Jacques Gasser – La Musique dans la Pau

JackDaniel Production: La musique dans la peauC’est Claude Deguidt, bassiste de son état, qui en ouverture de cette rétrospective évoque les groupes de Blues et de Rock qui ont animé la scène paloise au cours des années 60 à 90. Du fond de son canapé le musicien passe en revue son parcours au sein de formations telles que The Snakes, Les Chouchous, Les chenapans, Les Drifters et Caterpillar. Avec Jean Delteil, Claude évoque également The Shake’s avec Michel Chevalier qui partira plus tard rejoindre Les Variations, et… Daniel Balavoine qui partira… ailleurs. Jean-Claude Bourseau, lui revient sur Asshole Blues Band (Faut il traduire?)! qui en son temps a assuré les première parties de Vince Taylor! et Teenage head qui a joué en ouverture de Little Bob Story, Bijou, Backstage (avec Paul Personne) et Dr Feelgood. Arrive Srege Zéni (n’ayons pas peur des mots: le Rory Gallagher de l’étape!) qui retrace l’émergence de sa formation Empty Bed. Puis c’est le Rock Sudiste qui est à l’honneur avec Didier Céré et le tonitruant Abilène, le groupe qui à ″mauvaise haleine″. Un peu plus loin c’est la maman de pierre Récarborde qui raconte avec émotion les nobles errances musicales de son fils Pierre qui, après la période punk des Scumms et un séjour de 5 ans chez son frère dans l’Illinois revient pour créer, avec Franck Chandavoine, Bob Cat, un excellent duo imprégné bien sûr de Chicago Blues. Voilà pour la partie visible de l’iceberg mais c’est sans compter sur tous ces noms qui tout au long du reportage établissent un lien étroit entre les tenants et les aboutissants de la passion musicale. Des musiciens d’abord, y compris ceux qui à un moment ont partagé la même scène: Valérie Bru, Joël Lapeyre, Thierry Lasserre, Eric Bordis, Thierry Olmos, Jean Luc Poueyto, Christophe Aubin, Jean Delteil, Philippe Dumas, Christophe Gautier, Joël Tamet, Jean Pierre Médou et Jean-Michel Calléja. Des groupes évidemment: Cheese, Hot Slugs, Southern Comfort et Johnny Staccato. Des intervenants aussi: Jacques Morgantini, fondateur du Hot Club de Pau, et promoteur local du Chicago Blues Festival, Eric Delamare (producteur indépendant), Didier Marquestaut (sonorisateur), Jacques Lemaire (preneur de son) et Jean Arbus (studio d’enregistrement à Pontacq). Des lieux enfin, ceux qui parleront aux amateurs nostalgiques: Chez Régis à Gan, Le Knack à Baudreix et le Show Case à Pau. La liste est loin d’être exhaustive. Le mot de la fin revient à Nico Wayne Toussaint, cet incontournable bluesman  harmonisciste chanteur qui déclare en substance: ″… Il appartient aux vivants de perpétuer la mémoire de ce qui n’existe plus.″. Voilà qui est fait et bien fait! merci à Jacques Gasser & Daniel Jeannot pour la réalisation, JackDaniel pour la production et L’écran du Son pour la promotion.

Patrick BETAILLE, septembre 2019

 

 

Peter Fonda – Hippie End!

Easy Rider Mort de WyattLe Concorde décolle, De Gaulle démissionne, le Vietnam est en feu, la lune se fait piétiner, Led Zeppelin jette son premier brûlot à la face du monde, le sang coule en Irlande du Nord et Max Yasgur accueille sur ses terres les 500 000 spectateurs de Woodstock. Nous sommes en 1969 et cette année là également Denis Hopper débarque au Festival de Cannes avec Easy Rider. Désormais cultissime, le film devient à l’époque l’un des symboles de la contre culture américaine et élève au rang d’icône un certain Peter Fonda. Co-scénariste de ce road movie réalisé par Denis Hopper, l’acteur joue le rôle d’un marginal vendeur de drogue. Après avoir réussi une transaction juteuse, lui et son ami Billy décident de quitter Los Angeles pour La Nouvelle-Orléans. Au cours de leur périple à moto, les protagonistes rencontrent et découvrent le mode de vie d’une communauté hippie. Aujourd’hui c’est le fin du voyage. En ce mois d’août Wyatt a remisé son Captain America, une Harley Davidson Hydra Glide modifiée à la fourche aussi longue que la filmographie de son pilote. Peter Fonda est mort d’un cancer le vendredi 16 août 2019, à l’âge de 79 ans. Qu’il repose en paix, lui qui se montrait particulièrement critique à l’égard de la politique de Donald Trump qu’il n’hésitait pas à traiter publiquement… d’abruti!

