Chris Rea – Lotus Seven

© Photo Chris Rea: DNA – Guy Greder

 

En 1991, Chris Rea sortait son onzième disque intitulé Auberge. Peinte par Alan Fearnley, la Lotus Seven bleue qui figure sur le cover art appartenait au musicien, un authentique passionné de cette voiture minimaliste conçue à la fin des années cinquante par Colin Chapman et connue pour ses apparitions dans la série télévisée Le Prisonnier avec Patrick McGoohan.
Le guitariste qui a particulièrement marqué les années 80 vouait également une passion particulière à la course. C’est ainsi qu’au volant d’une Ferrari 308 GT4 il a participé à plusieurs reprises au championnat Ferrari Formula Classic. On lui doit par ailleurs le long-métrage La Passione, dans lequel un adolescent des sixties découvre l’univers de la compétition automobile. 
La ″ Blue Seven ″ a été mise en vente lors du Lotus Festival de Donington Park en 1995. Cette vente s’accompagnait de celle d’un tirage limité de la peinture d’Alan Fearnley reproduite sur la pochette de l’album.

B.B. King – Gibson Lucille

Source Image: Screenshot – BB King live at Montreux 1993

 

Au début de sa carrière, B.B. King a joué sur des guitares de différentes marques  mais il est surtout connu pour avoir joué sur Gibson ES-335 dont une version baptisée Lucille. L’anecdote liée à ce baptême est racontée par le bluesman lui-même dans une interview qu’il avait accordé à JazzWeekly alors qu’il en était à sa 16ème guitare affublée du même nom.

Le concert avait lieu dans la salle d’un petit patelin au nord-ouest de Memphis. Il faisait donc assez froid en hiver. Pour chauffer la pièce, ils se servaient d’un bidon posé au milieu de la piste, dans lequel ils brûlaient du bois et du kérosène. Les gens dansaient autour, il n’y avait habituellement pas de problème. Mais ce soir là, deux gars ont commencé à se battre. Et l’un d’eux à fait tomber le poêle qui a déversé du carburant sur le sol. Ça a fait comme un fleuve de feu et tout le monde s’est précipité vers la sortie, moi compris ″ expliquait-il.
Une fois dehors, j’ai réalisé que j’avais laissé ma guitare à l’intérieur. J’y suis donc retourné pour la récupérer ″ précisant que le local était en bois, et qu’il avait littéralement craint d’y laisser sa vie. ″ Le lendemain, nous avons appris que les deux individus s’étaient battus pour une fille qui travaillait là et qui s’appelait Lucille. Donc, j’ai nommé ma guitare Lucille pour me rappeler de ne jamais faire une chose comme ça! ″ 

Pour rendre hommage au Roi du Blues, Gibson Brands a commercialisé au début des années 80 la B.B. King Lucille. Basée globalement sur le modèle ES-355, cette version est dépourvue d’ouïes de façon à réduire les problèmes de larsen [B.B. King avait pris l’habitude de bourrer l’intérieur de sa demi-caisse de coton pour limiter le phénomène en concert].

In Vinyle Veritas – Sous le Sapin!


POUR NOËL OFFREZ OU OFFREZ-VOUS IN VINLE VERITAS!

Deux livres indispensables consacrés à la petite histoire du Rock qui, en s’attardant sur des trésors inoubliables et des anecdotes authentiques souvent passées sous silence, révèlent les dessous d’un phénomène qui a marqué l’histoire d’une époque culturellement et musicalement bouillonnante!


• Le Volume 1: Éloquence et Désaveu du Cover Art traite de façon illustrée et argumentée de la censure des pochettes de disques. Des années cinquante à nos jours, sont analysées ces images qui, encensées ou bannies, ont définitivement marqué une épopée musicale ballottée entre communication, création artistique et censure. 
Prix Spécial: 30€ au lieu de 33€ – Port Offert!


