Nick Mason – Ferrari 250 GTO

© Photo: Dean Smith

 

De The Piper at the Gates of Dawn en 1967 à The Endless River en 2014, Nick Mason a mené Pink Floyd à la baguette sur les 15 albums studio du groupe. Sachant que les ventes de disques ont allègrement dépassé les 250 millions d’exemplaires, une question se pose: comment le batteur originaire de Birmingham utilise-t-il ses royalties?
Lorsqu’il n’est pas derrière ses fûts, Nick se retrouve souvent au volant de bolides prestigieux. Depuis son retour de la face cachée de la lune, Mason s’est constitué une écurie de voiture grand tourisme: Maserati, Jaguar, Porsche, Bugatti, McLaren, Aston Martin et bien sûr des Ferrari dont une F40, une Daytona et une 512S, la vedette du film Le Mans de Steve McQueen. Mais la fierté de sa collection consacrée au Cheval Cabré est une 250 GTO acquise pour 37 000£ dans les années 70.  En 2014 l’un des 36 exemplaires construits entre 1962 et 1964 a été vendu aux enchères 32 millions de livres sterling! On imagine aisément le prix que pourrait atteindre ce bijou aujourd’hui, qui plus est ayant été pilotée un temps par une rockstar qui ne rechigne pas à faire rugir le légendaire V12 sur circuit.
Pilote reconnu, notamment pour ses participations aux 24 Heures du Mans, et auteur du livre Passion for Speed, Nick Mason est aussi partie prenante dans des fonds d’investissements spécialisés dans les modèles d’exception. Passion, quand tu nous tiens!

Pink Floyd – Comfortably Numb

 

[Pink Floyd – Comfortably Numb – Album: The Wall – 1979]:  La chanson relate une scène au cours de laquelle, Pink, le personnage principal de l’histoire, se trouve sous l’empire d’une drogue qu’il s’est administrée pour être en mesure de monter sur scène.


Roger Waters raconte que les paroles lui ont été inspirées par ce qu’il a vécu un soir de concert alors qu’il était atteint d’une hépatite encore non diagnostiquée. Avant qu’il n’entre en scène et pour calmer sa douleur, un médecin lui a administré une injection de sédatif. ″ J’ai alors vécu les deux heures les plus longues de mon existence à essayer de jouer sur scène alors que je pouvais à peine lever un bras


• Le médecin: ″ Hello?! Y’a quelqu’un? Hoche simplement la tête si tu m’entends. Allez, il parait que tu déprimes, je peux t’aider et te remettre sur pieds. Détends toi ! J’ai d’abord besoin de savoir, juste l’essentiel. Peux-tu me dire où tu as mal ? ″
• Pink: ″ Pas de douleur mais tu t’éloignes comme la fumée d’un bateau au loin sur l’horizon. Tu balbuties, tes lèvres bougent, mais je n’entends pas ce que tu dis. Enfant, j’ai eu de la fièvre une fois. J’avais l’impression que mes mains ressemblaient à des baudruches. Aujourd’hui, j’ai à nouveau cette sensation. Une vision furtive m’a traversé l’esprit mais elle a disparu et je n’arrive pas à retrouver sa trace. L’enfant a grandi, le rêve n’est plus. Je ne peux l’expliquer, tu ne comprendrais pas. Je suis perdu. J’éprouve un agréable engourdissement ″.
• Le médecin: ″ Okay, juste une petite piqûre alors. Une seule, mais il est possible que tu te sentes un peu mal. Tu peux te lever? Bien! Je suis sûr que ça va aller. Ça te permettra de tenir jusqu’à la fin du concert. Allez viens, il faut y aller maintenant

Patrick BETAILLE, septembre 2025

Pink Floyd – Wish You Were Here

 

[Extrait]: On pourrait penser qu’une forme de censure est à l’origine du packaging opaque de Wish You Were Here. Au départ, la pochette de l’album représente une poignée de mains entre deux personnages dont Ronnie Rondell* qui est en train est en train de brûler pour les besoins de la cause…

Le concept relève d’un postulat. Une forme de pacte entre les membres du groupe et le défunt Syd Barrett – symbolisé par le personnage en feu – dont le souvenir est le fil conducteur de ce neuvième album de Pink Floyd. C’est à Storm Thorgerson, très proche du groupe, qu’a été confiée la réalisation de l’artwork. Bien au fait que les textes de Roger Waters tournent essentiellement autour des affres de l’absence, le designer propose alors de couvrir l’album d’un film plastique noir et d’y apposer un sticker sur lequel le motif d’une poignée de mains mécaniques vient renforcer la thématique…

L’idée proposée est loin de séduire la maison de disques, mais face au blanc-seing donné par les musiciens et le staff d’ Hipgnosis, Wish You Were Here voit le jour sous cette forme le 15 septembre 1975.

