Procol Harum – A Whiter Shade of Pale

 

Quand la lumière baisse et que résonnent les premiers accords à l’orgue du slow le plus célèbre de tous les temps, tout devient possible. Nous sommes en 1967, et tandis qu’à San Francisco les hippies rêvent rêvent d’un nouveau monde en écoutant The Mamas and the Papas, un groupe anglais alors totalement inconnu envahit les ondes avec A Whiter Shade of Pale. Ce titre, on le doit à Gary Brooker, celui qui fit ses premières armes au sein d’un groupe éphémère: The Paramounts. En regardant la télé alors qu’il vivait chez sa mère, le pianiste-auteur-compositeur-chanteur tombe par hasard sur une publicité pour Hamlet Cigars dont la bande son fait clairement appel à une suite pour orchestre composée en son temps par Jean Sébastien Bach. Sur son piano, il retrouve la mélodie et a l’idée de la faire coïncider avec un texte de l’un de ses ami, le poète surréaliste Keith Reid…

Le single que John Lennon passait en boucle sur la sono de sa Rolls, ne figure pas sur le pressage anglais du premier LP de Procol Harum alors qu’il occupe la première place sur la version US. Mais qu’importe, c’est cette nuance de blanc plus pâle qui squattera le sommet des charts britanniques pendant 6 semaines et installera la formation londonienne au panthéon d’un rock artistique aux mélodies complexes, aux textes alambiqués et aux orchestrations à grande échelle, parfois même symphoniques. 


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
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Patrick BETAILLE, août 2022

Procol Harum – Novum

Procol Harum new Cd NovumCinquante ans après ″Whiter Shade of Pale″ Procol Harum revient avec aux manettes Gary Brooker en tant que seul membre restant de la formation d’origine. Novum ne prétend à rien, il ne crâne pas et pourtant il arrive à tout. Premier album studio depuis 14 ans, il est le fruit du travail d’un homme qui, bien qu’entouré de solides musiciens, reste entièrement détaché du spectaculaire et ne souhaite qu’une chose: exercer son art en paix. Ce qui est proposé ici reste la version la plus Rock de la formation anglaise qui, en 1971, avait accueilli en son sein Robin Trower  sur ″Broken Barricades″. Pour s’en convaincre il suffit de s’attarder sur ″Business Man″, ″Can’t say that″ ou encore ″Image of the Beast″. Les instants classiques sont toujours présents notamment avec une brève référence au Canon de Pachelbel sur un ″Sunday Morning″ puissamment lyrique. Et bien sûr les parties piano et la voix sépulcrale de Brooker sont là pour nous replonger avec délice dans les ambiances de Home ou de Grand Hotel des années 70. Les 11 titres du nouvel opus ont peu de rapport avec le Rock et ses couleurs criardes mais qui s’en soucie devant tant de beauté subtile? Novum affiche la classe et la sophistication musicale qui font que Procol Harum restera à jamais éblouissant.

Patrick BETAILLE, août 2017