippi est bien loin des standards habituels. C’est un Blues sans fioritures aucune, juste quelques notes de guitare acoustique qui accompagnent une mélopée à la fois aiguë et éraillée. Surprenant à la première écoute, le style de l’interprète plonge l’auditeur dans l’ univers d’un Blues des origines qui clame les peines, les joies et les espoirs des esclaves noirs n’ayant pour horizon que les champs de coton du Delta. Pendant sa courte carrière Robert Johnson n’enregistre que 29 titres dont plusieurs furent repris plus tard et aujourd’hui encore par de nombreux interprètes. Parmi les plus célèbres, Cream, Led Zeppelin, The Blues Brothers, Eric Clapton, The Rolling Stones, etc… Keith Richards raconte d’ailleurs qu’en 1962, lorsqu’il entend pour la première fois un disque de Robert Johnson chez Brian Jones, il lui demande: ″ Qui est-ce? ″ Jones répond que c’est Robert Johnson, un obscur chanteur/guitariste de blues. Keith insiste : ″ Ok! mais qui est cet autre type qui joue de la guitare avec lui ? ″ Jones lui explique qu’il n’y a pas de second guitariste et que Johnson joue seul. Et Keith de s’exclamer: ″ Wow! Ce type doit avoir deux cerveaux ! ″ Le travail du bluesman ayant été gravé à l’époque en 78 tours, il va sans dire que sa discographie se limite à des compilations techniquement remises au goût du jour et régulièrement rééditées. La totalité des témoignages musicaux récupérés depuis son décès sont disponibles sur double CD et coffret parus en 1990 et 1996: Robert Johnson – The Complete Recordings. Avant cela Columbia publie deux albums contenant 16 titres chacun: King of the Delta Blues Singers en 1961 et King of the Delta Blues Singers, Vol. II. en 1970. Cette dernière édition est tout à fait remarquable notamment par son covert art expressif. Figure au bas de l’image la mention: Robert Johnson first records in a makeshift studio in a San Antonio hotel room – November, 1936 (Premiers enregistrements de Robert Johnson en studio improvisé dans une chambre d’hotel à San Antonio en novembre 1936. NDLR). Le trait, les couleurs, le décor et les personnages traduisent à merveille l’ambiance des conditions spartiates des séances et la solitude de l’artiste qui joue face au mur. En un seul tableau l’auteur de cette oeuvre arrive à exprimer toute la profondeur et la désespérance de la Musique du Diable. Sur les annotations, ce travail exceptionnel est attribué à Tom Wilson. Malgré des recherches assidues, il semble impossible d’en savoir plus sur cet artiste et le seul moyen d’apprécier la splendeur de cette oeuvre dans son intégralité reste la juxtaposition du recto avec l’autre partie du dessin figurant à l’intérieur de la pochette. Dont acte!
Patrick BETAILLE, novembre 2018
L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
Un père artiste peintre, une Harley Davidson acquise dans les années 90, une passion dévorante pour la Kustom Kulture, voilà ce qui anime cet artiste autodidacte quand il plonge dans l’univers de la mécanique et des chromes. Armé d’un pinceau ou d’un aérographe, Dominique Valla a fait sienne une culture américaine imprégnée de motos, de voitures, de trucks et de pin-up. L’artiste signe ses œuvres ″ Noir Mat ″ et pourtant rien n’est noir et rien n’est mat. Ses acryliques irradient de couleurs, s’animent d’ambiances chaudes et pétillent de détails précis qui s’inscrivent dans un mouvance hyperréaliste très convaincante. Talentueux peintre multi-facettes, Dominique excelle également dans l’art urbain ou animalier et à l’occasion il s’adonne aussi avec bonheur au Pop Art. Si vous appréciez ce mode d’expression, n’hésitez pas à faire appel à lui pour une mise en peinture, sur toile originale, de la photo de votre bolide préféré, avec ou sans vous.
Alsacienne d’origine, Marie Meier est une artiste qui se définit elle même en tant qu’illustratrice Goth’n’Roll. Son domaine de prédilection c’est essentiellement le rock et le Burlesque qu’elle met en scène dans un univers où la mort et l’ésotérisme occupent une place prépondérante. Entre tattoos et comics, son style inimitable torturé et très encré, exprime toute sa puissance dans une série consacrée au Club 27, mais se retrouve aussi à l’honneur dans Rock & Folk, Power Glide magazine et sur des jaquettes de bouquins (Virginie Despentes) ou des affiches de festivals. Citée en tant que référence dans des ouvrages tels que Be Burlesque, Marie Meier a aussi œuvré pour la télévision (Tracks), le cinéma (Bye bye Blondie) et en 2009 elle a même collaboré à l’écriture du livre Les Enfers du Rock. Quand les nombreuses expos en France et en Europe lui en laisse le temps il lui arrive aussi de se consacrer, comme ici, aux tarots ou de peindre des guitares sur lesquelles les effigies d’Hendrix et de Robert Johnson sont à l’honneur.