• Le Volume 2:  Remember the Sixties, passe en revue les succès emblématiques des sixties portés par le génie, l’astuce, l’intelligence, la folie et le brio de leurs inoubliables interprètes. Cent chroniques sur les 45 tours qui, en squattant les jukebox et les électrophones, ont marqué l’histoire d’une époque tumultueuse qui débute avec celle du rock!
Prix Spécial: 22€ au lieu de 25€ – Port Offert!


• Prix Spécial Noël pour l’achat des deux livres:       50€ au lieu de 58€ – Port Offert!

boutique en ligne – IN VINYLE VERITAS: Vol1 & Vol2

(SITE & PAIEMENTS SÉCURISÉS)


 

 

Steve Vaï – Jackson Crossroads

© Source Photos: Screenshots du Film Crossroads

 

En 1974, Wayne Charvel crée un atelier de réparation et de customisation de guitares, essentiellement de marque Fender. En 1978, à la suite de difficultés, il vend la boutique et la marque Charvel à Grover Jackson avec qui il avait déjà noué un partenariat. C’est ainsi que la marque Jackson voit le jour en 1980.
En 1986 parait Crossroads, film inspiré par la légende du musicien de blues Robert Johnson, réalisé par Walter Hill sur un scénario de John Fusco. Bien que Keith Richards, Frank Zappa, et Stevie Ray Vaughan aient été pressentis, c’est Steve Vaï qui fut choisi pour interpréter le rôle de Jack Butler, le guitariste du diable. Quelques temps auparavant, Grover Jackson avait offert une guitare pailletée rouge vif de sa fabrication à Steve qui la proposa pour le road movie. Une fois le choix validé, l’équipe demanda au fabriquant Jackson de faire des copies destinées au tournage de la scène durant laquelle jack Butler, furieux et frustré par son échec, devait laisser tomber son instrument par terre. À ce sujet, Grover déclara: ″ Certaines des copies n’avaient même pas de sous-couche; il ne s’agissait que de maquettes. Aucune n’a survécu intacte ″ .
Pour remettre les choses en perspective, cette guitare n’a servi que d’accessoire mais c’est incontestablement l’une guitare les plus célèbres. Elle a inspiré de nombreuses carrières musicales et est finalement devenue le symbole d’une génération qui a repoussé les limites de l’expression technique et musicale. Aujourd’hui, l’instrument du Mâlin est exposé au Hard Rock Cafe & Casino de Biloxi dans le Mississippi. Un lieu tout indiqué, puisque le carrefour de la légende se situait dans cet État du Sud profond.


Pour la fameuse scène finale du duel entre le diable et Ralph Macchio, Steve Vaï écrivit et joua toutes les parties de guitare en y incluant un hommage au Caprice N°5 de Nicolo Paganini. Les phrasés de slide guitar sont joués par Ry Cooder, l’auteur de la bande originale.


 

Righteous Brothers – Unchained Melody

 

[Extrait]: Unchained Melody est définitivement entrée dans l’imaginaire collectif en 1990 à cause de la scène du film Ghost. Scène au cours de laquelle Molly (Demi Moore) et Sam (Patrick Swayze) s’adonnent chaudement à la poterie. Écrite en 1955 pour le film Unchained, la chanson évoque l’histoire d’un prisonnier qui souffre de l’absence de sa petite amie…
Avec plus de 500 versions différentes, elle est l’une des mélodies les plus enregistrées du vingtième siècle. La version la plus connue du titre est évidemment celle qui fait partie de la BO de Ghost. Crédité au duo américain The Righteous Brothers, le single produit par Phil Spector sort en juillet 1965. Romantico-dramatique à souhait et admirablement chanté par Bobby Hatfield, le titre devient l’une des références de la ″ Blue Eyed Soul ″ [la soul aux yeux bleus – NDLR]…
L’adaptation en français, sous le titre Les enchaînés, a été enregistrée par Mouloudji en 1956, Les Chaussettes Noires en 1962 et Johnny Hallyday en duo avec Joss Stone en 2008.