Patrick BETAILLE, août 2019

Sam Dunn – ZZ Top

Rockumentaire ZZ TopThat Little Ol’Band from Texas. C’est le titre de ce documentaire de Sam Dunn consacré aux barbus les plus célèbres de l’histoire du Rock. Depuis la fin des années 60, Billy Gibbons, Dusty Hill et Frank Beard jouent un mélange bien dosé et souvent détonnant de blues et de rock. Toujours ensemble, le trio évoque au cours d’interviews les débuts difficiles quand ils se produisent dans les rades au fin fond du Texas mais aussi l’épopée des clips MTV, le roadster Ford V8 et les filles de rêve d’ Eliminator. Il est aussi question aussi de la folie de certains shows qui feront de ZZ Top un phénomène mondial et des addictions de Franck  Beard. Au cours des 90 minutes de visionnage nombreuses sont les images d’archives de concerts, les témoignages et les anecdotes. ″Frank s’en foutait de ne pas avoir la barbe, il avait déjà le nom!″ (Billy Gibbons). Figurent même des rushes, visiblement tournés pour l’occasion au cours desquels les texans jouent plusieurs de leurs  titres (Blues shuffle in C, Brown Sugar, La Grange et Blue Jean Blues). Le film fera l’objet d’une première mondiale le 13 août à Hollywood, peu avant le début de la tournée mondiale qui fêtera les 50 ans de carrière du groupe. Pas de sortie prévue dans les salles françaises mais en attendant la sortie en Dvd chez Eagle Rock il est encore possible de visionner le documentaire déjà diffusé sur Arte le 21 juin et disponible jusqu’au 19 septembre: That Little Ol’Band from Texas.

Patrick BETAILLE, juillet 2019

Ducati Hypermotard – Moto Terminator Salvation

Terminator Salvation DucatiEn 2009, Terminator Renaissance était l’occasion d’imaginer de nouveaux robots tueurs pour le quatrième volet de la saga des films mettant en scène un Schwarzy qui, ne pouvant participer au tournage, apparaît en images de synthèse.  Les créateurs du film n’ont ainsi pas manqué l’occasion de donner le jour à un deux-roues motorisé armé jusqu’aux moyeux, la Moto-Terminator. Pure création pour le film, cet engin repose toutefois sur une base bien réelle. C’est en effet à partir d’une Ducati 1100 Hypermotard qu’ont été réalisés 4 exemplaires de la Moto-Terminator, un bolide autonome voué à l’éradication du genre humain. Le designer derrière ce concept destructeur de 90 cv et de 170 kg se nomme Victor Martinez. L’Italienne, qui pour l’occasion conserve moteur et pneus d’origine, a également servi à capter la mobilité du deux roues pour les ajouts numériques. La scène principale est l’un des temps forts du film; la plupart des images de poursuites ont été filmées avec au guidon des cascadeurs gommés numériquement par la suite. Pour en savoir plus > Terminator Salvation!

Patrick BETAILLE, juin 2019

Arai – Through the visor: Isle of Man Tourist Trophy

Arai Isle of Man TT 2018Dans un documentaire intitulé ″Through the visor, Isle of Man TT 2018″, le fabricant japonais de casques Arai signe une immersion (sous titré en français) au cœur du Tourist Trophy, la plus célèbre course de moto sur route du monde. Pendant 19 minutes le film apporte un éclairage très instructif sur la façon dont les différents acteurs abordent cette course de six tours de 60 km bouclés à plus de 200 km/h de moyenne sur l’Île de Man. Des pilotes comme Lee Johnson, Michael Dunlop ou les frères Birchall, des patrons d’équipe ou des marshalls se mettent à nu en évoquant leur propre vision d’un monde au sein duquel folie et passion cohabitent étroitement. Même si quelques images embarquées viennent illustrer le propos, même s’il est bien sûr question du matériel Arai, c’est l’aspect humain  qui donne le ton à ce moment unique. Pas de craques, pas de frime de la part des intervenants, justesse et sincérité sont de mise, même lorsqu’il s’agit d’évoquer le risque, la peur, l’accident ou la mort. ″Vous ne pouvez pas venir ici, baisser la visière et vous lancer à 193 km/h: c’est pas comme ça que ça marche, explique le marshal Jonny Heginbotham. ″Chaque tour est différent, à chaque tour quelque chose change : il faut traiter cet endroit avec respect, car il est fantastique mais aussi cruel.