*Durant la séance photo de l’album du Floyd, Ronnie Rondell n’a perdu qu’un sourcil et sa moustache. Il a aussi travaillé sur plus de 200 films dont How The West Was WonLethal WeaponTwister, Thelma & Louise, The Matrix Reloaded, etc. Le cascadeur vient de décéder à l’âge de 88 ans.


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:

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Patrick BETAILLE, août 2025

Pink Floyd – Le Deal

 


Money, it’s a crime. Share it fairly, but don’t take a slice of my pie. Money, so they say, Is the root of all evil today – L’argent, c’est un sacrilège. Partagez équitablement, mais ne touchez pas à ma part du gâteau. L’argent, dit-on, est à l’origine de tous les maux aujourd’hui ″. (Roger Waters: Money – 1973).


Depuis 2022 le catalogue de Pink Floyd était à vendre, appâtant les plus gros poissons de l’industrie musicale dont Sony Music, Warner Music, BMG et Hipgnosis, le collectif qui a conçu la plupart des illustrations emblématiques des albums du groupe anglais. Une première négociation à hauteur de $500 millions avait échoué pour cause de conflits d’intérêts entre David Gilmour et Roger Waters. Finalement un accord a été conclu et c’est Sony – déjà propriétaire de la musique de Bruce Springsteen ($550 millions), de celle de Queen ($1 milliard) et de Bob Dylan ($200 millions) – qui a remporté la mise. Alors, pour $400 millions, qu’y a‑t-il dans ce deal ?  Pink Floyd a cédé ses droits sur les enregistrements et l’utilisation du nom et de l’image mais reste propriétaire des paroles de chansons. Subtilité qui devrait arranger les affaires de Waters puisqu’il est l’auteur de la plupart des textes. Cela signifie également que Sony Music détiendra les droits cruciaux pour tout ce qui concerne le Floyd, des produits dérivés jusqu’aux films, en plus d’avoir le contrôle total sur la musique du groupe.


L’on a pas fini de voir le marché inondé par les versions collector, les remix, les tirages limités, les alternate takes, les Best Of, les inédits et autres fonds de tiroirs. D’ailleurs, une édition 50ème anniversaire de Wish You Were Here est déjà annoncée pour 2025.


Patrick BETAILLE, octobre 2024

Syd Barret – Have You Got It Yet?

 

Le film documentaire sur l’histoire de Syd Barrett réalisé par Storm Thorgerson (Hipgnosis) et le réalisateur Roddy Bogawa est sorti! Deux heures d’archives, de témoignages, d’interviews d’amis, famille et, bien sûr, de Roger Waters, David Gilmour et Nick Mason. De nombreuses années de recherches de documents ont été nécessaires pour retracer les errances d’un artiste excentrique à l’origine de la formation de Pink Floyd. Le film fait donc également l’objet d’un focus sur ce groupe de potes, de leurs ambitions, de leurs espoirs et de leurs doutes pendant l’émergence d’un raz-de-marée culturel extraordinaire: le psychédélisme du milieu des années soixante. Mi mai, le film a été présenté en avant première au Royaume-Uni et sera montré à partir de juillet aux Etats-Unis, au Canada et en Australie. À part le Danemark – en juillet également – aucune diffusion en salle n’est pour l’instant prévue en Europe. Alors la France, n’y pensez même pas! Il faudra donc se contenter de fonder quelque espoir quant à une hypothétique sortie en Dvd. Vous avez compris cette fois? Plus d’infos:  Have You Got It Yet?

Patrick BETAILLE, juin 2023

Pink Floyd – Endless Story

© Photos • David Gilmour: Ross Halfin – Roger Waters: Alfredo Estrella/AFP

 

C’est de notoriété publique, depuis une quarantaine d’années il y a de l’eau dans le gaz entre David Gilmour et Roger Waters. Luttes d’égos, dissensions, évictions de musiciens, dissolution, réunions, procès, etc. Ce ne sont pas les motifs qui manquent pour entretenir cette endless story qui n’a plus rien de psychédélique au cœur de la saga floydienne.

