Becoming Led Zeppelin – Le Film, Enfin!

 

Le sujet avait été évoqué ici même en août 2021. Déjà à l’époque, le premier documentaire officiellement autorisé sur Led Zeppelin affichait un retard de deux ans. Ce coup-ci, les choses ont l’air d’avancer. La sortie de Becoming Led Zeppelin est planifiée pour le 7 février et la bande annonce est d’ores et déjà disponible. On y voit Robert Plant, Jimmy Page et John Paul Jones évoquant la formation du groupe sur fond de Whole Lotta Love. Le trailer s’achève sur un extrait d’interview du batteur John Bonham: ″ La première fois que nous avons joué ensemble, c’était stupéfiant ″ dit-il. ″ C’était comme un cadeau du ciel. Pas vrai?! ″. 

Patrick BETAILLE, décembre 2024

Ernest Farmer – Led Zeppelin IV

Photo : Wiltshire Museum

 

Fin du mystère! Jadis considérée comme une peinture, la pochette de l’album Led Zeppelin IV est en réalité la photographie d’un chaumier prise dans la campagne anglaise en 1892 par Ernest Howard Farmer. Le cliché représente probablement Lot Lang, un ouvrier veuf, originaire de la ville de Mere, dans le Wiltshire. Surprenante découverte que l’on doit à Brian Edwards qui était tombé sur l’image au cours de recherches dans le cadre d’une exposition qu’il avait organisée avec le Wiltshire Museum en 2021. La photographie se trouve désormais au Wiltshire Museum de Devizes, et une exposition présentant cette image, ainsi que d’autres prises dans l’ouest de l’Angleterre durant l’époque victorienne, devrait se tenir au printemps 2024. Source et infos: The Guardian

 

L’histoire raconte que, plus de 50 ans en arrière, Robert Plant serait tombé sur un cliché encadré et colorisé du personnage chez un antiquaire proche de la maison de Jimmy Page. Pour la couverture de l’album, la représentation de l’homme voûté, souvent confondu avec la photographie d’un tableau, a été placée sur le mur d’une résidence de banlieue partiellement démolie avec vue sur un paysage urbain. Jimmy Page confiait qu’il aimait la représentation de cette dichotomie entre ville et campagne, pour lui symbole d’un groupe indécis qui, malgré les critiques destructrices, doit maintenir la cap et continuer à avancer.

Patrick BETAILLE, novembre 2023

Led Zeppelin – Whole Lotta Love

 

[Extrait]: En 1962, Muddy Waters enregistre pour Chess Records un blues composé par Willie Dixon et intitulé You Need Love. En 1966, pour leur premier album éponyme paru chez Decca, le groupe britannique Small Faces grave You Need Loving. Copié sur la version de Dixon, le titre s’octroie quelques libertés quant aux paroles mais surtout au niveau de l’interprétation.
Le 2 octobre 1969, Whole Lotta Love ouvre avec fracas le deuxième album de Led Zeppelin. Très inspirés par les Small Faces qu’ils ont souvent vus en concert, Jimmy Page et Robert Plant donnent à leur propre version une dimension grâce à laquelle cet Amour Inconditionnel deviendra une pépite intemporelle… Le dirigeable va plus loin avec les cris orgasmiques de Plant et des effets suggestifs joués au thérémine par Jimmy Page au milieu de la chanson de 5:35, pendant la montée psychédélique d’un tourbillon jouissif. Comme si cela ne suffisait pas, les dernières paroles ajoutées sont tout aussi explicites et font référence au Back Door Man [un autre blues de Dixon – NDLR], celui qui, pour ne pas se faire repérer, passe par la porte arrière de la maison lorsqu’il rend visite à sa maîtresse…
Chaud comme la braise, dévastateur et sexuellement connoté, le titre deviendra rapidement un standard absolu du groupe, autant pour son énergie et ses qualités musicales que pour l’ambiance malsaine qu’il dégage…
En 1985, un procès pour plagiat contre Led Zeppelin aboutit à un arrangement financier en faveur de Willie Dixon dont le nom figure désormais sur les crédits de Whole Lotta Love
En 2021, Whole Lotta Love a été classée meilleur riff de tous les temps par les magazines Total Guitar et Guitar World.