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
👉  IN VINYLE VERITAS – REMEMBER THE SIXTIES  👈

 

 William V. Robertson – Elvis Presley

© Photo: William V. Red Robertson/RCA

 

En novembre 1955, Sam Phillips fait face à des difficultés financières et pour se renflouer il décide de vendre son poulain à RCA pour 35 000 dollars. La nouvelle maison de disques veut sortir un album à partir des bandes récupérées chez Sun auxquelles sont ajoutés de nouveaux enregistrements. En mars 1956 sort Elvis Presley, le premier album éponyme du King.
Pour le cover art du EP, le Colonel Parker décide d’utiliser une photo de William V. ″ Red ″ Robertson. Le cliché en noir & blanc pris le 31 juillet 1955 lors d’un concert à Tampa en Floride est recadré et colorisé afin de mettre en valeur la personnalité d’Elvis et l’essence même de sa musique. Simplicité, énergie et violence, ce que la jeunesse aime et trouve dans le rock’n’roll se retrouve au cœur d’une composition à la typographie graphique saisissante grâce à laquelle la pochette se retrouvera plus tard à la 40ème place du classement des 100 meilleures pochettes d’albums du magazine Rolling Stone. Concept et lettrage ont été repris par The Clash pour la pochette de leur album London Calling paru en 1979.

 Richard Drew – The Falling Man

© Photo: Richard Drew – Associated Press

 

Ce 11 septembre 2001, le photojournaliste Richard Drew couvre un défilé de mode pour Associated Press. Soudain, un cameraman de CNN annonce qu’un avion vient de percuter la Tour Nord du World Trade Center. Drew range son équipement et se précipite vers la bouche de métro la plus proche. Lorsqu’il arrive sur les lieux, il constate que des personnes commencent à sauter depuis les fenêtres des tours jumelles pour échapper au feu. Il s’empare de son 200mm et shoote en rafale ces moments au cours desquels près de 200 personnes se sont jetées dans le vide avant l’effondrement des tours. Le lendemain, l’un des clichés intitulé The Falling Man parait dans le New York Times puis, les jours suivants, dans des centaines de journaux. Des réactions violentes d’une partie des lecteurs et des familles des victimes, ont ensuite plongé la l’image au cœur de violentes polémiques. Commentaires de Richard Drew en 2001: The Falling Man.
Henry Singer, le réalisateur du documentaire intitulé 9/11: The Falling Man paru en 2006 s’étonne du caractère graphique et calme du cliché, comme si l’homme avait accepté son sort. ″ Ça prend quelque chose comme 10 secondes pour un corps de tomber d’une tour, et Richard a shooté de multiples images tout au long de la chute du corps. Il ne s’agit pas de photographie fine art. C’est du photojournalisme instinctif, c’est le monde de Robert CapaIl faut, pour vraiment comprendre l’horreur de ce jour, inclure ce genre d’imagerie. C’est comme montrer les cercueils de soldats qui sont morts en Irak et en Afghanistan. On ne peut pas détourner le regard. Le seul moyen de comprendre le monde – et une partie du monde représente l’horreur – c’est d’être le témoin de ces images.

Joe Perry – Gibson Billie

© Photo: @Joe Perry Official on X

 

Joe Perry voue une passion sans limites pour les instruments qu’il utilise sur scène ou en studio et il possède pas moins de 600 guitares. Fender Stratocaster et Gibson Les Paul occupent une place prépondérante dans ce véritable musée dans lequel trônent également quelques fabrications spéciales. Parmi ces dernières, une Gibson ES-335 BB King customisée, très souvent utilisée en concert.
Ce qui a tout d’abord amené Joe Perry à choisir ce modèle c’est que cette six cordes ne possède pas d’ouïes; une caractéristique qui permet d’éviter les larsens générés par les sons saturés largement utilisés par le groupe. L’électronique fut également repensée: seulement deux potentiomètres, un pour le volume et l’autre autre pour la tonalité.
Question finition, Joe s’est inspiré du
Nose Art pour faire peindre sur la demi-caisse le visage de la plus belle femme qui soit. Pour le guitariste d’Aerosmith, aucun doute, c’est celle qu’il a épousé en 1985: Billie Paulette Montgomery. Il a donc demandé à l’artiste John Douglas (également technicien de son batteur Joe Kramer), de réaliser d’après photo un portrait à l’aérographe. Un travail remarquable qui néanmoins, ne rendit pas madame Perry très enthousiaste, même si en son honneur l’instrument fut baptisé ″ Billie ″.