 

 

 

 

 

 

 

Rumble – The Indians Who Rocked the World

Catherine Bainbridge RumbleEn 1958 lors d’un concert un des micros se retrouve plaqué contre l’amplificateur du guitariste. S’en suit un son extrêmement saturé qui donne naissance à Rumbleun instrumental sur trois accords avec lequel l’amérindien Link Wray  posera l’une des pierres fondatrices du Rock. Se remémorant ce frissonnant classique, Martin Scorsese jubile : ″le son de la guitare… cette agressivité… C’était le premier morceau à utiliser la distorsion et le feed-back. Rumble marque l’arrivée de l’accord de puissance dans le rock – et c’est également l’un des rares morceaux instrumentaux à avoir été interdits à la radio, tant on craignait qu’il n’incite à la violence…″. Réalisé par Catherine Bainbridge ce documentaire exceptionnel retrace l’histoire de ces indiens natifs d’Amérique qui ont donné ses lettres de noblesse à la musique populaire, Rock et Blues en tête. Via des extraits de concerts, des images d’archives et des interviews, les portraits de ces icônes autochtones nous sont contés par quelques unes des plus grandes légendes américaines de la musique qui les ont côtoyées, qui ont joué avec elles ou qui s’en sont inspiré. De Buddy Guy et Quincy Jones à Iggy Pop, en passant par Steven Tyler et Stevie Van Zandt et bien d’autres, tous reconnaissent cet héritage. Rumble, le film, montre à quel point les influences autochtones représentent un pan important de l’histoire de la musique et ce malgré les nombreux efforts déployés pour interdire, censurer et éradiquer les cultures autochtones aux États-Unis. Sorti aux Usa en octobre 2017 et disponible en Dvd, le documentaire sera projetée dans certaines salles françaises à partir du 7 novembre 2018. Toutes les infos: Rumble, the Movie.

Patrick BETAILLE, octobre 2018

Eric Clapton – Dieu fait la sourde oreille

Eric Clapton maladeDéjà en 2016 Eric Clapton avouait pâtir d’une maladie du système nerveux. La neuropathie dont il est atteint se traduit par des troubles moteurs et une faiblesse musculaire, notamment au niveau des mains. Pour ne rien arranger, lors d’une interview récente sur BBC2, ″Slowhand″ déclarait souffrir de surdité et d’acouphènes sévères. ″Ça devient difficile pour moi de jouer de la guitare, et il faut bien que je me fasse à l’idée que ça ne va pas s’arranger″. Âgé de 72 ans Eric Clapton doit normalement donner un concert dans le cadre du British Summer Time Festival. Sera t’il sur la scène de Hyde Park à Londres le 8 Juillet? Rien n’est sûr. Pour l’heure le guitariste s’occupe de la promo du film de Lili Fini Zanuck, un documentaire qui lui est consacré. ″Eric Clapton: Life in 12 bars″, devrait sortir le 10 février 2018. Hein? Quoi?!″. Eric Clapton, Life in 12 bars! ″T’es sourd ou quoi?!″

PB, février 2018

Gimme Danger – Les Stooges par Jim Jarmusch

Gimme Danger l'histoire de The StoogesUn sacré bout de temps que la musique fait partie intégrante de la filmographie de  Jim Jarmusch. En 1986 déjà dans Down by  LawTom Waits apportait sa contribution à la bande son et jouait le rôle de Zack. Mystery Train en 1989 mettait en scène Screamin’ Jay Hawkins. En 1996 le cinéaste faisait appel à Neil Young pour le soundtrack de son western métaphysique Dead Man dans lequel Iggy Pop  tenait un rôle. Iggy Pop est aussi là en 2003 dans Coffee and Cigarettes, un film à sketches dans lequel il partage l’affiche avec entre autres Tom Waits, Meg et Jack White. En salle dès aujourd’hui, Gimme Danger est un rockumentaire consacré à l’histoire des Stooges, le groupe qui a indéniablement influencé le mouvement Punk en sonnant le glas de Sixties. ″Une lettre d’amour au groupe qui restera sans doute l’un des plus importants de l’histoire du rock, Gimme Danger est délirant, foutraque, émouvant, drôle, simple sophistiqué et brut″ [Jim Jarmusch]. Le film, désormais en salle pour les privilégiés, sera disponible en Dvd en juin 2017. D’ci là et en attendant…> Le Trailer!