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:
👉  IN VINYLE VERITAS – REMEMBER THE SIXTIES  👈

 

Patrick BETAILLE, octobre 2023

Led Zeppelin by Led Zeppelin – Le Livre

 

Un anniversaire, un de plus, celui de Led Zeppelin. L’occasion de voir réapparaitre dans les rayons Led Zeppelin by Led Zeppelin. Publié en version reliée et dans la langue de Shakespeare en octobre 2018, l’ouvrage qui se veut le premier et le seul livre illustré officiel du groupe revient en version française brochée pour célébrer les 50 ans de la création de la formation britannique. Jimmy Page, Robert Plant, John Paul Jones et feu John Bonham ouvrent leurs archives. Ils reviennent sur la genèse des chansons, leur travail en répétition et en studio, les instruments utilisés, les triomphes mais aussi les désastres de cette extraordinaire aventure. Annotations, interviews, commentaires des musiciens, énormément de photos (trop?) – certaines inédites – mais aussi: extraits de carnets, planches contacts, reproductions d’affiches, tickets de concert, pochettes d’albums, etc. Pour l’avoir eu dans les mains, je confirme: c’est du lourd, presque 3 kg! Tout y est, organisé chronologiquement sur 400 pages pour un plongeon au cœur même du mythe Led Zeppelin. Le pavé en question trouvera facilement sa place aux côtés de celui de Barney Hoskins: Gloire et décadence du plus grand groupe du monde (Édition RivagesRouge). Source, infos et détails: Led Zeppelin by Led Zeppelin, Editions : Glénat

Patrick BETAILLE, novembre 2022

Led Zeppelin – De Sam Shere à George Hardie

© Photo: Sam Shere

 

Le LZ 129 Hindenburg est le plus grand dirigeable commercial jamais construit. En établissant une liaison transatlantique Europe/Etats-Unis, la société Luftschiffbau Zeppelin a pour mission de promouvoir les prouesses technologiques de l’Allemagne nazie et du IIIème Reich d’Adolf Hitler. Le vol inaugural a lieu le 4 Mars 1936, suivi d’une activité de 14 mois consacrée à des vols promotionnels et surtout à des ajustements techniques. Le 6 Mai 1937, alors que l’aéronef s’apprêtait à boucler sa première traversée de l’année, l’irréparable se produit au dessus de Lakehurst dans le New Jersey. Après un vol sans encombre, l’atterrissage est retardé par un orage, puis un incendie se déclare à l’arrière du dirigeable. Le feu atteint alors les réserves de carburant et, au bout de quelques minutes, l’engin s’embrase et s’écrase au sol. 35 morts sur les 97 passagers au cours de ce moment médiatiquement couvert par plusieurs compagnies cinématographiques et de nombreux photographes, dont un certain Sam Shere, l’auteur d’une image immédiatement publiée dans la presse du monde entier, y compris à la Une du New York Times.

En 1969, le cliché refait parler de lui. C’est cette année là que voit le jour un nouveau groupe bâti sur les cendres des New Yarbirds: Led Zeppelin. Signée par le label Atlantic, la formation britannique entre en studio pour enregistrer son premier album. S’agissant du cover art, il est fait appel au collectif de designers Hipgnosis au sein duquel officie George Hardie qui commence par proposer plusieurs projets, non retenus par le staff. Finalement c’est Jimmy Page qui suggère l’utilisation de la photo du crash de l’ Hindenburg.

Très inspiré par le travail d’artistes tels qu’ Andy Warhol, George Hardie commence par saturer le tirage pour ensuite le retoucher selon la technique du stippling (pointillisme). l’illustrateur recrée à la main les ombres et les lumières grâce à une infinité de petits points. Ce faisant, l’approche permet également de contourner en toute légalité d’éventuels problèmes liés aux droits d’auteur. Adopté à l’unanimité, le cover art n’échappe pourtant pas à la controverse. En 1970, Frau Eva Von Zeppelin – descendante du comte Ferdinand du même nom – s’oppose à l’utilisation de l’image de l’aérostat et du patronyme de sa famille. L’héritière entame une procédure pour empêcher ceux qu’elle qualifie de ″singes hurlants″ d’effectuer une tournée au Danemark. Au final, les autorités coupent court à la polémique en jugeant qu’il n’y a légalement rien de répréhensible dans la démarche des musiciens.