Aujourd’hui, Polly Samson s’invite dans le débat. Journaliste, écrivaine, elle est aussi, depuis 1994, l’épouse du guitariste David Gilmour et elle a contribué à l’écriture de 7 des 11 titres de The Division Bell et la moitié de Rattle That Lock, l’album de David paru en 2015. ″ Malheureusement, Roger tu es antisémite jusqu’à la moelle a récemment écrit Samson sur Twitter.Tu es aussi un apologiste de Poutine, un menteur, un voleur, un hypocrite, un évadé fiscal, un chanteur de play-back, un misogyne, un envieux, un mégalomane. Tes conneries ça suffit ″. Ça c’est fait! Gilmour a retweeté le message en ajoutant: Chaque mot est indiscutablement exact ″. De son côté, Waters réfute et gamberge sur la suite à donner…

Patrick BETAILLE, février 2023

Pink Floyd – Ummagumma

 

[Extrait]: Sorti en octobre 1969, Ummagumma consiste en un album double, composé d’une galette enregistrée en studio et d’une autre issue de deux concerts de Pink Floyd. Comme les deux précédentes (Piper at the Gates of Dawn et A Saucerful of Secrets), la pochette de l’album est conçue par Hipgnosis. Elle consiste cette fois en un montage de photos prises au sud de Cambridge dans la maison de Libby January, la petite amie de Storm Thorgerson. Sous la forme d’une mise en abyme, les musiciens posent sur quatre tableaux placés en perspective. David Gilmour est au premier plan, installé sur un tabouret. Au second plan, Roger Waters est assis par terre. Debout derrière lui, Nick Mason contemple le ciel. L’effet vache-qui-rit s’achève sur un arrière plan campagnard occupé par Rick Wright qui fait la chandelle. En bas à gauche, posée par terre contre le mur, la bande originale de Gigi, une comédie musicale de Vincente Minnelli parue en 1958. Pour des raisons de copyright, la pochette de Gigi sera remplacée par un carré blanc sur les éditions américaines de l’album.

Sur le back cover de l’album, tout l’équipement de Pink Floyd est aligné sur l’aérodrome Biggin Hill Airport de Londres. Deux roadies prennent la pose. Il s’agit de Alan Stiles et Peter Watts. Quatre plus tard ce dernier apportera sa contribution à Dark Side of the Moon. Les rires sur Brain Damage (Dark Side of the Moon 1973)  c’est lui!…

Patrick BETAILLE, juin 2022


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:

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Patrick DUCHER – Pink Floyd en France

 

Si l’on m’avait dit qu’un jour je ferais une chronique livre sur Pink Floyd… Persuadé j’étais que tout – du succinct au chiadé, de l’approximatif au fouillé, du pire au meilleur – avait déjà été décortiqué, analysé, dit ou montré. Ce n’est pas tous le jours que l’on a le privilège de pouvoir parler d’une œuvre – car c’en est une – qui vous pousse à reconsidérer un sujet sur ce groupe qui, depuis qu’il existe, a toujours été identifié en tant que fer de lance du rock progressif. Alors en quoi cet ouvrage préfacé par Jean-Marie Leduc est t-il différents des autres? ″Pink Floyd n’aurait peut être pas survécu sans le public français… » C’est dans cet extrait d’une déclaration de Nick Mason en 2016 que se trouve la réponse. Au même titre que Pink Floyd n’est pas un groupe de Flamants Roses, ce livre n’est pas un livre. C’est une fouille archéologique minutieuse étayée par une analyse personnelle qui retrace l’histoire du combo au sein de l’hexagone, et ce, sur base d’exhumation d’articles de la presse spécialisée et de témoignages de fans. En 1979, l’auteur – Patrick Ducher – s’est cogné sur Le Mur et il ne s’en est jamais remis. Pendant plus de deux ans il a entrepris un énorme travail de recherche documentaire pour pouvoir apporter sa contribution à ce qui, à mon sens, donne à la genèse du groupe une richesse inattendue. Résultat, plus de 400 pages d’infos, d’anecdotes, d’extraits, de visuels qui viennent perpétuer de la plus belle des manières l’art de la biographie. 