David Uhl est un artiste américain célèbre pour ses peintures à l’huile consacrées aux Harley Davidson auprès desquelles il s’applique à représenter des Pin-Up en mode vintage. Né en 1961, cet américain commence à peindre pour la firme de Milwaukee en 1998, devenant ainsi le premier peintre officiellement agrée par la marque. Même s’il lui arrive de représenter Steven Tyler sur une moto ou paré d’une coiffe de chef indien, l’essentiel du travail de David Uhl reste axé sur un domaine bien ciblé. Aviation, voitures, motos, rassemblements divers et courses High Octane font ainsi partie des sujets de prédilection du peintre qui a déjà à son actif plus de 500 toiles sur lesquelles les Pin-Up occupent bien sûr une place privilégiée. La suite en images!
Extrait]: Né au Havre en 1940, décédé en 1998, musicien et dessinateur de bande dessinée (″La Maison du temps qui passe″, ″Mort sous la Tamise″…) Jean Vern est parvenu à mettre en commun ses deux passions en réalisant de superbes pochettes de disques de Blues et de Jazz. Il a notamment œuvré pour une série initialement éditée par Barclay: House of the Blues. Ses dessins sont remarquables. La finesse du trait et l’expression traduisent admirablement l’ambiance d’une période au cours de laquelle le Blues offrait une place de choix à des artistes tels que John Lee Hooker, Freddie King, Lousiana Red ou Buddy Guy.
Né en 1955 à Brixton, banlieue sud de Londres, Paul Simonon a toujours été passionné par l’Art. Il s’intéresse à la peinture bien avant de rencontrer Mick Jones. Quand il se met à la basse il manie le pinceau depuis longtemps déjà. Bon nombre de toiles ont été réalisées quand il compose Guns of Brixton et l’immense succès de l’album sur lequel figure le titre n’altère en rien son enthousiasme pour l’histoire de l’Art. Lors des tournées du groupe, le musicien ne rate pas une occasion de fréquenter musées et galeries. Malgré tout, c’est en tant que bassiste de The Clash que Paul Simonon construit sa notoriété. La photo qui illustre ″London Calling″ et sur laquelle on le voit fracasser sa basse lors d’un concert à New York, devient l’un des clichés les plus célèbres de l’histoire du Rock. Ce n’est malheureusement pas le cas des œuvres pourtant empreintes de réalisme social. Aussi, à la dissolution du groupe en 1985, celui qui aime se décrire en tant que ″ Peintre qui de temps en temps tâte un peu de musique ″ retourne à sa première passion. En 2014, l’artiste aborde un thème qui lui est cher et qui en son temps avait alimenté le mouvement Punk Rock: crise économique et fracture sociale. Sur fond de subculture Biker/Rocker dont il est adepte, l’artiste qui roule en Triumph réalise plusieurs toiles qui dépeignent ses propres effets personnels. Aux côtés de bouquins et autre paquets de clopes figurent en bonne place: casques, bottes, gants et blousons, dont ce ″Black Leather Jacket″, une des pièces maitresse de la série Wot! No Bike?
Pamelina Hovnatanian, aka Pamelina H, est une artiste américaine free-lance qui depuis une vingtaine d’années peint des guitares Fender, Gibson, Ibanez et bien d’autres. Cette californienne douée et créative a réalisé ″The Hendrix Strat″, ″The Harley Strat″, ″The Marilyn Monroe Strat″qui font désormais partie de l’histoire de Fender Custom Shop pour qui elle travaille souvent. Quant elle a fini de customiser les batteries de groupes tels que Motley Crue ou Def Leppard et de concevoir des motifs destinés au merchandising des tournées de Scorpions, Aerosmith ou Lollapalooza, Pamelina H exerce aussi son art sur des motos, des casques et des voitures. Bref, une boulimie indéniable et un énorme talent qui valent à cette peintre une renommée toute méritée dans le monde de l’Art en général et de la musique en particulier. She Rocks! Biographie, interview et galerie sur Guitar International!
Sofia Loren sur une Guzzi, Bette Davis en Sunbeam, ou encore Liz Taylor et sa BSA. Que demander de plus? Françoise Hardy en Velocette? C’est fait! Louise Limb, illustratrice d’origine irlandaise passionnée de vielles bécanes, aime mettre en scène les célébrités sur de mythiques machines. C’est au travers de son travail dans le domaine des Pin-Up que l’artiste diplômée des Beaux Arts et titulaire d’un Master of Arts en gravure côtoie de près la célébrité. Cette passion ne représente pourtant pas la totalité de son activité. Louise trouve aussi le temps de mettre en œuvre des calendriers, d’ apporter sa contribution à différents magazines, d’œuvrer pour Land Rover et de coucher sur papier de superbes dessins de moteurs Harley Davidson.