Pour une pochette désormais considérée comme une œuvre d’art à part entière, son auteur a touché à l’époque la modique somme de 60 £. Prudent ou visionnaire, Hardie avait quand même pris soin de mettre l’original à l’abri en l’accompagnant d’une note pour le moins humoristique: ″George’s Pension Fund″ (caisse de retraite de George). Et il a bien fait! Ressortie du placard, la pochette a été mise aux enchères chez Christie’s le 18 juin 2020. Estimé entre 20 000£ et 30 000£, l’objet a très rapidement atteint la barre des 100 000$ pour être adjugé sous le marteau à 325 000$!

 

 

L’histoire et la censure du Cover Art en Livre: In Vinyle Veritas!

 

Patrick BETAILLE, novembre 2022

Beth Hart – A Tribute to Led Zeppelin

 

Si l’on remonte dans la carrière de cette chanteuse exceptionnelle et pour peu que l’on ait eu la chance de tomber sur son Live in Paradiso, l’on sait déjà qu’en 2004 Beth Hart faisait déjà vibrer la petite salle de concerts d’Amsterdam au son d’une version incendiaire du Whole Lotta Love de qui vous savez. Il y a donc longtemps que l’ombre du dirigeable plane au dessus de la tête de l’américaine qui, d’albums solos en collaborations scéniques somptueuses avec Jeff Beck, Slash et bien sûr Joe Bonamassa, n’en finit pas de prendre des risques pour afficher avec un énorme talent son  amour pour la pop classieuse, le rock high energy et le blues viscéral. Mais là, pour s’attaquer à un tel répertoire, faut quand même en avoir dans le futal! Surtout quand l’on a plus rien à prouver et que sonne l’heure d’un hommage prétexte à une explosion de fureur trop longtemps  bridée par une pandémie frustrante. N’est pas Robert Plant qui veut [N’est-ce pas Josh Kiszka? – NDLR] et encore moins Led Zeppelin au complet [N’est-ce Greta Van Fleet? – NDLR]. Car c’est bien de reprises dont il s’agit. Beth Hart n’est pas une débutante et elle a bien compris que pour respecter l’héritage il fallait absolument laisser s’exprimer sa personnalité et se faire accompagner de musiciens capables de ne pas passer pour un vulgaire tribute band. Pour l’occasion ce sont Tim Pierce (Bruce Springsteen, Tina Turner) à la guitare, Chris Chaney (Rob Zombie, Slash) à la basse, Jamie Muhoberac (Bob Dylan, Rolling Stones) aux claviers, et Matt Laug ( Alice Cooper) à la batterie. Tout ce beau monde supervisé et orchestré par Rob Cavallo, en son temps producteur de Green Day et Linkin Park. Résultat, un disque de neuf reprises majestueusement exécutées et mises en valeur par cette voix à la fois rocailleuse et soul, source d’un véritable tourbillon émotionnel qui va vous faire saigner les oreilles. Whole Lotta Love, Kashmir, The Crunge, Black Dog, Good Times Bad Times, Stairway To Heaven bien sûr, sans passer sous silence les medleys Dancing Days/When The Levee Breaks et No Quarter/Babe I’m Gonna Leave You Now, tout fonctionne à merveille. Un régal!

Vous savez quoi? J’aimerais bien savoir ce qu’en pensent Robert, Jimmy et John Paul, eux qui en 2012, lors des Kennedy Honnors,  s’étaient levés pour ovationner Beth à la fin de son interprétation de I’d Rather Go blind (avec Jeff Beck) en hommage à Buddy Guy. La preuve!