Patrick BETAILLE, janvier 2022

Pink Floyd – Battersea Power Station

 

[Extrait]: 1977. La Grande-Bretagne est secouée par l’explosion du punk porté par une jeunesse rebelle et violente, qui, à l’instar d’un certain Johnny Rotten arborant un tee shirt I Hate Pink Floyd, veut mettre à mal l’industrie musicale squattée par les dinosaures du rock du moment. Stones, Who, Dylan et consorts voient leur public s’éloigner peu à peu, attiré par la rébellion de l’underground londonien. C’est dans ce contexte que le 23 janvier parait le dixième album de Pink Floyd: Animals. malgré des tensions naissantes au sein du groupe, les sessions en studio se déroulent sans accroc majeur… À  l’époque, Waters passe régulièrement devant la Battersea Power Station et c’est une vue de cette centrale électrique à charbon plus que vieillissante qui fera l’objet d’un projet pour le moins ambitieux. L’équipe fait appel une société allemande spécialisée dans la fabrique de ballons et à l’artiste australien Jeffrey Shaw pour la construction d’un ballon en forme de cochon de 12 mètres de long destiné à être photographié entre les cheminées de la centrale. Baptisé Algie, le goret gonflé à l’hélium est mis en place le 2 décembre 1976. Onze photographes et huit caméras (dont une embarquée dans un hélicoptère) sont sur place pour immortaliser le moment. Un tireur d’élite chargé de shooter le ballon en cas de problème est également présent. Le mauvais temps retarde l’envol et l’opération est reportée. Le lendemain, le largage a lieu mais malheureusement les amarres cèdent et le tireur d’élite est absent. Algie disparaît donc dans les nuages, monte à 12 000 mètres, survole l’aéroport de Londres-Heathrow et crée la pagaille en entrainant l’annulation de plusieurs vols.  Le ballon achève sa course sur les terres d’un fermier du Kent, pour être ensuite récupéré. Nouvelle tentative fructueuse le troisième jour. Mais c’est finalement l’un des clichés pris lors du repérage des lieux qui est retenu pour la beauté du ciel contrasté ce jour-là. Algie fera simplement l’objet d’un photomontage pour illustrer Animals

La Battersea Power Station a définitivement cessé de produire de l’électricité en 1987… En janvier 2013, c’est finalement un consortium malaisien qui investit sur l’avenir des 16 hectares. Le projet, qui prévoit un hôtel de luxe, des logements, des bureaux, un parc d’attraction et un complexe commercial est revendu en 2018 à deux fonds d’investissements malaisiens pour 1,8 milliard d’euros. Au printemps 2020, la Covid-19 met un coup d’arrêt aux travaux engagés. Le verrat volant lui reprendra du service au cours des tournées de Roger Waters. En 2013 il sera marqué d’une étoile de David pour contester l’occupation par Israël de territoires palestiniens et plus récemment encore il arborera le visage d’un Donald Trump estampillé: porc ignorant, menteur, raciste et sexiste. Pauvre Algie!


L’intégralité de la chronique est à retrouver dans le livre:

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Patrick BETAILLE, décembre 2021

Gerald Scarfe – The Wall

Gerald Scarfe The Wall Cover Art
© Gerald Scarfe – The Wall

 

[Extrait]: Dessinateur et caricaturiste anglais, Gerald Scarfe est surtout connu pour avoir travaillé avec Pink Floyd sur le concept album avec l’éblouissante Screming Head, sur la scénographie des concerts et sur le film d’Alan Parker: The Wall. C’est lui en effet qui a réalisé les dessins ayant servi de base au projet artistique du cover art de l’album et aux animations du long métrage. En tant que caricaturiste et illustrateur, Scarfe travaille surtout pour le New Yorker et le Sunday Times dont l’édition du 27 janvier 2013 lui valent quelques soucis de la part des organisations juives. En effet, là aussi de mur il est question. A l’époque le Sunday Times publie une caricature représentant le Premier Ministre israélien Benyamin Netanyahou construisant un mur avec le sang et le corps des Palestiniens et légendée: ″ Élections israéliennes – Va-t-on continuer à cimenter la paix? ″. A l’occasion l’artiste ne manque pas non plus de s’en prendre à Donald Trump à qui il voue une haine féroce, notamment quand il fait dire au Président des USA: ″ We are going to make America Hate again ″ (nous allons à nouveau faire haïr l’Amérique)!

 

Donald Trump by Gerald Scarfe
© Gerald Scarfe

retrouver Gerald scarfe dans le livre:

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