À l’époque, Joe Perry déclarait dans une interview: ″ Quand j’ai récupéré la guitare, j’ai ouvert l’étui et je l’ai donnée à Billie. Elle a détesté. Au début, elle était tellement gênée qu’elle refusait de sortir de sa loge pendant les concerts d’Aerosmith. Elle ne supportait pas de se voir sur un écran de 9 ou 12 mètres. Maintenant, elle accepte; ça ne la dérange plus ″.

 

Nick Mason – Ferrari 250 GTO

© Photo: Dean Smith

 

De The Piper at the Gates of Dawn en 1967 à The Endless River en 2014, Nick Mason a mené Pink Floyd à la baguette sur les 15 albums studio du groupe. Sachant que les ventes de disques ont allègrement dépassé les 250 millions d’exemplaires, une question se pose: comment le batteur originaire de Birmingham utilise-t-il ses royalties?
Lorsqu’il n’est pas derrière ses fûts, Nick se retrouve souvent au volant de bolides prestigieux. Depuis son retour de la face cachée de la lune, Mason s’est constitué une écurie de voiture grand tourisme: Maserati, Jaguar, Porsche, Bugatti, McLaren, Aston Martin et bien sûr des Ferrari dont une F40, une Daytona et une 512S, la vedette du film Le Mans de Steve McQueen. Mais la fierté de sa collection consacrée au Cheval Cabré est une 250 GTO acquise pour 37 000£ dans les années 70.  En 2014 l’un des 36 exemplaires construits entre 1962 et 1964 a été vendu aux enchères 32 millions de livres sterling! On imagine aisément le prix que pourrait atteindre ce bijou aujourd’hui, qui plus est ayant été pilotée un temps par une rockstar qui ne rechigne pas à faire rugir le légendaire V12 sur circuit.
Pilote reconnu, notamment pour ses participations aux 24 Heures du Mans, et auteur du livre Passion for Speed, Nick Mason est aussi partie prenante dans des fonds d’investissements spécialisés dans les modèles d’exception. Passion, quand tu nous tiens!

Mick Jagger – Aston Martin DB6

© Photo Mick Jagger: Gered Mankowitz

 


Même si Mick Jagger n’est pas un collectionneur compulsif, il a possédé de nombreuses voitures. Des Rolls-Royce – dont une Silver Shadow, une Silver Wraith et une Phantom dorée – quelques Morgan qu’il adorait conduire et de nombreuses Bentley Continental.


Au cours des sixties, la British Invasion bat son plein en envahissant l’imaginaire des adolescents. C’est l’époque au cours de laquelle les musiciens de rock en vogue aiment s’afficher au volant de voitures remarquables. Aston Martin est également au sommet de son art avec une voiture de sport performante, stylée et récemment lancée: la DB6.
À l’été 1968, Mick Jagger, alors âgé de 22 ans, s’offre ce modèle en version bleu nuit. La photographie prise par Gered Mankowitz, immortalise le chanteur des Rolling Stones nonchalamment assis sur les pavés d’un quartier proche de Baker Street à Londres, devant sa récente acquisition. ″ Je l’ai achetée lorsque l’album Beggars Banquet a rencontré le succès partout dans le monde. En deux ans, nous avons gagné plus d’argent que nous n’aurions jamais pu l’imaginer, et nous en avons dépensé des tonnes en fêtes et en excès. Je me souviens bien de cette voiture car c’était ma façon de dire à ma famille que j’avais enfin franchi un cap et que j’étais indépendant ″.

Patrick BETAILLE,  octobre 2025