Patrick BETAILLE, février 2022

 

Bernard MacMahon – Becoming Led Zeppelin

© Photo: Dick Barnatt

 

Becoming Led Zeppelin sera le tout premier documentaire officiel sur le groupe. Il avait été annoncé en 2019, et devait faire l’objet d’une présentation à Cannes pour commémorer les 50 ans de la formation britannique. Son réalisateur, Bernard MacMahon, a déclaré dans un communiqué : ″ Becoming Led Zeppelin est un film que personne ne pensait réalisable. À travers d’intenses recherches à travers le monde et des années de restauration d’archives visuelles et sonores, l’ascension vertigineuse du groupe peut enfin être racontée ″. Les choses avancent car c’est désormais officiel: la première aura lieu lors du Festival international du film de Venise qui se déroulera du 1er au 11 septembre 2021. Le film raconte les débuts individuels de Page, Plant, Jones et Bonham qui, dans les années 1960, jouaient chacun de leur côté dans de petites salles au Royaume-Uni, puis leur rencontre au cours l’été 1968, leur conquête des Etats-Unis dans les années 1970 et la séparation après le décès de Bonzo. Des séquences inédites bien sûr, avec notamment des interviews – qu’elles soient réalisées spécialement pour le documentaire, ou qu’elles proviennent d’archives – au cours desquelles les musiciens, pour la première fois, apportent un témoignage personnel sur leur propre histoire. ″ Quand j’ai vu le travail ambitieux et magnifique de Bernard MacMahon sur American Epic, j’ai su qu’il serait à la hauteur pour raconter notre histoire ″. Des propos prometteurs de la part de Jimmy Page, 45 ans après le nanar inégalé qu’est The Song Remains The Same

Patrick BETAILLE, août 2021

Led Zeppelin – Rock’N’ Roule

© Photo: Yan Torv

 

1972. Entre le Led Zeppelin IV et House of the Holly, Led Zeppelin pose son dirigeable en Australie pour une série de concerts. Entre deux prestations, les membres du groupe s’occupent la nuit en dévastant leurs chambres d’hôtels et le jour en peaufinant leur bronzage à la plage. À l’occasion, il leur arrive également de s’adonner aux plaisirs des balades à moto. Cette photo à été prise en février dans un endroit appelé Frenchs Forest (la forêt des français) et situé dans la banlieue nord de Sidney. Derrière l’objectif, un certain Yan Torv, le frère du patron d’une grosse radio locale. Il a immortalisé 3 des membres du groupe en goguette motorisée sur des monos Suzuki. Jimmy Page et Robert Plant posent sur des trails 125 TS 2 Temps alors que John Bonham a jeté son dévolu sur un VanVan. Des anglais sur des japouilles! Shame on you! ″ There’s still time to change the road you’re on ″ (il est toujours temps de prendre une autre direction).

Patrick BETAILLE, février 2021

Confinement – Made in England!

 

Sur les affichages lumineux de Picadilly Circus: message d’Elisabeth II à propos du virus. ″Nous serons à nouveau avec nos amis; nous serons à nouveau auprès de nos familles; nous nous réunirons à nouveau. D’ici là, restez chez vous et écoutez Led Zeppelin″.

Patrick BETAILLE, décembre 2020

Stairway to Heaven: Pas de plagiat!

© Photo: Laurance Ratner

 

L’affaire débute en 2016. Les ayants-droit du guitariste Randy California intentent une action en justice à l’encontre de Jimmy Page et Robert Plant. Les membres de Led Zeppelin sont accusés d’avoir copié Taurus, un morceau figurant sur le premier album du groupe Spirit, pour élaborer leur Stairway to Heaven. Un premier procès pour plagiat a lieu cette année là. L’accusation met en avant le fait qu’en 1968 aux Etats-Unis, Led Zep avait joué en première partie de Spirit et donc connaissait le morceau en question. Pas suffisant pour les juges qui refusent d’accéder à la demande des plaignants réclamant plus de 10 millions de dollars de droits. Ces derniers, estimant que le jugement est entaché de vices de procédure, font appel en 2018 et obtiennent l’annulation du jugement: Lire l’article. Les membres de Led Zeppelin demandent alors une nouvelle révision du jugement. La semaine dernière, les magistrats de la cour d’appel de San Francisco ont décidé de maintenir le jugement pris en première instance.

Patrick BETAILLE, mars 2020