PB, février 2017

John Doe – Crossroads, la route du Blues

Crossroads, film John Doe sur Robert JohnsonPour peu que l’on s’intéresse au Blues, vient toujours un moment où se manifeste l’envie d’en savoir plus sur l’une de ses plus belles des légendes. Avec seulement 29 titres enregistrés Robert Johnson est devenu un mythe, la référence suprême, le gardien du panthéon de la musique, celui qui a fait naître chez Jimmy Hendrix, Eric Clapton, Keith Richard, Led Zeppelin et tant d’autres, la passion viscérale pour le Delta Blues qui allait de près ou de loin les influencer musicalement. En 1986, à partir d’un scenario de John Fusco, le réalisateur Walter Hill traite le sujet sous forme de fiction musicale gentillette qui se termine par un duel guitaristique éblouissant entre Ralph Macchio et Steve Vai dans le rôle du serviteur du diable. Il est donc question de ce fameux pacte avec le Malin. Pacte au cours duquel Robert Johnson aurait vendu son âme en échange d’un immense talent.  Avec ″Crossroads, la route du Blues″, John Doe élève le débat au rang d’un subtil mariage des genres qui oscille entre fiction, documentaire et road-movie. ″Fan de Blues, je rêvais depuis mon adolescence de faire la Route 61. Il m’aura fallu 30 ans pour y parvenir avec quelques dollars, un bon copain et une idée : conter les légendes de Robert Johnson. J’ai écrit et vécu cette aventure passionnément. Une année de préparation, 1 mois de tournage, 6 mois de montage et 8 ans de galères pour faire connaitre ce film. Aucun producteur, pas de distribution, pas d’aide financière, juste un entêtement maladif: y croire″. Le résultat est bluffant. La démarche est sincère, les protagonistes étonnants, le ton lugubre et l’ambiance générale très roots. Au final on y croit, on s’y croit même. Au point d’avoir envie de participer, en compagnie de Calvin Russel, à la quête du 30ème morceau, celui  qui délivrera Robert Johnson de sa malédiction. Monsieur John Doe*, qui que vous soyez, merci pour cette belle initiative, pour ce moment intense et pour la mise en images de cette passion dévorante. Enfin et surtout, merci pour le partage sans contrepartie avec la mise à disposition d’infos remarquables et de l’intégralité de l’œuvre au format Dvd ou Divx en Vost.  C’est ici! > La Route du Blues .

*Dans les années 50, John Doe est le pseudonyme utilisé par les réalisateurs américains  qui ne souhaitaient pas ″signer″ leurs œuvres en raison de désaccords avec les règles fixées par l’industrie du cinéma et de la télévision. Une façon de faire de la résistance…

PB, janvier 2017

Steppenwolf – Easy Rider

Steppenwolf, Born to be wild

En 1958, John Kay fuit l’Allemagne de l’Est pour s’installer au Canada où en 1965 il intègre un groupe de blues local: The Sparrows. Le succès n’est pas au rendez vous. En 1967 la formation est dissoute pour réapparaitre sur la scène de Los Angeles sous le nom de Steppenwolf . Le nouveau un line up propose désormais un répertoire plus rock et entre en studio en 1968 pour élaborer leur premier album. Cette fois ci le public est au rendez vous et réserve un bel accueil au troisième single de l’album: Born to be wild. Le titre écrit à l’origine par l’ex Sparrows Mars Bonfire (de son vrai nom Dennis Edmonton) se vend à plus d’un million d’exemplaires dès lors qu’il figure sur la bande son de Easy Rider, film emblématique de la contre culture de l’époque. Désormais Born to Be Wild est associée à jamais l’univers des bikers, Steppenwolf est au sommet et Mars Bonfire entre dans la légende du Rock.

Patrick BETAILLE, janvier 2017